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Des montagnes à la Ville


Après avoir quitté Okayama, notre 45ième préfecture sur 47, nous entrons à Hyogo. Nous sommes toujours au cœur des montagnes. Ce matin, le brouillard recouvre le paysage. Tout est terne. Plus encore, cette humidité glaciale pénètre nos corps. Le froid est de plus en plus mordant. Quelques heures plus tard, lorsque les rayons du soleil commencent chauffer la terre, nous en sommes reconnaissants. Lentement, le panorama se dessine et un ciel bleu profond illumine le décor. Nous rejoignons la rivière Chikusa. Elle traverse les chaînes de montagnes pour se jeter dans la mer intérieure. Sa couleur reflète celle du ciel et contraste avec les rouges flamboyants des érables. C’est grandiose. Nous roulons sur cet incroyable itinéraire de Japan Eco Track. Fibie est ravie de longer la rivière en suivant le flot de l’eau. Enfin, nous sortons des cols. Cette longue descente traverse des paysages envoûtants que les couleurs de l’automne rendent lumineux. Nous nous sentons en harmonie avec la puissance du lieu. Lentement, à force de descendre, la rivière s’agrandit. Elle rejoint aussi des lieux plus habités. Nous retournons lentement dans les villes, stoppés à chaque feu rouge. Les distances se rallongent ainsi de chaque mini pause. 


Le lendemain, nous arrivons face au fabuleux château d’Himeji, le château du héron blanc. Unique par les couleurs blanches, il fait partie des cinq considérés comme trésors nationaux. Arrivés avant l’ouverture des portes, nous déjeunons face à cet édifice qui nous séduit, à la fois doux et imposant. Achevé en 1609, ce gigantesque complexe est composé de plus de 80 structures. Il symbolise l’élégance et la complexité de la culture japonaise.


Nous quittons la foule qui lentement entre dans l’enceinte et roulons en direction de Kobe suivant une piste cyclable qui longe la mer. Les vagues à l’eau transparente créent un chant qui apaise le ronflement de la ville. Le fameux pont qui relie Kobe à l’île d’Awaji se dessine. Il est majestueux. Nous rejoignons un onsen pour aller nous réchauffer de l’air glacial. Dans la nuit, nous plantons notre tente dans un petit parc caché par des pins. À 2 heures du matin, un gardien nous réveille. Nous n’avons pas le droit de camper ici. Heureusement, il nous laisse encore 3 heures de sommeil, et à 5 heures nous nous levons pour plier la tente. À 6 heures nous sommes à nouveau sur nos vélos. Nous profitons alors d’aller d’observer le lever du soleil. Dans le froid perçant, une boule jaune se lève lentement sur les flots.





Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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45 minutes dans un tunnel

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Des poupées qui apportent le thé

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En route pour les montagnes

Après avoir monté le camp, la douce brise qui amenait un minimum d’air s’est définitivement éteinte, nous laissant dans une humidité étouffante. Les orages nous obligent à monter la toile extérieure et la tente se transforme en véritable sauna. Même la nuit, nous ne pouvons pas stopper la transpiration excessive qui nous épuise. Ces derniers jours, nous buvons plus de 7 litres d’eau par jour et par personnes, pour Xavier et moi, afin de pouvoir compenser l’eau que nous perdons. Nous prenons alors du Nigari, composé de magnésium, pour compenser la perte de minéraux. Alors lorsque le lendemain nous commençons la journée en nous sentant déjà déshydratés par la nuit, c’est difficile. Surtout que nous entamons un col. 800 m de dénivellations dans des montées - décentes qui n’en finissent plus. J’ai l’impression d’avoir été essorée, tellement d’eau s’est écoulée de mon corps. Ce n’est même plus de la transpiration à ce stade, par moment c’est une flaque d’eau que nous laissons derrière nous...

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dern...

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