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Articles

Affichage des articles du octobre, 2023

En compagnie d'un cycliste professionnel

  Rencontre officielle au petit Shiro Café. Nous échangeons avec quelques membres de la municipalité. Il y a une vraie rencontre dont le centre est l’importance de passer du temps en nature et ce que cela signifie pour les enfants japonais. Un homme explique qu’il part chaque année avec des enfants pour apprendre à faire un feu en forêt. «  À chaque fois, pour certains d’entre eux, c’est leur première expérience du feu ! » Dit-il, et cela le troublait.  Un ancien cycliste professionnel qui s’occupe aujourd’hui de développer le tourisme à vélo nous accompagne. Mazaki a une trentaine d’années. Il roule avec nous le long de la rivière Kujikawa sur une piste cyclable parfaite, dans une légère descente avec un vent de dos. Fibie et Nayla roulent devant, avec euphorie! Nous découvrons surtout la méthode traditionnelle pour récolter le riz. Les céréales sont coupées avec une sorte de serpe, puis elles sont nouées en bouquet, avant d’être attachées sur des chevalets pour être séchées...

Le temps des récoltes

  Nous traversons à un nouveau col. Cette fois, les panneaux signalent la présence des ours. Plusieurs affichent des images effrayantes, teintées de sang. Une inscription indique même qu’un ours particulièrement agressif se trouve dans les parages. Nous empruntons une petite route, les sens aux aguets. Pourtant, le chemin est incroyable. Nous sommes au cœur d’une forêt de cèdres, touché par le silence profond qui s’en dégage . C’est avec confiance et émerveillement que nous poursuivons. Fibie a presque réussi à faire l’entier du col toute seule ! Elle a pris de l’assurance et surtout de la force durant ces quelques derniers mois. Arrivés au sommet, elle s’élance dans la descente avec la conviction de la montée, et s’enivre de la vitesse. Après quelques négociations, elle acceptera finalement de suivre Xavier à un rythme plus lent.  Nous sortons de la pente raide de la forêt et rejoignons les champs, tout d’abord ceux de sarrasin, mais aussi de riz. Le riz est maintenant doré e...

La caresse du lac d’Inawashiro

  Le long de la descente de la Bandai Skyline nous trouvons finalement un petit espace au bord de la route pour y déposer notre tente. Autour de nous, la forêt est luxuriante. Nous avons une vue incroyable sur les montagnes qui s’enlacent . Quelques rares voitures passent, mais dès la tombée de la nuit, nous sommes enveloppés par un doux silence.  Le lever du soleil sur le panorama est splendide. Nous nous nourrissons de ces instants de magie. La descente est euphorique. L’émerveillement nous porte à chaque virage. Nous nous imprégnons de toutes les senteurs, des splendides vues. Nous ressentons avec tous nos sens les paysages. Plus que de les voir de l’extérieur, nous les expérimentons, nous nous en imprégnons, nous en faisons partie.  Nous découvrons ensuite un marché de légumes. Nous sommes ravis d’acheter les produits locaux aux producteurs. La femme nous offre d’ailleurs du maïs doux pour la route ! Nous rejoignons le lac Inawashiro. C’est le quatrième plus grand la...

Le souffle des volcans

  Abrités sous la toile, nous sommes dans la forêt à écouter les gouttes tomber. Dans le territoire des ours, nos sens sont en alerte. La déception s’allie à la frustration. Après toute l’énergie déployée à grimper , est-ce que nous allons apercevoir les volcans ou est-ce qu’ils resteront cachés derrière le voile de nuages et de pluie ?  Alors que nous arrivons finalement au sommet du col, au pied des volcans après 1600 m de montée, les nuages noirs tapissent le ciel . Nous devons absolument trouver un lieu où planter notre tente avant la pluie.  Sans grande conviction, ou plutôt en acceptant que nous ne pouvons avoir aucune attente, nous allons nous coucher. Le lendemain à 5 heures, aux premières lueurs, les nuages semblent se dégager. Il y a peut-être une chance. Xavier prend son appareil photo et part. Je décide de réveiller les filles. J’espère que l’appel des volcans sera suffisamment puissant pour qu’elles aient l’énergie nécessaire à se vêtir dans le froid, à roul...

L’appel des volcans et 1 600 m de dénivellation

  Finalement, le typhon s’est transformé en une tempête tropicale qui a amené beaucoup de pluie. Un appel grandit en nous alors que nous voyons enfin le sommet du mont Azuma se dessiner, un volcan actif dans la chaîne de montagnes au nord-ouest de Fukushima. Nous sommes attirés comme des aimants. Nous décidons alors de partir pour ce défi, la « Bandai Skyline », une route de montagne spectaculaire. Elle sinue au cœur des forêts et traverse un col au milieu des volcans. Cette voie, c’est surtout 1 600 mètres de dénivellation positive dans des pentes à plus de 10 % !  Depuis de la ville de Fukushima, nous pensons dormir dans un parc au pied des montagnes. Un ours y est passé il y a deux jours. Le camping est donc fermé ! Nous sommes poussés à partir pour le col alors qu’il est déjà 15 heures. Nous entamons ainsi la montée et grimpons lentement, à moins de 4 km/h, dans les lacets qui se suivent, parfois aux pentes dont l’inclinaison nous oblige à pousser nos vélos chargés ! Il f...

Notre corps est épuisé

  Notre corps est épuisé. Tellement fatigué ! C’est l’été le plus chaud que le Japon ait connu. Nous sommes au-dessus de 30 °C jour et nuit depuis plus de 4 mois ! Nous avons perdu tellement de minéraux que nous ne savons plus comment nous réhydrater. Cette chaleur de feu entre aussi en résonance avec les volcans actifs que nous avons gravis. La force des volcans a réveillé l’énergie du feu en nous, avec par moment des colères qui explosent entre nous . Cela vient aussi de la pression que nous avons à rejoindre les lieux pour les conférences en temps et en heure. C’est un énorme défi, surtout avec des enfants et en plus pour Nayla qui a tout roulé. Mais ce n’est pas tout, à cela il faut ajouter les tremblements de terre que nous ressentons. Ils agissent comme des forces invisibles qui secouent nos fondations et nos croyances. L’énergie de la Terre et elle aussi très forte ! Puis ce sont les pluies diluviennes des orages, de la Tsuyu (la saison des pluies) ou cette fois du typhon qu...

Un typhon s’approche

  Le centre de cyclisme de Nattori est surtout adapté pour les enfants. Il y a plus de 4 kilomètres de pistes cyclables protégées dans l’enceinte du parc. Nous sommes dimanche. Il y a beaucoup de monde. Déçu de ne pas être accueilli par le centre, nous allons parler au responsable s’il n’y a pas une possibilité de dormir sur place étant donné les fortes précipitations annoncée pour le lendemain. Avec un peu de chance et surtout une rencontre prévue avec le Maire de la ville, nous pouvons rester dans le centre . Pour nous, c’est un soulagement, non pas d’éviter la pluie, mais de l’énergie qu’il aurait été nécessaire à déployer pour arriver à la conférence en étant présentable. Cela nous permet aussi de pouvoir travailler, écrire. Nous avons des centaines de photos à trier, des articles à écrire pour le magazine Outdoor Japan, pour le MontBell Outward, et pour l’ambassade en Suisse en lien à leur plateforme de communication Vitality.Swiss.  C’est l’heure de la conférence. Le mai...