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Guidés par l’imprévu, l’itinéraire change



Nous avions entendu parler de la mystérieuse péninsule de Shimokita depuis Osaka, quelque chose nous poussait dans ce lieu. Sur nos vélos, à travers forêts, tempêtes et imprévus, nous avons suivi cet appel. Ce voyage, plus que physique, nous a menés au cœur d’un territoire brut et sacré, où chaque détour semblait nous parler.


Ce matin, tout est couvert. Les hauts sommets des monts Hakkoda ont disparu. Nous enfourchons nos vélos dans la descente qui va nous permettre de rejoindre la ville d’Aomori. Nous décidons de choisir une petite route, raide à plus de 15 % qui passe par une vallée cachée. En pleine descente, une guêpe arrive sur mon œil, par réflexe, je le ferme. Se sentant prise au piège, elle me pique. Juste en dessous. La brûlure est vive. Je m’arrête et applique directement un cataplasme d’argile. Je vais le laisser agir pendant environ deux heures, pendant que nous traversons cette petite vallée au cœur d’une forêt luxuriante. Des acacias en fleur nous offrent des senteurs délicates. Nous sommes émerveillés tout le long du chemin. Cette forêt est tellement ressourçante, pleine de vitalité et de vie. Il n’y a pas un bruit, tout est paisible. Et les parfums nous transportent encore plus loin dans ce monde de sérénité. Lorsque j’enlève mon cataplasme, mon œil n’a pas du tout gonflé, je n’ai plus aucune trace de piqûre ni douleur. L’argile a aspiré tout le venin. C’est vraiment un remède miracle.

En quelques kilomètres, nous entrons dans la ville d’Aomori. Nous la traversons et longeons la côte et les villages de pêcheurs jusqu’à Sotogahama.

Depuis Osaka, nous avons entendu parler de la mystérieuse péninsule de Shimokita. Isolée, elle est le cap nord-est de l’île de Honshu. Avec sa forme particulière, elle est surtout un lieu spécial sa côte est accidentée avec des falaises plongeant dans l’océan, ou composée de grandes plages et de dunes de sable. C’est le lieu sacré et mystérieux du lac Usori qui nous a appelé. Nayla a insisté pour que nous allions explorer cette région. Plusieurs fois, la question s’est posée, mais à chaque fois, cette terre nous a appelés. Nous espérons donc prendre le ferry demain pour rejoindre le petit village de Wakinosawa. Lorsque nous arrivons à Sotogahama, nous plantons notre tente face à l’océan. C’est la première fois depuis Shikoku. Pourtant avec la pluie, nous sommes affairés à monter le camp. Il fait à nouveau froid, et mon dos se tend lentement. Peut-être de l’effort des derniers jours et de l’humidité froide qui nous entoure. Puis, nous remarquons que le ferry n’a pas bougé. Il ne semble pas vouloir lever l’ancre. Nous apprenons alors que la compagnie a exceptionnellement fermé aujourd’hui et demain. Nous sentons une forme de frustration nous traverser. Depuis déjà une semaine, nous changeons nos plans tous les jours et cela ne semble pas faire exception. Nous avions prévu rester du temps supplémentaire au bord du lac Usori. Et rien ne semble s’aligner. Nous savons aussi que notre temps est limité. Nous avons des conférences prévues à Hachinohe et nous devons prendre la décision de rouler sur cette péninsule ou de suivre un autre chemin, plus court. Nayla ne bouge pas de sa position. « Allons découvrir la péninsule de Shimokita ! » insiste-t-elle.


Il pleut de plus en plus fort. Je me lève en pleine nuit et dois forcer pour me redresser. J’ai un flash, une mémoire qui se réveille, en lien à mon mal de dos lorsque j’étais en Suisse. Je ne sais pas si je vais pouvoir marcher demain matin. Je médite toute la nuit, et au matin, il fait grand beau. Le soleil brille sur l’océan et nous offre une journée de calme. Mon dos s’est détendu, j’ai des tensions, mais rien à voir avec cette nuit. L’après-midi, un puissant vent se lève. Heureusement, nous sommes protégés derrière une colline. Nous acceptons alors de nous laisser porter par le flot. Finalement, cette journée de repos était peut-être nécessaire. Nous allons à tour de rôle travailler dans le terminal du ferry qui a du wifi. Les filles passent leur journée à imiter les oiseaux et grimper sur les remparts après avoir étudié.


