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Dernier col de l’île d’Honshu

 

Dans la chaleur étouffante, nous gravissons un col. La pente est abrupte et il n’y a pas d’air. Nous dégoulinons de transpiration, accablés par l’effort. Le poids de nos vélos lors des cols est écrasant, par moment désespérant. En même temps, nous sommes ravis de traverser les montagnes sur cette petite route au cœur de la nature.



Xavier a juste le temps d’apercevoir une sorte de cerf qui traverse en courant avant d’être enfoui par la végétation. Nous passons devant les somptueuses chutes d’eau qui naissent des pentes des volcans dormants. Nous traversons les ponts au-dessus gorges encaissées, où les rivières turquoises forment des méandres. 



Cette chaleur est aussi le symbole de l’été. Nous célébrons la fin de Tsuyu, la saison des pluies. Du jour au lendemain, la pluie cesse. Coïncidences ou non, nos nuits sont maintenant merveilleusement étoilées et nous ne recevons pas une goutte de pluie. Pourtant, nous entrons dans les grosses chaleurs suffocantes de l’été japonais. Bien qu’au Nord, cette année, l’humidité est telle que la température est au-dessus des 30 °C jour et nuit. 



En pleine descente du col, mon frein ne répond plus. Impossible de l’actionner malgré les purges. Nous devons finir la descente avec un frein. Nous rejoignons alors la mer du Japon. La côte est splendide, surtout avec la vue sur le somptueux mont Chôkai. Il fait partie des 100 montagnes célèbres du Japon. Nous aurions aimé gravir son sommet. Mais nous n’avons pas le temps. Nous avons près de 1 000 km à rouler avant notre prochain Sea to Summit à Hokkaido. Pourtant, en regardant la carte du Japon, notre chemin depuis Tottori commence à laisser un long filament. Et au passage de cette montagne, nous entrons dans le Tôhoku, la région nord de l’île de Honshu.



La semaine passée, suite aux fortes précipitations de la saison des pluies, des inondations ainsi que des glissements de terrain ont dévasté la préfecture d’Akita, que nous venons d’entrer. Depuis quelques jours, nous suivions l’évolution pour être sûr de pouvoir passer à vélo. Finalement, la différence entre les médias et la réalité est une fois encore saisissante. Bien qu’il y ait eu des dégâts, bien que des routes ont été abîmées, des glissements de terrain ont eu lieu, ce que nous observons n’a rien des cataclysmes présenté. À force de recevoir des images-chocs, nos esprits créent toujours le pire, oubliant que la réalité est souvent bien différente. C’est peut-être cela qui nous a poussés à découvrir le monde et à l’expérimenter par nos sens, afin de réaliser que la réalité est fluide et mouvante et qu’elle dépend de la vérité de chacun. C’est en expérimentant par nos sens que nous construisons ainsi un savoir, non pas lié à nos croyances et à une construction de la connaissance passant par le mental, mais un savoir qui ce veut lié au corps, un savoir puisé de l’expérience.



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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Commentaires

  1. Chaque semaines je lis votre parcours du combatant, quand je vois Nayla et Fibie, je pense à ma petite fille Sarah. Qu'elle force de gravir ses routes et ses problèmes environnementale. Bonne continuation sur le chemin de la Santé et l'Amour que vous partagez en famille.

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  2. Merci beaucoup pour votre message et vos mots. C'est vrai que parfois c'est un parcours du combatant :-)

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