Une vallée qui nous questionne

  

Nous croisons de nombreuses charrettes tirées par des chevaux

Nous roulons sur la route en gravier qui traverse les forêts de bouleaux jaunes or. Chaque jour, la température baisse, bien qu’un soleil radieux nous offre une douce chaleur ce matin. Nous rencontrons à nouveau des troupeaux de chèvres et de moutons, avec leurs bergers et leurs ânes. Les gros chiens, gigantesques pour Nayla et Fibie, s’approchent en aboyant l’air effrayant. Ils protègent le cheptel. Nous serons surpris d’apprendre que la majorité d’entre eux sont utilisés pour leur lait et la fabrication du fromage. Ils existent même des porcs élevés au lait de brebis, ce sont alors les cochons au lait.


Céline et Fibie roulant sur les routes en gravier dans les petits villages


Nous roulons sur de vastes plateaux, traversant de petits villages, aux maisons vétustes. Les personnes âgées sont assises sur des bancs à l’extérieur, le sourire souvent absent de cet air dur que portent certains anciens pays soviétiques. Pourtant, il y a une ambiance légère de la campagne, des cheveux qui tirent des charrettes transportant toutes sortes de matériel, du bois, de la paille, du foin, parfois même des moutons. De nombreuses fontaines apparaissent au centre des villages, qui souvent n’ont pas l’eau courante. 


Maison typique que nous observons dans les villages


De cette atmosphère qui sent bon la nature, de ces gens silencieux, mais paisibles, nous plongeons dans une vallée, nous plongeons dans les douleurs de ce peuple. Soudain, l’énergie est lourde, froide, presque terrifiante. Les maisons, cette fois, sont détériorées, les vies subies. Il y a une dureté qui nous choque. Avec les températures et l’hiver qui approche, nous sommes déroutés par ce que nous voyons. Une amertume semble nous envahir, les incompréhensions se bousculent jusque dans nos coeurs. Nous sommes déchirés par ce que nous ressentons et qui s’immisce en nous. La nuit dans cette vallée, mon esprit ne peut trouver de refuge, je suis éveillée, bousculée, trop d’émotions me traversent. 


Nayla, Fibie et Céline poursuivent le long de la route qui plonge dans une vallée


Le lendemain, nous croisons le chemin d’un prêtre. Un vrai, celui qui est respecté. Celui qui traverse les villages et qui connaît le nom et les soucis de chacun, celui qui est écouté. Il nous serre la main puis nous supplie de ne pas nous arrêter à la prochaine petite ville. Pour notre sécurité. Nous n’y comprenons rien. Nous savons qu’il y a un fossé entre la communauté roumaine et celle tsigane, nous savons qu’ils existent de nombreux problèmes. Mais là encore, au point de ne pas s’y arrêter? 


Le vélo de Fibie fixé au FollowMe


À notre passage, tout était normal, tout semblait similaire, rien n’était à signaler, hormis que nous étions sortis des torpeurs de la vallée.



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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