Aujourd’hui, à Yokohata Kougei, nous rencontrons Fumio Yokohata San, un sculpteur de bois de 88 ans. Cela fait 70 ans qu’il travaille le bois, suivant sa lignée familiale de sculpteur qui date de plus de 200 ans, depuis la période Edo. Il est un des rares artisans qui vit encore aujourd’hui de son art . Il façonne des objets de la vie courante et des ustensiles de cuisine et participe à chaque étape de la création. Il commence par couper les arbres puis finit par appliquer la laque sur les objets. Pourtant selon la tradition familiale, il n’utilise jamais de papier de verre, mais uniquement des outils qu’il a construits lui-même. Au Japon, il est considéré comme un maître dans cet art.  Nous avons aussi rencontré sa fille Sayuri et son mari Yuki qui est également sculpteur sur bois, suivant la tradition familiale. Sa femme nous a gentiment offert du thé d’orge et de délicieuses pâtisseries faites maison avec ses propres légumes biologiques.   Dès que nous sommes entrés dans l’atelier

    Hayashi Syunichi et sa femme Kuniko nous accueillent à Fuuen. En entrant dans la petite boutique, nous sommes émerveillés par la beauté des poteries, non seulement les bols et les tasses, mais aussi les vases à fleurs et le fameux Tatara. Il s’agit d’une sorte de tajine en terre cuite dans lequel on peut cuisiner à basse température, ce qui permet aux légumes de conserver toutes leurs saveurs. Cela fait plus de 30 ans que Hayashi san est artiste potier. Il organise d’ailleurs des ateliers  Et nous participons à l’un d’entre eux. Nayla et Fibie commencent par mettre un tablier. Puis, nous apprenons à modeler des sisha, les lions et gardiens qui chassent les mauvais esprits. Nous prenons beaucoup de plaisir à créer leurs visages effrayants avec leurs longues dents et leurs griffes. Il nous est même difficile d’arrêter de confectionner de nouvelles créatures. Ensuite, nous utilisons le tour à poterie pour façonner des bols. J'aime sentir l'argile qui glisse sous mes doigts e

Au Japon, une méthode thérapeutique est appelée «  Shinrin-yoku  ». «  Shinrin » signifie « orêt » en japonais, et «  yoku  » « ain », prendre un bain dans la forêt. Marcher en forêt est une incroyable expérience multisensorielle. Toutes ces sensations, la lumière qui traverse en faisceau le feuillage, le chant du ruisseau, la mélodie des oiseaux, le contact avec la mousse ou les écorces, le bruissement du vent, participe à cette pratique . Ils en sont les éléments nécessaires. Laisser la nature entrer en nous par tous nos sens permettent à une douce sérénité de s’installer en nous. Presque instantanément, il y a une sensation de bien-être. Pratiquée régulièrement, cette approche thérapeutique permet une réduction du stress, une stimulation de l’énergie, une amélioration de la concentration et de la mémoire, et une réduction de la tension artérielle. Elle aide à guérir le corps et l’esprit.  Nous entrons dans les gorges du Ryuzukyo, un lieu certifié pour le Shinrin-yoku. Le vert intens

D'un soubresaut à l'autre Le chant mélodieux de la rivière se transforme En une intonation vivifiante Le son de la chute d'eau le chemin serpente dans la dense forêt Et rejoint chaque cascade La plus haute Celle en étage D'autres où l'eau se faufile et glisse entre les roches Le vol de la goutte est silencieux Seul son rebond donne sa sonorité Auprès des chutes, je me sens vivante Je reçois ce souffle de vie Au coeur du sentier qui serpente le long du torrent Le soleil parfois perce en faisceaux la canopée Lorsque le refrain du ruisseau s'atténue J'entends le chant des oiseaux Mélodie de la forêt, vibration des arbres Certains passages sont plus sombres  au coeur du monde végétal Une libellule vient se poser sur les berges Soudain les rayons illuminent les feuilles d'érable Ils diffusent ce vert intense la couleur d'une liberté empreinte d'interdépendance Dans la forêt, je fais partie du tout Dans ce vert infini seul le rouge intense du fer qui s

  À Akiota, nous sommes au cœur des montagnes à perte de vue. Seules les rivières créent des passages au sein de ces collines aux pentes raides tapissées d’une dense végétation . Nous longeons la rivière Oota. Elle reflète le bleu cyan du ciel. Ce matin, les couleurs sont incroyables, vibrantes. La nature semble offrir des couleurs si lumineuses qu’elles en égayent notre chemin.  Nous tournons en direction de l’Ouest et quittons la vallée. Cette fois, les dernières maisons traditionnelles disparaissent. Nous commençons à gravir la pente. Une longue montée. Elle est tout d’abord raide suivant la pente de la montagne, puis elle serpente dans des virages en épingle qui nous font gagner de l’altitude. Nous sommes à l’ombre de la forêt et de grands arbres, plongés au cœur de la végétation. Il n’y a pas de circulation, seules les libellules nous dépassent.  Soudain, dans l’intensité de l’effort pour Nayla et Fibie, la forêt s’ouvre en haut de la montagne. Fibie a atteint le sommet. Nous déc

Au sommet du col, Hirose san, le couple de 83 ans qui nous ont accostés dans la montée, sont présents. Ils s’amusent avec Nayla et Fibie et la petite dame porte même Fibie sur son dos . Les Japonais ont cette faculté à garder leur cœur d’enfant lorsqu’il s’agit de jouer avec Nayla et Fibie. Cela nous a toujours fascinés, mais ce qui nous a le plus impressionnés est leur santé et force physique. Même Nayla a été surprise  !  - «  Incroyable, la grand-maman qui nous porte  !  » Le mari est barbier depuis plus de 50 ans et pour la première fois, dans un mois, ils partent découvrir un autre pays. Ils vont aller en Malaysie accompagné par Hisashi Ueda et sa femme Michi qui sont les propriétaires du café dans lequel nous sommes invités. Dès que nous les rencontrons, le courant passe. Aventurier et entrepreneur, il a une pancarte avec sa photo en Indiana Jones. Son café est d’ailleurs un plongeon au cœur non pas du Japon, mais de l’Asie.  Il sort une fiole avec un serpent venimeux à l’intérie