Réveil ensoleillé dans la tente Aujourd’hui, nous passons un col. Des pins tapissent les flancs. Ils nous offrent une senteur vivifiante, une invitation à poursuivre. En contre-bas, les teintes des feuillus sont désormais brunes, c’est la fin de l’automne . Nous entrons ensuite dans une petite vallée. Elle est magnifique, comme un lieu secret qui se dévoile à chaque contour. Elle est mystérieuse. Pourtant le temps se couvre de nuages noirs. C’est le déluge. Nous nous installons dans un champ de maïs récoltés. Tout est détrempé. Nayla se prépare pour la journée Le lendemain, c’est la brume qui recouvre les paysages d’un voile mystique. Nous passons un nouveau col. Au sommet, la vue est dégagée, et nous avons droit à un superbe panorama sur les montagnes. Puis les paysages se transforment. Nous entrons dans des gorges et de belles falaises rocheuses apparaissent . Malgré la beauté, nous roulons dans un vent de face puissant qui use notre énergie. Nous sommes épuisés. Nos journées sont dé...

Nous installons une bâche par dessus la tente, pour limiter l’humidité   Cette fois, la météo annonce de la neige. Nous devons traverser les montagnes bulgares pour rejoindre la mer noire. Neige, intempéries, froid, fortes rafales . Les prévisions nous font redouter le pire. Pourtant il nous reste 5 jours de vélos avant de rejoindre la mer noire, 5 jours au coeur des montagnes. Il n’est pas non plus question d’attendre, le temps se dégrade de jour en jour. Et la mer noire nous appelle. Un berger fait paître son troupeau de vaches Nous tentons cette traversée. À notre départ, tout est humide et froid. Le brouillard a tout mouillé, le terrain est détrempé. Les montées se suivent et nous prenons lentement de l’altitude . Les villages sont accueillants, mais ils ont parfois l’air ternes parce que les façades n’ont pas été peintes. Elles sont grises, le toit, couleur tuile. Nous poursuivons au coeur des montagnes bulgares, des petits villages, des routes qui continuent de grimper. Chaqu...

Journées de 40km sous la pluie battante Cette fois la pluie arrive. Fibie refuse d’aller dans la charrette:   - « C’est pour les petits! » affirme-t-elle.  Nayla, elle, n’a pas le choix.  Nous avons tous mis , nos bonnets, nos gantes et surgants, des bottes pour Fibie, des surchaussures pour Nayla, nos vêtements de pluie et des habits en laine mérinos en première couche. À moins de 10°C, la pluie est glaciale.  Nous avançons la tête vissée dans le guidon. Nous essayons parfois de rire, de garder le moral des filles, mais souvent nous tentons juste de ne pas entrer dans la lutte, de simplement traverser. Nous sommes tous préparés . Nayla s’attend au pire. Je m’inquiète pour Fibie qui risque d’avoir froid. Je lui ai ajouté ma veste ultralégère pour lui offrir une protection supplémentaire. Hier soir, j’ai aussi eu un coup de froid sur les reins, mon dos me fait mal. J’ai de la peine à marcher. Fibie nous attend au sommet de la montée Il nous reste 40 kilomètres af...

De belles et longues journées Les arbres sont toujours aussi beaux même si certains sont désormais nus. Nous découvrons de nombreux acacias et leurs gousses brunes étalées sur le sol. Les paysages se transforment. Par endroit en pleines forêts, parfois vers des plantations, souvent dans de grands champs cultivés . La Roumanie est un pays de montagnes. La plaine du Danube est le garde-manger de la nation. Cette fois, nous entrons dans une région sèche, caractérisée par de grandes herbes jaunes. Le décor est fabuleux, sauvage. La rivière Olt le traverse de son eau limpide et bleu clair.  Chaque soir, les filles applaudissent le fabuleux spectacle du couché du soleil Chaque soir, c’est la course. La nuit qui arrive de plus en plus tôt nous oblige à monter le camp aux dernières lueurs du soleil. Les filles ont bien compris, elles se lavent avec les derniers rayons avant que les températures chutent, même s’il ne fait que 8°C. Souvent Nayla profite pour étudier un peu d’allemand et de j...