Le lendemain, nous embarquons sur le ferry. La mer est lisse. Incroyablement bleue. Nous avons une vue fantastique sur la baie de Mutsu. Nous regardons surtout se dessiner les lignes de la péninsule de Shimokita. Une île, composée d’un rocher atypique qu’un phare domine, nous y accueille. Nous roulons alors le long de la mer. Les branches cassées sur la route témoignent de la violence du vent d’hier. C’était définitivement aligné de rester un jour supplémentaire à Sotogahama. Les hautes montagnes enneigées d’Hakkoda apparaissent en arrière-fond dans un ciel cyan, celles que nous venons de gravir. C’est magistral. Nous sentons une telle force de vie dans cette région. Les petits villages de pêcheurs sont accueillants et les locaux joviaux. Nous sommes réellement touchés par la beauté de la baie. Il y a vraiment une énergie ressourçante. Les routes serpentent le long de la côte, nous sommes dans l’émerveillement. Cependant, au fur et à mesure des kilomètres, de plus en plus de voitures nous dépassent. Le trafic devient intense. Nous arrivons lentement dans la petite ville de Mutsu. L’énergie n’est plus aussi haute. Nous sommes à nouveau plongés dans la dualité du monde.


Nous grimpons encore quelques kilomètres afin de rejoindre un camping. Nous nous réjouissons de pouvoir nous y poser, d’être en lien avec la puissante nature que nous avons ressentie. Mais il est infesté de petites mouches noires dont les piqûres démangent pendant plusieurs jours. La frustration s’empare de nous. Nous pensions y rester deux jours, et faire l’aller-retour jusqu’au lac Usori afin de prendre le temps de la découverte et reposer nos corps. Mais les changements de plans sont à nouveau de mises.

Une voie s’impose alors à nous, celui de monter en direction du Nord vers le détroit de Tsugaru. Au lieu d’une petite journée, nous embarquons à nouveau pour une grosse journée et 800 m de dénivellation avec en plus la visite du lac Usori, ce haut lieu spirituel au cœur d’un cratère.


Nous débutons la journée avant même de déjeuner. 400 m de dénivellation en une dizaine de kilomètres avec des pentes raides de plus de 10 %. Dès le départ, nous sommes mis au goût du jour. Les montées sont raides et intenses. Avec nos estomacs vides, c’est dur. Pourtant, les filles ont insisté, c’est un moyen de couper l’effort en deux avec la pause déjeuner au milieu de la montée. Nous poursuivons dans ces forêts habitées par les ours noirs asiatiques et les grands macaques, ces singes des neiges dont la population la plus au nord vit ici, dans la péninsule de Shimokita. Nous nous arrêtons vers une source, non seulement pour boire, mais aussi pour se purifier à l’entrée de ce haut lieu. Nous ressentons qu’elle porte l’énergie des arbres et cèdres japonais, comme si l’eau nous ancrait réellement à la Terre. Une dernière pente raide nous permet d’atteindre le col. S’en suit, une descente abrupte à plus de 15 % plongeant vers le lac. Nous entrons dans le cratère.


Cette fois, le lac apparaît. Il est bleu pâle. L’acidité de son eau a un PH d’environ 3,5. Ce qui constitue une acidité extrême due à la présence de sulfure d’hydrogène au fond de la caldera. Ainsi de l’acide sulfurique se forme dans l’eau de ce lac et seuls les Ugui ou dace japonaise peuvent y vivre. Les paysages sont volcaniques, avec des fumerolles actives et des espaces désertiques composés de roche de multiples couleurs. Avec le mont Osore, ce lieu est associé au monde de l’au-delà dans le bouddhisme japonais. C’est ici que les âmes des défunts se retrouvent. Une porte permet alors de faire le passage. Selon les traditions, les âmes doivent traverser la rivière afin de rejoindre l’autre monde. Les Itako, les femmes chamanes aveugles, s’y rassemblent lors de festivals afin de permettre aux vivants de communiquer avec les morts selon le rituel Kuchiyose.


Nous observons la rivière qui s’échappe du lac à la couleur laiteuse, celle qui symbolise le fameux passage. Un pont rouge relie les deux berges affichant un contraste saisissant.


Puis le temple Bodaiji apparaît. Nous entrons alors dans son enceinte. L’édifice spirituel témoigne du lieu presque désolé. Et pourtant, cette roche, brute, nue, ouvre un espace au cœur de la forêt. De petits sentiers se dessinent sur la pierre. Ils rejoignent les fumerolles et des cavités de boue. Autour de nous, huit sommets s’élèvent, vert intense de la forêt qui les recouvrent. Ils correspondent selon la légende aux huit pétales de lotus. Alors que cette terre fait référence à un utérus, là où la vie émerge, là où la vie est protégée et nourrie. Nous naviguons ainsi dans ce lieu particulier, épuré, connecté. Certainement qu’il porte aussi la tristesse de ceux qui viennent chercher un peu d’apaisement, des départs trop brutaux, des enfants qui s’en vont, de la peine de la séparation. C’est pour cette raison que les Itako communiquent avec les âmes. Nous sentons que ce lieu est unique et puissant. Au moment de partir, un moine chaleureux parle avec nous. Il nous recommande alors d’aller nous baigner dans un onsen mixte. Ces bains proviennent d’une source thermale à l’eau aussi laiteuse que celle du lac. Malgré la chaleur étouffante, nous plongeons nos corps dans cette eau légèrement huileuse. Et c’est ici que nous ressentons la force de transmutation qui réside dans ce lieu, sa légèreté, la joie.


