Accéder au contenu principal

Rencontre officielle


Aujourd’hui, le maire passe en visite officielle pour nous saluer. Il entre avec sa délégation et nous offre des cartes topographiques ainsi que 200 autocollants « I love Saijo ». Bien qu’en retraite au milieu des montagnes, la municipalité de la ville, après avoir appris notre passage dans la région, vient nous saluer. Le maire, enthousiaste et dynamique, est ravi de nous rencontrer. Ce moment de partage nous permet d’en apprendre davantage sur la région ainsi que ces enjeux. Comme à chaque fois, nous soulignons l’importance de passer du temps en nature, même si pour la majorité des personnes, ce temps en nature est le dernier sur la liste. Nous vivons dans un monde où la productivité et l’efficacité s’insèrent jusque dans les berceaux des bébés. Et si être dehors n’était pas seulement un passe-temps lorsqu’il fait beau, ou un sommet de plus à atteindre, mais répondait réellement à un besoin de tout notre être ? 


Deux jours plus tard, nous sommes conviés à une soirée. De nombreuses personnalités et membres de la municipalité y sont présents. Le moine principal du temple Shugendo Gokurakuji qui se trouve dans la région nous est présenté. Il nous convie alors à une rencontre dans son temple. Il est surtout touché par notre manière de percevoir ce qui nous entoure et l'exprime lorsqu'il prend la parole pour son discours. En s'adressant à nous, il affirme : « Souvent au Japon, nous parlons de prendre soin de la nature et de la protéger. Votre discours est à l’opposé, vous remerciez la nature comme si vous en faisiez partie. Ce mode de vie reflète non seulement un respect pour la nature, mais démontre également notre responsabilité dans la coexistence avec toutes choses. C'est dans cette connexion profonde que nous trouvons un sens et une véritable appartenance. Puissiez-vous continuer à marcher sur cette voie de la coexistence harmonieuse avec le monde, en gardant cet émerveillement à l'esprit, et en devenant un pont pour protéger la beauté de la vie. » Nous sentons une profonde connexion avec cet homme et le remercions pour son message. 


Nous sommes ravis d’échanger avec les personnes présentes et de déguster les spécialités locales ainsi que du saké. L’ambiance est chaleureuse et décontractée. Soudain, environ 2 heures après le début des festivités, c’est le moment de la photo de groupe. En pleine conversation, nous stoppons l’échange et nous nous alignons pour la photo. À peine avons-nous retrouvé notre verre de saké, que tout le monde commence à se préparer pour partir. En quelques minutes nous nous retrouvons seuls avec les organisateurs. C’est le moment de rentrer. Ces fins de soirées nous ont toujours surpris au Japon. C’est surtout la rapidité des au revoir qui nous étonnent. Ils contrastent fortement avec la lenteur des formules de politesse et des échanges des cartes de visite en début de soirée. 




Céline, Xavier, Nayla et Fibie
_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Boutique:

Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Suivez-nous également sur:






Commentaires

autre articles

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard, le

La magie des relations - Taiwan 2023

Taiwan, la longue queue à l’aéroport est interminable. Nous passons finalement l’immigration et la douane. La famille Yang est là, à nous attendre. Aux premiers regards, ils accourent! Je sens mes yeux se noyer dans les larmes. Tous nous prennent dans leur bras. Nous sommes de retour dans notre famille à Taiwan. Tout le monde est présent et pour la première fois nous rencontrons Nolan, le premier petit enfant de la famille. Jine était enceinte à notre dernier passage, il y a déjà 5 ans.  Nous nous retrouvons tous dans un restaurant! La nourriture à Taiwan est le centre de la vie! Chaque état d’âme est l’occasion de manger, comme si les plats avaient le pouvoir de créer du lien, de guérir, de rassurer, d’apaiser, de célébrer, de donner du courage, et pas uniquement symboliquement.  Lorsque nous pénétrons dans le lieu, nous ressentons tout de suite le changement de monde. Le passage aux toilettes en est un des rappels les plus rapides. Le papier toilette est absent ou il se trouve à l’ex

