Rizières en Terrasse d'Ini

À Akiota, nous sommes au cœur des montagnes à perte de vue. Seules les rivières créent des passages au sein de ces collines aux pentes raides tapissées d’une dense végétation. Nous longeons la rivière Oota. Elle reflète le bleu cyan du ciel. Ce matin, les couleurs sont incroyables, vibrantes. La nature semble offrir des couleurs si lumineuses qu’elles en égayent notre chemin.

Nous tournons en direction de l’Ouest et quittons la vallée. Cette fois, les dernières maisons traditionnelles disparaissent. Nous commençons à gravir la pente. Une longue montée. Elle est tout d’abord raide suivant la pente de la montagne, puis elle serpente dans des virages en épingle qui nous font gagner de l’altitude. Nous sommes à l’ombre de la forêt et de grands arbres, plongés au cœur de la végétation. Il n’y a pas de circulation, seules les libellules nous dépassent.

Soudain, dans l’intensité de l’effort pour Nayla et Fibie, la forêt s’ouvre en haut de la montagne. Fibie a atteint le sommet. Nous découvrons alors les rizières en terrasse. Un paysage sculpté dans les pentes abruptes. Gardiens des traditions, les habitants d’Ini suivent les méthodes séculaires pour cultiver le riz. Le mur en pierre date du XVIIs durant la période Edo alors que certaines pierres ont plus de 500 ans.

Nous avons surtout été touchés par l’atsmophère du village. Nous rencontrons quelques locaux, qui cultivent certaines parcelles sans l’aide de machine, comme de Tsugawa Kota San. Ce n’est pas un musée, mais bien un chemin en conscience pour se rappeler de l’importance du riz et de notre futur. C’est un lieu où les traditions et la beauté s’allient avec une nouvelle vision, celle de notre relation aux paysages, celle d'un questionnement de nos méthodes agricoles et celle d'une conscience de la nourriture que nous mangeons. Le riz ici est réputé pour être délicieux. Il a grandi, nourri des sources d’eau pure et dans l’air frais de la montagne.

En contemplant ce paysage, je ne peux que penser aux autres saisons. Lorsque les rizières sont couvertes de neige, quand remplies d’eau elles deviennent des miroirs parfaits à l’aube, ou lorsqu’elles prennent les teintes dorées lors de la récolte. Chaque saison doit invoquer la beauté et le caractère de ces paysages où l’homme et la nature cohabitent.

À Ini, nous découvrons le Café Eeny, Meeny, Miny, Moe. Une petite terrasse nous y accueille. Nous goûtons les spécialités locales, dont certains légumes sauvages. Ils ont été récoltés dans les montagnes alentours. J’ai beaucoup aimé la sauce verte délicatement déposée le tofu soyeux. Elle avait le parfum d’agrumes du yuzu et un soupçon de piquant du poivre sancho. Les pousses de bambou étaient également délicieuses. À chaque bouchée, nous inspirions en même temps la vue incroyable sur les rizières en terrasse.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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