Charrette remplie de choux Nous roulons au coeur de cette Roumanie dans le froid qui s’installe. Ce matin, il fait 3°C, hier il a gelé . Pourtant, il nous faut avancer. Ils annoncent une vague de froid et de pluie… le temps est en train de tourner. De l’automne, nous entrons lentement au coeur de l’hiver.   Maison traditionnelle des années 1940 Les maisons ne sont jamais identiques, simplement entourées de grandes barrières qui séparent l’intérieur de l’extérieur. Dehors, les déchets, les plastiques, les bouteilles en pet ou en verre, s’accumulent le long des routes, à l’intérieur tout est propre, soignées, entourées d’arbres fruitiers. J’aperçois d’ailleurs des femmes qui lavent leur tapis à grandes eaux au centre du village vers la fontaine . Les maisons sont souvent colorées. De nombreuses demeures possèdent des colonnes sur la façade avant, presque toutes ont été construites entre 1939 et 1950. Plus nous nous déplaçons en direction de la capitale, plus elles ont été rénovées, p...

Les enfants ont aussi participé à ce projet d’aménagement   Arrivés à Craiova, nous sommes accueillis par l’enthousiasme fou d’Alex et de Iulia. Nous les retrouvons lors d’un événement au coeur de la ville. Elle est architecte et son bureau souhaite mettre en place de nouveaux plans pour la ville afin d’améliorer la vie en communauté et créer de nouveaux espaces de jeux et de rencontres . Ils étaient là pour récolter des idées et feedbacks sur leurs projets.  La ville de Craiova est redessinée par des architectes et urbanistes Le lendemain, nous allons découvrir le gigantesque marché de Craïova. J’adore faire mes courses dans ces lieux si culturels, à découvrir une page de la vie locale . Puis nous passons par le parc. Les couleurs de l’automne sont alors au paroxysme. Le lendemain, la pluie battante a déshabillés la plupart d’entre eux.  Ambiance chaleureuse des marchés traditionnelles -« Noroc! » nous nous exclamons en coeur. Nous allons déguster l’alcool local. Nous pa...

    Nous croisons de nombreuses charrettes tirées par des chevaux Nous roulons sur la route en gravier qui traverse les forêts de bouleaux jaunes or. Chaque jour, la température baisse, bien qu’un soleil radieux nous offre une douce chaleur ce matin. Nous rencontrons à nouveau des troupeaux de chèvres et de moutons, avec leurs bergers et leurs ânes . Les gros chiens, gigantesques pour Nayla et Fibie, s’approchent en aboyant l’air effrayant. Ils protègent le cheptel. Nous serons surpris d’apprendre que la majorité d’entre eux sont utilisés pour leur lait et la fabrication du fromage. Ils existent même des porcs élevés au lait de brebis, ce sont alors les cochons au lait. Céline et Fibie roulant sur les routes en gravier dans les petits villages Nous roulons sur de vastes plateaux, traversant de petits villages, aux maisons vétustes. Les personnes âgées sont assises sur des bancs à l’extérieur, le sourire souvent absent de cet air dur que portent certains anciens pays soviétique...

Les filles s’entraident dans les passages difficiles Ce matin, nous avons emprunté le barrage hydroélectrique sur le Danube qui fait aussi office de pont entre la Serbie et la Roumanie. Arrivés au poste-frontière, nous réalisons que nous quittons le monde slave pour quelques jours. Le roumain étant une langue latine. Nous quittons aussi la petite route qui nous avait emmenées au coeur des Portes de Fer, pour arriver sur un axe principal du trafic européen où les gros camions nous frôlent. Nous roulons sur cette voie apeurés d’être percutés. Lorsque soudain, Fibie s’exclame: - « Il y a un cheval qui tire une charrette ! » Le soleil se couche derrière la plaine du Danube Les filles autant que nous sommes frappés du contraste. Comme si deux mondes opposés se rencontraient devant nos yeux.  À la première échappatoire, nous empruntons un chemin. Celui-ci nous emmène dans de petits villages où règne une atmosphère paisible. Nous croisons aussi des bergers avec leurs troupeaux et traver...