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Marcher là où commence l’invisible


Au cœur d’une nature sauvage et silencieuse. Chaque pas révèle l’essentiel, chaque détour nous rapproche de ce qui compte vraiment. Entre beauté, imprévus et ajustements, nous avançons.



Cette fois, la petite route nous emporte dans une vallée perdue. Plus nous montons, plus le silence est profond relié à ce souffle de vie, présent tout autour de nous. Il est là dans cet environnement sauvage auquel nous appartenons. Nous traversons les étages des végétations et revenons au début du printemps, là où les sakuras sont à nouveau en fleurs. Là où les bourgeons viennent d’éclore. Le vert éclatant devient plus timide. Nous dormons autour du barrage et nous nous réveillons avec du givre sur l'herbe. Il a gelé cette nuit. Ici, nous ressentons la présence des animaux et l’esprit divin des kamis. Un serpent s’en va tranquillement à quelques centimètres de mes pas. Il est le témoin de ce que l’on ressent. L’ours est aussi présent. Nayla l’a senti de l’autre côté de la rivière émeraude. Elle savait qu’elle ne devait pas la traverser, c’était son territoire. Alors elle est restée jouer de l’autre côté du ruisseau, se sentant totalement en sécurité. Nos filles ont appris à sentir les animaux, leur présence, leur énergie. Elles lisent dans l’invisible ce que le souffle du vent leur chante. À chaque regard, nous sommes sous le charme, d’un monde sauvage qui se dévoile à nous, qui ouvre la porte de son secret. Un secret qui doit être gardé. Nous ne l’avons compris que plus tard. Lorsque le drone suite à une défaillance technique a plongé dans le lac en atterrissage d’urgence. Perdus en quelques secondes après moins d’une minute de vol.


La magie et la frustration. L’enchantement et la colère. Dans notre vie de détachement, le drone ce n’est que du matériel, pourtant c’est aussi notre outil de travail. Un travail dans lequel nous ne recevons pas de salaire mensuel, un travail que nous créons à l’image de notre vie, en plongeant toujours dans l’inconnu. À y penser, cette perte résonne avec toutes les résistances qui sont présentes. Une météo difficile et pluvieuse, des douleurs au niveau du corps, un équilibre et une harmonie à remettre en place entre nous pour une plus grande fluidité.

Être pionniers, ce n’est pas seulement aller là où personne n’est allé. C’est oser marcher là où le cœur nous appelle, même si le monde ne le comprend pas encore. Pour moi, être pionnier est une façon d’être, cela signifie écouter profondément, faire confiance au fil invisible qui tisse la vie, et aller de l’avant même lorsque le chemin est incertain. C’est un véritable voyage, au cœur de notre être, au cœur de la parentalité, au cœur de l’éducation et de l’apprentissage de nos filles et de notre connexion au monde du vivant. Nous avons choisi une autre voie dans tous ces domaines. Ainsi le véritable voyage n’est pas marqué par des frontières ou des cartes, il se mesure au courage d’aller à la rencontre de l’inconnu, encore et encore, les bras ouverts. Et cet inconnu est bien plus vaste que ne pas savoir où l’on va dormir, ne pas savoir de quoi demain sera fait, il est infusé du sens là où il y a des devoirs, de la créativité là où il y a des schémas, de la liberté là où il y a des choix. Notre équilibre n’est pas parfait, mais il est vivant, tissé dans l’amour, dans la confiance, dans l’espace que nous nous laissons mutuellement pour grandir.


Xavier est toujours guidé par ce feu tranquille qui lui dit : « vas-y » porté par les noms de recoins du monde comme des poèmes. Cette vision, cette force de toujours avancer dans la joie et l’humour est incontournable pour transformer les rêves en réalité. Et pourtant, cette force est aussi un mouvement permanent qui par moment impose une pause. Un souffle. Une présence. C’est de la présence que tout est créé. Alors dans le tumulte des besoins et aspirations de chacun, des désirs d’avancer ou de plonger dans le silence sacré, il y a une nécessité de ressentir, d’écouter de tout son cœur.


J’ai besoin d’harmonie, de lenteur, de douceur. Mon corps me l’impose pour le moment, comme si je devais retourner à ce souffle sacré. Fibie est lancée dans le défi de rouler l’entier du trajet. Elle est dans la joie d’être à nos côtés, de reprendre le chemin chaque matin, d’atteindre les cols. Et parfois, l’exigence physique et mentale a besoin d’être accordée avec les espaces de jeux et de tendresse. C’est tout un exercice d’accompagner son enfant à aller là où il ne pensait pas pouvoir aller tout en gardant le jeu vivant, tout en mettant au centre la joie et l’entraide. Pour Nayla, c’est un nouveau virage, faire partie de l’équipe à d’autres niveaux, prendre plus de responsabilités, prendre des initiatives et aller jusqu’au bout. Elle en a la force et le caractère, parfois la volonté se perd dans le flux du moment, dans des réflexions sur l’autre monde d’un livre qu’elle dévore, ou simplement parce que les nécessités du moment rendent les conditions difficiles. À nouveau, suivre le flot, les envies naissantes de Nayla et les impératifs du moment sont aussi un équilibre que nous devons trouver en tant que parents. Pour Xavier, même la nature la plus rude est un jeu, une invitation à danser avec les éléments. Alors il aime ces vallées perdues qui serpentent dans les montagnes.


