Sur la péninsule de Shimbara, une petite route longe la baie de Tachibana. Elle se faufile entre les flots et les falaises. La vue est spectaculaire sur la côte accidentée de Nagasaki. Nous y découvrons un lieu isolé sous quelques pins. Nous décidons de monter le camp dans cet endroit paisible. Dans une heure, la pluie est annoncée. Nous profitons de tout installer avant les premières gouttes. C’est la course, mais le défi est réussi. Nous nous lavons sous les énormes averses de la Tsuyu, la saison des pluies. Des avertissements annoncent de fortes pluies, nous décidons d’ajouter tous les tendeurs et espérons que le sol absorbe suffisamment l’eau pour que la tente ne flotte pas sur les flots. Nous passons l’après-midi sous tente. Les filles étudient.
Le soir, je n’arrive pas à dormir. La météo annonce une semaine de pluie abondante... Puis c’est Fibie qui m’inquiète. Elle a de la fièvre. Je décide de prendre sa température. Elle est déjà à 38,5°C. Je suspecte la climatisation. Lorsque nous sommes détrempés par la pluie et que nous entrons dans les magasins pour faire nos achats de nourriture, le contraste des températures nous fait frissonner. J’espère que c’est juste un coup de froid. Toujours est-il que je me réveille régulièrement pour vérifier son état. Et à 2 heures du matin, je finis par m’endormir profondément.
À 4 heures, alors que les premières lueurs du jour ont repoussé la pénombre, des éclairs semblent danser dans le ciel, tellement ils sont nombreux. Un gigantesque front noir arrive droit sur nous depuis la mer. Le vent devient hurlant et les grosses vagues portées par les puissants courants s’écrasent contre les roches dans un bruit infernal. Le tonnerre se joint au spectacle avec fracas. Les filles tremblent contre moi. La nature nous fait une démonstration de sa puissance. Je rassure Nayla et Fibie. Les éclairs deviennent de plus en plus lumineux, le tonnerre gronde de plus en plus fort. Le dernier éclair n’est qu’à trois secondes d’intervalle du tonnerre. 300 mètres du point d’impact. J’apaise les filles : « Le prochain sera plus loin, l’orage va avancer sur la montagne ».
Nous sommes au pied du volcan Unzen. Aujourd’hui, j’ai la sensation que son esprit est présent. Il possède une puissante énergie qui semble électriser le lieu. Composés de 3 dômes de laves imbriqués, de nombreuses nuées ardentes ont dévalé les pentes de ce volcan actif entre 1990 et 1995. Et en 1792, un de ces dômes s'effondra, engendrant un mégatsunami qui tua 15'000 personnes, un des plus grands désastres volcaniques de l'archipel nippon. Le mont Unzen est ainsi tristement célèbre pour avoir laissé des cicatrices tant dans le paysage que dans la vie des habitants.
Le vent devient de plus en plus violent, la tarpe claque, la pluie se déverse en trombe. Le sol n’arrivant plus à pomper l’eau, le niveau augmente et une partie de la tente baigne. Au prochain éclair, le tonnerre est simultané ! La foudre s’abat à quelques mètres de la tente ! Nous sommes sous le choc !
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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