Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du octobre, 2024

Au son des coquillage

Nous découvrons une des plus anciennes traditions de la montagne sacrée d’Ishizuchi. Alignés sur une petite table devant le temple Gokurakuji, nous découvrons les Horagai, des énormes coquillages en forme de conque. Provenant des îles d’Okinawa ou des Philippines, ils sont utilisés comme des instruments de musiques, grâce à leur chambre de résonance naturelle. Le moine Kensei Jin-no nous fait tout d’abord une démonstration, avec plusieurs mélodies qui symbolisent les messages traditionnellement utilisés par les pèlerins pour communiquer dans la montagne. Les sons peuvent être graves ou aigus en fonction de la signification qui leur est associée. Souffler dans le horagai est une manière d’annoncer que l’on monte sur un chemin, que l’on entre dans un temple, que l’on demande à participer à un rituel ou que l’on exprime sa gratitude. Les sons dépendant aussi de la tradition locale reliée à chaque montagne sacrée. Vers le mont Ishizuchi cette pratique était si courante que même le facte

Rencontre officielle

Aujourd’hui, le maire passe en visite officielle pour nous saluer. Il entre avec sa délégation et nous offre des cartes topographiques ainsi que 200 autocollants « I love Saijo ». Bien qu’en retraite au milieu des montagnes, la municipalité de la ville, après avoir appris notre passage dans la région, vient nous saluer. Le maire, enthousiaste et dynamique, est ravi de nous rencontrer. Ce moment de partage nous permet d’en apprendre davantage sur la région ainsi que ces enjeux. Comme à chaque fois, nous soulignons l’importance de passer du temps en nature, même si pour la majorité des personnes, ce temps en nature est le dernier sur la liste. Nous vivons dans un monde où la productivité et l’efficacité s’insèrent jusque dans les berceaux des bébés. Et si être dehors n’était pas seulement un passe-temps lorsqu’il fait beau, ou un sommet de plus à atteindre, mais répondait réellement à un besoin de tout notre être ?  Deux jours plus tard, nous sommes conviés à une soirée. De nombreuse

La maison est secouée

Il est 21 heures. Nous sommes paisiblement assis sur de petits cousins plats, face à une table basse en train de boire une infusion. Dehors, les fenêtres dévoilent une nuit noire où les étoiles se détachent, encore plus brillantes qu’à l’ordinaire, en dessus des cimes des majestueux cèdres du Japon . Soudain, les fenêtres commencent à taper, les bruits s’accentuent, la maison bouge. Un tremblement de terre! Nayla et Fibie dorment en haut dans leur futon sur les tatamis. Tout bouge, tout tremble, et le vacarme de la maison secouée est de plus en plus fort. J’allais rejoindre les filles, lorsque finalement tout s’arrête. Le bruit, les secousses. Tout redevient paisible. Nous plongeons à nouveau dans le silence. Les remous viennent de l’intérieur, des veines dont le sang pulse avec ardeur, des battements du cœur qui tambourinent notre poitrine. Nayla et Fibie ne se sont pas réveillées. Elles poursuivent leur nuit tendrement enroulée dans leur cocoon en soie. La terre a parlé, difficile de

Un sanctuaire pour écrire

La petite vallée nous emmène au cœur des forêts luxuriantes. Après un col, nous découvrons un lac bleu cobalt, un barrage. L’eau serpente entre les arrêtes des montagnes qui plongent directement en son sein. Nous longeons ensuite la petite rivière Kurose. Elle nous guide jusqu’à Furai No Sato. C’est ici que nous rencontrons Tamura San, un homme d’une trentaine d’années. Grand et fin, il est surtout un passionné aux idées innovantes. Il rénove des maisons traditionnelles. Au Japon, les maisons sont souvent abandonnées. Les petits villages sont délaissés par les plus jeunes générations préférant vivre dans les grandes villes. Les maisons familiales sont le lieu où résident les ancêtres dont les urnes ont généralement été enterrées dans la propriété. Ces maisons ne peuvent être vendues et ne sont plus habitées. De même, elles ne sont pas rachetées à cause des esprits qui pourraient les hanter. Il n’y a donc ni l’offre ni la demande. Le Japon que nous découvrons risque bien d’avoir un tout

Séance d’acupuncture

À Saijo, nous plantons la tente devant les superbes maisons traditionnelles du coworking space Kikuko de Soichiro Hino San. C’est un lieu magique où l’on ne peut qu’être qu’au Japon, que ce soit par l’architecture, mais aussi les hautes montagnes luxuriantes qui s’élèvent en arrière-fond . Parfois, on entend le passage furtif des Taïko lors des entrainements pour les festivals. Ils annoncent les sanctuaires portables Mikoshi pour les kamis et divinités shintoïstes. Nous rencontrons aussi la Grand-Mama de 93 ans qui vit seule, jardine et se prépare de petits plats à chaque repas. Elle est ravie de voir Nayla et Fibie courir dans le jardin ! D'entendre leur cris d'enfants.  Nous utilisons le co-working (https://kikuko-setouchi.com/) space pour travailler sur un projet de livre au Japon. C’est vraiment un lieu magique pour éveiller les inspirations. Midori San vient aussi nous y retrouver avec son chien Maru. C’est un tel plaisir de la revoir et de partager un moment ensemble. La

Le long de la mer de seto

Durant les soirées à Yawatahama, Fibie et Nayla font des concerts avant d’allumer des allumettes Bengale, les hanabi, les fleurs de feu au Japon. Dans le cœur des Japonais, les soirs d’été portent les souvenirs joyaux des feux d’artifice, plus qu’un jeu c’est une tradition. Lors d’une soirée, la bouteille de vin locale tombe malencontreusement dans la rivière. Nayla a été tellement choquée et outrée de voir par deux fois des passants lancer des déchets dans la rivière, que les filles ne sont pas d’accord. Nous allons alors trouver le moyen de la récupérer dans le canal grâce à de menus escaliers qui rejoignent le courant où de nombreux poissons sautent. Nous avons réussi à rescaper la bouteille, mais c’était surtout important pour les filles de ne pas laisser de détruits dans la rivière. Elles trouvent inadmissible que ces gestes existent. « Comment peut-on aller polluer la maison des autres ? » Toyohito et Mayumi nous rendent ensuite la lampe frontale que nous avions oubliée lors d