Nous continuons vers le prochain col, c’est incroyable d’une beauté sauvage. Pourtant, au sommet nous traversons la ligne invisible de la préfecture de Fukushima et entrons dans une autre énergie. La vallée descendante est nettement plus habitée, tout en étant bien relatif. Nous sommes dans de tout petits villages.


Après Minamiaizu, nous remontons dans une autre vallée, un nouveau col. À chaque nouvelle vallée, nous nous rapprochons des sommets enneigés. Cette fois, elle porte l’énergie du Grand Nord. Sa large rivière est tumultueuse. La fonte des neiges et les récentes pluies rendent son flot impétueux, gigantesque. Elle traverse ces paysages aux teintes argentées si typiques de l’Alaska, nous pourrions presque sentir son parfum. Puis une chaîne de montagne complètement enneigée apparaît. C’est là où nous nous dirigeons. Au pied du mont Asakusa Dake. Les chutes de neige cet hiver ont été très abondantes et de nombreux névés appariassent encore le long du chemin dans les couloirs, sur les flancs et même au bord de la route. Nous sommes à nouveau au début du printemps. Des sakuras pleureurs, shidarezakura, surgissent. Les branches flottant dans la brise alors que des pétales s’envolent lentement. Par endroit, des jonquilles tapissent les champs de leurs jaunes lumineux et quelques tulipes multicolores égayent le paysage.

Japan Eco Track: https://www.japanecotrack.net/area/1117

Nous arrivons finalement à Tadami et rejoignons le superbe camping de Ikoi-no-Mori. Nous avons toute la place pour nous, vu la météo qui annonce à nouveau des pluies abondantes. La vue dégagée sur des sakura ainsi que sur le sommet enneigé d’Asakusa est inspirante. C’est splendide et l’accueil ici est chaleureux. Nous profitons de rouler le long d’une Japan Eco Track autour du petit lac Tadami, qui comme un miroir reflète les sommets argentés de cette vallée sauvage. Pourtant, en fin de journée, les nuages noirs chargent le ciel, qui devient de plus en plus menaçant. C’est impressionnant de contraste : des nuages noirs cendres s’accumulent alors que la lune éclaire encore un petit passage d’un blanc lumineux. Il pleut à nouveau.


À 2 heures du matin, nous entendons soudain un bruit hurlant qui provient du fond de la vallée, comme si un esprit s’était réveillé. Je pense tout d’abord à une pluie battante, puis on entend les lignes électriques siffler. Les arbres commencent à s’agiter autour de nous. Soudain, la tente reçoit une gigantesque rafale. Nous sommes dans le souffle de la tempête. Cela ne s’arrête pas, des vents de plus en plus puissants qui proviennent des montagnes et arrivent en hurlant, secouant tout sur leur passage. On entend des branches craquer, d’autres se briser. Les feuilles mortes volent entre les deux toiles de la tente. Soudain, c’est la tarpe qui s’arrache d’un coup. Cette fois, elle n’a pas résisté et s’est complètement déchirée. Xavier sort pour s’occuper du matériel, je reste avec les filles pour les rassurer. Les bruits sont impressionnants, presque surréalistes. On aurait dit que l’esprit de la montagne s’était réveillé en torpeur, le souffle du vent hurlant. Dans ces instants, j’enseigne à Nayla et Fibie à respirer, à faire confiance, et à être ouvertes. Les peurs nous empêchent de prendre les bonnes décisions, ils nous coupent de notre intuition qui nous guide dans les instants difficiles. Respire, est-ce une peur ? Ou est-ce que ton intuition te dit que tu es en danger ? Telle est la véritable question.

Nous ne nous sentons pas en danger. C’est une tente d’expédition faite pour résister aux intempéries sur les sommets les plus hauts. Nous sommes suffisamment éloignées des arbres, nous venons de vérifier le niveau d’alerte. Et nous pouvons toujours nous réfugier dans les toilettes non loin d’ici. Pourtant, la situation nous demande une présence qui nous empêche de réellement nous reposer. Nous sommes alertes. 

Lentement, l’aube se lève. Le vent est toujours hurlant, mais le jour atténue ce que la nuit noire cachait. Ce n’est qu’en milieu de journée qu’un certain calme s’installe.

Être libre, c’est faire confiance à la vie, au chemin, à ses propres mains et à son propre souffle. C’est se réveiller avec le ciel pour plafond et ne pas savoir ce que la journée nous réserve, mais savoir qu’on peut y faire face, qu’on peut embrasser la situation. La liberté se construit lentement, avec courage, avec des choix, avec la décision chaque matin de dire oui, oui à l’incertitude, oui à la beauté, oui à la magie imprévisible du moment présent.



Un petit soutien:

Les photographies de Xavier sont des fenêtres sur ce monde, des moments de beauté brute, de lumière étrange, de joie silencieuse. Elles parlent de luminosité, d’émerveillement, de la simple vérité que la magie est réelle si l’on sait la voir. Si vous avez envie de nous soutenir pour l’achat d’un nouveau drone afin de continuer à alimenter nos images, vidéos et conférences, nous vous sommes infiniment reconnaissants.



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Céline, Xavier, Nayla et Fibie


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