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dernière

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un crayon à la main,

En route pour les montagnes

Après avoir monté le camp, la douce brise qui amenait un minimum d’air s’est définitivement éteinte, nous laissant dans une humidité étouffante. Les orages nous obligent à monter la toile extérieure et la tente se transforme en véritable sauna. Même la nuit, nous ne pouvons pas stopper la transpiration excessive qui nous épuise. Ces derniers jours, nous buvons plus de 7 litres d’eau par jour et par personnes, pour Xavier et moi, afin de pouvoir compenser l’eau que nous perdons. Nous prenons alors du Nigari, composé de magnésium, pour compenser la perte de minéraux. Alors lorsque le lendemain nous commençons la journée en nous sentant déjà déshydratés par la nuit, c’est difficile. Surtout que nous entamons un col. 800 m de dénivellations dans des montées - décentes qui n’en finissent plus. J’ai l’impression d’avoir été essorée, tellement d’eau s’est écoulée de mon corps. Ce n’est même plus de la transpiration à ce stade, par moment c’est une flaque d’eau que nous laissons derrière nous

Camping d’hiver

La tentation est trop forte. Ce matin, nous préparons tout le matériel pour un camping hivernal. En nous voyant partir avec nos gros sacs à dos Hiroko s’exclame : « Vous allez vraiment dormir dehors en plein hiver,  Comment allez-vous porter les sacs ? »  « À ski  » répond Xavier. « Nayla et Fibie sont déjà parties avec leurs sacs à dos sur les épaules. » « À chaque fois que je vais camper, ma voiture déborde » renchérit-elle.  Nous rejoignons Nayla et Fibie. Elles skient avec leurs gros sacs. Nous utilisons les installations pour monter, puis nous commençons à marcher. Nous avons repéré une petite montagne, comme un monticule qui s’élève au-dessus du paysage. Le petit plat du sommet devrait être suffisant pour y planter la tente. Nous marchons dans la grosse neige, portons les skis le long de la face puis de l’arrête. Par moment, nous nous enfonçons dans la neige jusqu’au-dessus du genou. Les passages les plus aériens sont coupés du vide par quelques arbustes. Finalement, nous

Tokashiki Jima

L’île de Tokashiki est composée de montagnes abruptes et vertes luxuriantes qui plongent dans l’océan aux teintes idylliques. C’est la plus grande de l’archipel de Kerama, même si elle a une superficie de 15 km2 uniquement. Ses falaises offrent des points de vue exceptionnels sur l’océan dont le bleu vibrant et translucide est si incroyable qu’il est désormais connu sous le nom de « Kerama Blue ».  Arrivé à la plage de Aharen, le contraste entre les eaux cristallines et le sable blanc est spectaculaire. Un banc de sable rejoint d’ailleurs la petite île inhabitée d’Hanari, qui se trouve à 800 m au large, mettant en lumière les incroyables teintes de l’eau. Pourtant, ce n’est pas uniquement le décor qui crée le joyau de Aharen. Dès que l’on entre dans l’océan, nous découvrons une faune exceptionnelle ainsi que des récifs de corail colorés. Nayla et Fibie partent en exploration des fonds marins. Nous découvrons des centaines de poissons tropicaux que Nayla et Fibie tentent maintenant de

Un Ryokan face au temple de Narita

Ayant lu l’article dans le magazine Outward de cet automned, Doi San nous invite à Narita dans son Ryokan, les hôtels traditionnels du Japon. Nous acceptions avec joie et rejoignons ainsi la ville. Nous pénétrons au cœur du trafic puis dans les petites ruelles. Nous ne sommes plus qu’à quelques centaines de mètres. Nous traversons sous un pont à côté d’un gigantesque parc. Soudain, nous arrivons face aux temples. Sans le savoir, nous roulons au cœur de ce sanctuaire sacré, Nayla et Fibie s’exclament d’admiration. Nous sommes ébahis, émerveillés. Notre méconnaissance de Narita nous a amenés à découvrir ces temples sur l’instant, décuplant notre gratitude et notre émerveillement. C’est simplement magique. Comble de tout, le petit Ryokan se trouve en face des temples. C’est un hôtel familial qui se transmet de génération en génération depuis plus de 150 ans. Nous n’y croyons pas. Surtout lorsque Doi San le propriétaire nous montre la chambre en tatami qui fait face au temple. Nous sommes