En lien avec cette gaieté rayonnante, on nous offre encore de remplie nos gourdes avec de l’eau froide juste avant de reprendre nos vélos. Nous espérons longer le petit ruisseau qui s’enfuit du lac Usori afin de rejoindre l’océan. Il y a une piste non asphaltée. Pourtant, le chemin est barré. Interdiction d’y passer. Nous n’avons plus le choix, nous devons partir dans le col. Nous plongeons alors au cœur de la montagne et sommes engloutis par la forêt. La montée est longue et il fait chaud. Pourtant, nous ressentons encore plus fortement l’énergie d’Osoresan. Nous nous sentons si connectés à la Terre. Seuls sur cette petite route, nous pénétrons au cœur de la sacralité de ce lieu, traversé par des énergies subtiles et libératrices. Lorsque nous arrivons au sommet. Nous trouvons un petit espace plat pour manger. Nous hésitons même à y rester pour la nuit. Mais il n’y a pas d’eau, pas de petits ruisseaux. Alors nous poursuivons. Et d’un coup, sur l’autre versant, nous sommes déjà dans un autre monde, moins mélodieux, moins connecté. Nous décidons alors de rouler, d’avancer, et de rejoindre l’océan pour s’offrir la liberté de ces espaces bleu marin sans limites.


Dans la descente. Xavier et Nayla se sont arrêtés. Un gigantesque frelon tourne autour d’eux. Nayla arrive juste à s’enfuir. Cette fois, le frelon géant d’Asie vole juste à côté de Xavier. Il ressent l’air que le mouvement des ailes déplacent et entend le bourdonnement grave. Cet individu mesure près de 5 cm. C’est certainement une reine. Cette espèce est la plus grande au monde et son venin est deux à trois fois plus toxique que celui d’autres frelons, en plus d’être capable de piquer à plusieurs reprises. Xavier est gagné par l’angoisse, se sentant pris au piège. Le frelon vole près de son casque et il imagine déjà que l’insecte va entrer dans les zones d’aération du casque. Je pose mon vélo pour m’approcher lentement. Soudain, Xavier lâche son vélo et saute en arrière pour prendre de la distance avec cet énorme frelon. Tremblant, il reprend finalement son vélo lorsque la bête va s’en va. Xavier est encore sous l’émotion de cette rencontre. Nous poursuivons la descente puis arrivons finalement face à l’océan. Nous décidons alors de nous arrêter dans un petit parc. À peine assis, Xavier commence à avoir une réaction allergique sur les jambes. La réaction augmente rapidement. Ses cuisses deviennent de plus en plus rouges. Je prends deux grandes respirations. Je sens que je me mets en mode urgence, c’est-à-dire super calme, recentrée sur mon intuition et mes émotions en sourdines. Je lui donne alors des antihistaminiques et prépare de l’argile. J’agis à la fois rapidement et en même temps avec prudence, comme pour me préparer. Je ne sais pas si nous allons devoir aller à l’hôpital ce soir. J’applique le cataplasme, pendant que Xavier vérifie où se trouvent les urgences. La réaction semble se calmer légèrement, elle ne dépasse pas le cataplasme que je viens d’appliquer. Nous restons alertes, alors que lentement les démangeaisons et brûlures diminuent. 2 heures plus tard, nous enlevons l’argile. La peau est presque revenue normale, mais c’est un peu comme s’il y avait deux endroits d’un diamètre de 10 cm qui sont réellement durs.


La journée était épuisante. Mais ce n’est pas fini. Tout à coup, un cumulus se forme sur l’océan. Nous sommes en train de manger et un orage arrive. Nous devons encore monter la tente. Nous attendions la nuit pour mettre le camp en place. C’est la course. Nous avons quelques minutes pour tout ranger. Quelques gouttes commencent déjà à tomber. Nous accélérons afin que tout soit au sec ou dans nos sacoches étanches. Nous entrons alors dans la tente. Nous sommes exténués.

Au petit matin, nous sommes plongés dans un brouillard épais qui humidifie tout le paysage par ses petites gouttelettes de pluie. Nous ne voyons pas à quelques mètres. Nayla se plaint. Ces jambes lui démangeant. C’est à son tour de faire une réaction allergique ! Qu’est-ce qui se passe ?

Céline, Xavier, Nayla et Fibie


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