Un lacet après l’autre, nous roulons le long d’une descente exceptionnelle depuis le sommet de la montagne à Madarao jusqu’à rejoindre les rizières de la plaine. Après quelques kilomètres le long de la rivière, nous montons à nouveau abruptement dans les montagnes . Cette fois, nous nous dirigeons vers Nozawa Onsen. Là, nous avons l’occasion de rencontrer les élèves de l’école pour leur parler de notre vie alternative. Le professeur est enchanté. Surtout, c’est grâce à cette rencontre que nous apprenons l’importance du temps au Japon. Il est toujours structuré et dédié, un peu comme si la forme primait sur le contenu par moment. Nous comprenons alors qu’il est important lors de nos conférences de dédiés un temps unique pour chaque espace, un temps de conférence, un temps d’échange et mentionné un temps de partage à la fin, pour que le public ose venir nous parler personnellement. Un jour après l’autre, nous apprenons les petits détails et rituels de cette culture, qui nous permettent d...

Tsuyu est le nom japonais pour désigner la saison des pluies . Littéralement, c’est la « pluie des pruniers ». Cela souligne réellement la culture japonaise d’accueillir chaque saison. La pluie est le moment où l’humidité est exacerbée et la chaleur étouffante, mais c’est aussi grâce à elle que les verts vibrants du Japon naissent. La nature est vivifiée et les ciels après l’orage sont incroyablement bleus. Une clarté limpide se dégage alors des paysages. Nous voilà en plein Tsuyu. Nous venons de recevoir plusieurs messages d’inquiétudes. Nous n’avions pas besoin des données météorologiques ni des messages pour nous rendre compte que des trombes d’eau se sont déversées sur nous !  À Joetsu, lorsque les pluies ont finalement cessé, nous faisons sécher notre matériel. C’est toujours un soulagement lorsque tout est à nouveau sec. Ce n’est pourtant pour pas bien longtemps. Nous avons juste le temps de distinguer les Alpes japonaises qui commencent à se dessiner et le célèbre Mont Myok...

  Nous arrivons finalement à Tateyama au village MontBell. Nous y recevons un accueil formidable. En tant qu’ambassadeur de Japan Eco Track nous inspirons les japonais, mais aussi des touristes internationaux à venir découvrir les paysages incroyables du Japon. Ces Eco Track sont aussi un moyen se connecter avec l’histoire et la culture de petites communautés et les aider à prospérer ou à se revitaliser. Lors de l’événement organisé à Tateyama, nous parlons de l’importance de passer du temps en nature . Nous insistons sur cette nécessité vitale pour les enfants, parce que le temps libre en nature permet le développement des 5 sens, de la motricité, établit de nouveaux chemins neuronaux, nourrit la confiance en soi, la créativité et l’empathie. C’est aussi un moyen de cultiver l’émerveillement. La nature est un lieu où les enfants, mais aussi chacun peut de reconnecter à ses propres racines et à ses terres intérieures. Tout s’aligne. Le ciel clair nous offre une vue imprenable et ra...

  Dans le parc de Kaiomaru à Toyama, le voilier « Lady of the Sea » apparaît. Il est élégant face à ce grand quai. C’est là que nous avons pris notre petit-déjeuner en mangeant du riz et du nattô, des graines de soja fermentées. C’est le plat japonais préféré de Fibie. Pendant le repas, nous étions en train de nous questionner sur le gigantesque pont de plus de 3 km que nous allions devoir traverser. Nayla observait déjà la grande montée qui lui paraissait bien raide . Pourtant, un homme nous accoste. Il nous explique alors que le pont Shinminto est ouvert au piéton. Un ascenseur permet d’atteindre la promenade du vent du nord, qui se situe dans une passerelle sous le pont routier à 127 m de hauteur ! Et elle est aussi ouverte aux cyclistes. Nayla a vraiment adoré pouvoir appuyer sur un bouton et prendre l’ascenseur pour monter sans effort. L’expérience était aussi incroyable, de rouler en profitant de la vue magnifique dans cette galerie au-dessus de la mer.  La baie de Toyam...

  Une marque sur la route indique que nous venons de changer de préfecture ! Nous sommes arrivés à Toyama par la petite ville de Himi ! Lentement, nous montons au nord, traversant une région après l’autre . C’est toujours impressionnant pour les filles de tracer sur une carte de géographie notre itinéraire et de voir tout le chemin parcouru !  La vue stupéfiante sur la majestueuse chaîne de montagnes de Tateyama, qui s’élève à 3 000 mètres au-dessus de la baie de Toyama, nous impressionne. Les sommets percent au-dessus des nuages, ce qui les rendent encore plus imposants. Nous suivons alors une piste cyclable qui longe la côte. La brise fraîche est agréable, vu la température et l’humidité qui rend l’air suffocant . La vue sur la mer est imprenable. C’est aussi pour cette raison que nous aimons tant rouler au Japon. Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde où les routes suivent les côtes de si près. Il n’y a pas beaucoup de pistes cyclables où l’on peut entendre le bruit...

  L’île de Mitsukejima se dessine face à nous. Ce rocher est coiffé d’arbres et émerge de la mer. Il est un des symboles de la péninsule de Noto surtout pour la légende qui l’entoure. Cette île aurait été découverte par le moine vénéré Kukai , fondateur de la secte bouddhiste Shingon et du pèlerinage des 88 temples de Shikoku.  Nous recevons un message de la ville de Suzu, la conférence y est annulée en raison d’un gros tremblement de terre il y a quelques semaines. Ici au Japon, la terre tremble souvent. Le pays est situé sur la barrière de feu du Pacifique . Il y a quelques jours, moi aussi j’ai senti la terre trembler. C’était en pleine nuit. Je me souviens que mon instinct m’a tirée de mon rêve, comme si la réalité me rappelait en urgence. Au moment où je me sentais revenir à mon corps, j’ai ressenti les tremblements. J’avais alors la sensation que la terre s’enfuyait sous mon poids, comme si la matière se dissolvait. J’avais l’impression de tomber, avant de sursauter et d...

Nous pénétrons dans l’histoire de la péninsule de Noto. Nous sommes étonnés de voir les rizières en terrasses de Shiroyone Senmaida. Elles sont toutes petites et suivent les lignes des pentes abruptes qui plongent dans l’océan. Elles sont encore aujourd’hui cultivées à la main. Ce lieu est considéré pour les Japonais comme sacré . Il représente des siècles d’agriculture et les paysages séculaires de la vie au Japon. Les rizières nous apparaissent comme des miroirs avec la réflexion de l’eau, alors que de petites pousses vertes sont alignées. Nayla a été surprise par l’élégance de toutes ces formes, faites d’eau miroitante et de plants de riz vert clair. Fibie a posé des questions sur le travail intense des fermiers afin planter cette céréale vitale pour la survie du peuple japonais. Nous poursuivons le long d’une côte accidentée aux nombreuses montées et descente. Nous plantons finalement notre tente vers un temple. Le lendemain, nous avons droit au lever du soleil aligné face au Torii...