Un sifflement retentit. Le pneu de la charrette est plat. Cette fois, nous n’avons plus de chambre à air 12 pouces, difficile à trouver dans les magasins de vélo et le pneu est complètement usé. Xavier tente de bricoler plusieurs options. Tous les deux kilomètres, le pneu est à nouveau plat. Il doit s’arrêter pour essayer une nouvelle idée. Finalement, il va utiliser une chambre à air 20 pouces qu’il enroule dans le pneu, déjà recouvert de tape. Ça marche. C’est la solution jusqu’à ce que nous recevions du nouveau matériel de notre partenaire Schwalbe. Ils arriveront à Aomori dans une semaine.  Le bord de mer est incroyable. Nous découvrons un lieu mystérieux à Rakan Iwa. Les visages de 22 personnes bouddhistes y sont gravés dans la roche. Ces gardiens silencieux veillent quotidemment sur les navires depuis plus de 150 ans . Ces statues sont enveloppées par une douce sérénité. Kankai, un prêtre du temple Fukura Kaizen les a taillés afin de prier pour la sécurité des pêcheu...

  Dans la chaleur étouffante, nous gravissons un col. La pente est abrupte et il n’y a pas d’air. Nous dégoulinons de transpiration, accablés par l’effort. Le poids de nos vélos lors des cols est écrasant, par moment désespérant . En même temps, nous sommes ravis de traverser les montagnes sur cette petite route au cœur de la nature. Xavier a juste le temps d’apercevoir une sorte de cerf qui traverse en courant avant d’être enfoui par la végétation. Nous passons devant les somptueuses chutes d’eau qui naissent des pentes des volcans dormants . Nous traversons les ponts au-dessus gorges encaissées, où les rivières turquoises forment des méandres.  Cette chaleur est aussi le symbole de l’été. Nous célébrons la fin de Tsuyu, la saison des pluies. Du jour au lendemain, la pluie cesse. Coïncidences ou non, nos nuits sont maintenant merveilleusement étoilées et nous ne recevons pas une goutte de pluie. Pourtant, nous entrons dans les grosses chaleurs suffocantes de l’été japonais. ...

    Le mont Gassan s’élève face à nous. Nous voilà donc entrer dans un voyage vers les trois montagnes sacrées de Dewa. Ce pèlerinage de la renaissance. Malgré le caractère spirituel du lieu, nous sommes accompagnés. Nous allons gravir ce sommet dans le cadre d’un événement MontBell. https://www.seatosummit.jp/ C’est au pied de la montagne du passé et de la vie de l’au-delà que nous débutons notre sea to summit. Après un symposium environnemental où nous avons présenté notre voie au coeur de la nature face à plus 200 personnes, nous voilà sur nos kayaks, pagayant sur l’eau miroir du lac. Nous sommes heureux de retrouver quelques visages connus et les filles ont vraiment l’impression de faire partie d’une grande famille, retrouvant à chaque Sea to Summit les personnes enthousiastes et chaleureuses. Soudain, un énorme jet d’eau de plus de 100m jaillit du lac. Encaissé au coeur des montagnes, nous avons de la peine à estimer sa grandeur, tout est si vaste. 700 m de dénivella...

  Le mont Gassan se dévoile. Les nuages ont finalement quitté son sommet. Nous voilà donc entrer dans un voyage vers les trois montagnes sacrées de Dewa. Le mont Gassan atteint les 1984 m d’altitude. Il est un strato-volcan, le plus haut des trois sommets. Il représente la vie de l’au-delà. Les deux autres sont le mont Haguro, qui symbolise le présent, et le mont Yudono pour le futur. Depuis plus de 1500 ans, ces trois montagnes sont le lieu d’un pèlerinage important. Durant la période Edo (1603-1868), c’est même devenu un rite de passage populaire, un voyage vers la renaissance au cœur de la nature sacrée de Dewa Sanzan. Les trois montagnes de Dewa sont vénérées depuis des temps immémoriaux. Le voyage à travers les monts Haguro, Gassan et Yudono est considéré comme un passage de la mort à la vie : un pèlerinage de renaissance. Ce rituel est encore présent aujourd’hui, suivant les anciennes traditions Shugendo. Le Shugendo est une forme de culte de la montagne propre au Japon, qui ...

  1’000 km sur les route du Monde! Fibie a déjà roulé 1’000 km, toute seule, sur son vélo!  Nous klaxonnons, crions, faisons autant de bruit que possible pour célébrer ce passage symbolique! Fibie a fait son premier coup de pédale dans les prairies Canadienne, alors que nous traversions l’Amérique du Nord d’ouest en est. Elle a roulé dans presque toutes les provinces du pays, puis en Europe de l’Est et voilà qu’elle pédale au Japon!  Ce matin, elle a roulé 15 km toute seule. Remontant la rivière, elle a lutté dans les passages raides, persévéré lorsqu’elle était fatiguée . Elle était aussi fière de réussir à boire sa gourde tout en roulant.  Ces 1’000 premiers kilomètres, c’est aussi tout ces moments de joie et de cris à pédaler, c’est les quelques chutes et les genoux égratignés. C’est aussi les sacoches qu’elle transporte et qui deviennent de plus en plus lourdes de ce qu’elle reçoit le long de la route!  Bravo Fibie!  Céline, Xavier, Nayla et Fibie _____...

  À Yamagata, nous sommes invités par la municipalité. Cette fois, c’est une rencontre officielle filmée par la télévision. Nous sommes accueillis dans le parc Momiji, construit dans les années 1665 par le Seigneur Matsudaira. Il est sculpté par les essences, les formes, les couleurs présentes. Chaque détail a été pensé pour composer l’élégance du lieu . Une douce sérénité y est présente. Un seifu-so, un bâtiment utilisé par les moines pour étudier et vivre, a été préservé. Il a été reconstruit en 1862 et y comprend un Hoko-an qui est une maison de thé traditionnelle. Nous avons droit à la visite du lieu. Les chambres en tatami sont magnifiques, même le plafond est sculpté. Le lieu est élégant et sobre à la fois.  La partie officielle commence. La municipalité souligne les particularités de la préfecture de Yamagata, sa nature vibrante où d’anciennes traditions se perpétuent de génération en génération. Puis une femme vêtue d’un kimono approche. Elle est un maître dans la céré...

Saya nous propose d’aller au temple Yamadera. Pourquoi est-ce que tout le monde a la sensation que nous devons découvrir, visiter, aller voir quelque chose ? Souvent, les gens ont peur que nous nous ennuyions. Pour beaucoup, la destination est le lieu où la découverte commence, pour nous la destination c’est le moment de se reposer un peu, de reprendre des forces pour poursuivre, d’intégrer toutes les découvertes et rencontres que nous avons faites le long du chemin. Arrivés pour nous c’est une fin, une période de repos pour mieux repartir. Lorsqu’il n’y a plus de pause, alors tout s’enchaîne trop rapidement. C’est la sensation que j’ai aujourd’hui. J’ai besoin d’espace, de repos, de temps pour moi. Aujourd’hui, il pleut à verse et j’ai envie d’être dans un cocon. Je n’ai pas le courage de monter 1000 marches sous une pluie battante  ! Pour une fois que nous sommes à l’intérieur lors d’un jour de pluie ! Comment trouver l’énergie pour pouvoir poursuivre ? Jeux d’ombres et de lumières à...