Le souffle des volcans

 

Abrités sous la toile, nous sommes dans la forêt à écouter les gouttes tomber. Dans le territoire des ours, nos sens sont en alerte. La déception s’allie à la frustration. Après toute l’énergie déployée à grimper, est-ce que nous allons apercevoir les volcans ou est-ce qu’ils resteront cachés derrière le voile de nuages et de pluie ? 



Alors que nous arrivons finalement au sommet du col, au pied des volcans après 1600 m de montée, les nuages noirs tapissent le ciel. Nous devons absolument trouver un lieu où planter notre tente avant la pluie. 



Sans grande conviction, ou plutôt en acceptant que nous ne pouvons avoir aucune attente, nous allons nous coucher. Le lendemain à 5 heures, aux premières lueurs, les nuages semblent se dégager. Il y a peut-être une chance. Xavier prend son appareil photo et part. Je décide de réveiller les filles. J’espère que l’appel des volcans sera suffisamment puissant pour qu’elles aient l’énergie nécessaire à se vêtir dans le froid, à rouler 2 km, et à gravir le sommet du mont Azuma avant que les nuages n’engloutissent le tout à nouveau. 



Après quelques grognements au réveil, Nayla et Fibie s’habillent rapidement et nous partons pour l’aventure. Nous grimpons la pente abrupte du volcan. Au moment de rejoindre le sommet de la caldera, le creux du volcan apparaît et une mer de brouillard se déploie face à nous. Par moment, elle s’ouvre pour laisser entrevoir les montagnes verdoyantes ainsi que la vallée de Fukushima. Mais il y a un puissant souffle. Si violent que nous sommes obligés de nous abriter derrière un rocher pour boire un thé chaud, et un café pour Xavier que nous venons de rejoindre. Là, nous restons face à ce paysage qui semble se mouvoir suivant les vagues de nuages, à contempler ce moment unique. Pourtant, il fait froid et soudain un nuage nous engouffre. Nous longeons la fine arrête, poussé par la force du vent hurlant et embrasser par l’humidité du brouillard. 



Après le petit déjeuner vers la tente, nous plions le camp. Nous décidons de remonter faire quelques photos. Nous arrivons au centre de Jododaira. Là, le responsable nous accueille chaleureusement ! « Vous êtes la famille Pasche ! Venez ! Voilà quelques petits encas » Il nous fait ensuite signer une pancarte en bois. Elle sera suspendue à côté d’une vingtaine d’autres, signée par des célébrités. Cet accueil impromptu et amical nous redonne de l’énergie. Avec le soleil qui gagne du terrain, nous décidons de partir pour une marche de 3 heures. Cette fois, nous cheminons le long du volcan actif où des fumerolles s’évadent. Nous grimpons le long du sentier de montagnes, sur des planches en bois, à côté des fleurs sauvages, pour rejoindre le sommet. 



Nous avons la vue sur les montagnes qui s’attendent jusqu’à la préfecture de Yamagata. Tant d’espaces sauvages et de forêts. C’est somptueux. Le sol acide des volcans ne permet pas à la végétation de pousser, le sol est rocailleux. Nous arrivons finalement à la falaise. Le vent souffle toujours brutalement. En contre-bas, un lac en forme de cœur apparaît. Son eau est limpide. Elle est bleu turquoise sur le bord du rivage et bleu roi au centre. Nous sommes émerveillés par la magie de ce moment et portés par le souffle des volcans. 



La journée n’est pourtant pas finie. Après la marche, nous poursuivons à vélo la bandai Skyline qui monte encore en altitude. Finalement, nous entamons la descente où espérons trouver un lieu pour planter la tente.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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