Face à l'ancien hôtel de ville de Lindau En une journée, nous passons de la Suisse, à l’Autriche, à l’Allemagne. Trois pays en quelques heurs . Pour Nayla c’est déconcertant après plus de 6’000km dans le même pays, au Canada. Nous découvrons le long du chemin une rivière dont la chute artificielle crée un bassin parfait pour y nager. La chaleur est si intense que la douceur de l’eau rafraîchit nos corps épuisés. Nous plongeons à travers ce rideau blanc qui se déverse dans la rivière bleu turquoise. Notre besoin de fraîcheur est à l’image de l’orage qui éclate en pleine nuit. Réveillés en sursaut par un violent coup de vent, nous nous levons pour amarrer la tente avec tous les tendeurs. Quelques minutes plus tard, les éclairs zèbrent le ciel! Nayla et Céline profite de la fraîcheur de la chute d'eau Nous arrivons à Lindau le jour de la rencontre des lauréats du prix Nobel. L’idée est surtout de proposer un lieu de rassemblement avec de jeunes chercheurs internationaux, afin qu’a...

Le Château de Vaduz se dessine sur la colline. Il est imposant. C’est toujours là que le prince vit. Monarchie constitutionnelle, le Liechtenstein est ce petit pays que si peu de personnes connaissent à travers le monde. C’est ainsi que sur le passeport des résidents, une carte y est dessinée afin de déterminer sa localisation. Nous n’avions réellement aucune image précise du Liechtenstein, ainsi la chaîne de montagnes qui apparaît face à nous, nous surprend quelque peu. Nous n’imaginions pas que la vallée se terminerait au pied de Vaduz. Nous traversons le pont en bois qui nous permet d’y entrer . Là, nous sommes attendus par Philippe, un cycliste chevronné rencontré le long du chemin. Linda, sa compagne est canadienne et vient de Trinidad. Elle nous ouvre la porte de ce pays méconnu pour nous. Elle nous parle aussi de son lac d’asphalte naturel dans lequel il est possible de se baigner. Un phénomène particulier à cette île. C’est au Liechtenstein que nous quittons la Suisse. Nayla et...

À Maienfeld, nous ne rencontrerons pas Heidi, mais Bettina et Daniel. Avec un élan d’enthousiasme exubérant, Bettina s’arrête à nos côtés. Elle est abasourdie par notre histoire et avec fougue elle nous invite chez elle. Elle est américaine et nous retrouvons dans sa manière d’agir le caractère parfois exubérant et surtout spontané du continent nord-américain. En riant, elle nous soufflera d’ailleurs que son mari est parfois trop suisse, strict et carré, suivant les règles et codes sociaux. Je ressens qu’elle parle surtout d’une manière de voir le monde qui transparaît encore aujourd’hui de leur éducation. Six enfants, dont cinq filles! La première a 18 ans et le dernier 4 ans. Dans son incroyable joie d’être maman, elle aurait aimé avoir d’autres enfants. Bien que pour Karlos, elle avait déjà 45 ans. Sa première fille Katja est une enfant spéciale, comme elle le souligne. Elle revient d’une course de natation aux paralympiques qu’elle a gagnée! Elle fait partie de ses personnes qui p...

Les quelques gouttes se transforment rapidement en une pluie qui se déverse sur nous. Si la veste est encore étanche, l’eau qui dégouline de notre visage s’écoule le long de notre cou et s’infiltre dans nos vêtements. Parfois, une coulée s’élance le long de notre colonne ou entre mes seins, créant un long frisson dans tout mon corps. Des poches d’eau commencent à se former au fond de nos chaussures . Les mains deviennent de plus en plus froides et il devient difficile de freiner. Par moment, l’eau s’abat si violemment sur nous, que nous avons de la peine à garder les yeux ouverts, comme balayés par un déluge. Mes yeux brûlent, le visage tambouriné par la pluie. Fibie est sur le tandem alors que Nayla roule seule. Elles commencent toutes les deux à avoir extrêmement froid. Fibie est silencieuse, elle qui habituellement aime raconter ce qu’elle voit. Nayla commence à se plaindre. Nous cherchons un lieu pour nous mettre à l’abri. Mais il n’y a pas de fermes ou de petits mazots ouverts. Na...

Nous nous retrouvons devant une chapelle, un lieu vibratoirement élevé Aujourd’hui, c’est le solstice, le jour le plus long de l’année. Nous passons quelques jours avec mes parents à partager cette vie en pleine nature, cette connexion aux vibrations de la Terre. Leur adaptabilité est un réel cadeau. Ils viennent dormir sous tente avec nous, se lavent dans les torrents de montagnes et mangent dans les prairies alpines. Ils profitent de chaque instant que ce soit des panoramas grandioses, du souffle du vent qui les rafraîchit, de cette présence à l’instant qui se déroule. Ils nous font totalement confiance dans chacun de nos gestes et se laissent porter, tout en réalisant que cette simplicité est aussi synonyme d’un grand lâcher-prise. Parfois, nous trouvons facilement un lieu pour dormir, parfois nous devons poursuivre, aller au-delà de nos attentes et des nos envies, se laisser porter pour trouver le lieu qui nous accueillera.  Descente de l'Oberalp Le col de l’Oberalp symbolise ...

Camping prêt du col de la Furka Le col de la Furka reste gravé en moi. C’était ce premier grand défi de notre vie de nomade à notre départ, il y a 12 ans. L’intensité du départ, les émotions de la séparation et de tout quitter, le poids dont nous nous étions chargés sur nos épaules, nos muscles qui n’étaient pas encore habitués à la charge ni à ce sport, le vent hurlant qui nous poussait par moment au bord du précipice, la pluie glaciale qui s’était transformée en neige au sommet, avait composé un tout si violent que je reconnais chaque épingle. Je me souviens d’avoir regardé cette falaise face à nous et d’avoir compté le nombre de virages pour me préparer mentalement à cette étape . Mais c’était bien au-delà de la préparation, ce jour-là, j’étais testée jusque dans mes tripes. J’étais littéralement au pied du mur pour savoir si je saurais traverser les épreuves qui allaient se présenter, si j’étais prête à entrer dans cette vie que je choisissais.  Vue sur le col du Grimsel Aujour...

Nous retrouvons chaque geste qui nous permet de vivre cette vie d’itinérance. Nous montons la tente dans l’allégresse de pouvoir dormir en contact avec les vibrations de la Terre. Nous prenons soin de notre corps en faisant du yoga et des assouplissements, et bien sûr en mangeant tous les jours à même le sol. Nous prenons le temps de s’occuper de nous, non pas face à un miroir en regardant ce que le reflet de la société ou de nos propres jugements met face à nous, mais en ressentant ce qui nous habite , en ressentant comment notre corps est vivant et vibrant. Pouvoir ressentir comment nous nous sentons de l’intérieur, remercier chaque jour notre corps pour ce qu’il nous offre comme expérience permet une connexion intime à la partie physique de notre être.  Nous nous lavons dans les rivières glaciales, les lacs ou les fontaines. Nous déjeunons en doudoune dans la rosée. Nous inspirons les odeurs qui nous entourent. Nous sommes à l’écoute du chant des grillons, le sifflement des oise...

Les rivières rejoignent le Rhône pour que d’un petit torrent, il se transforme lentement en ce fleuve qui se déverse des centaines de kilomètres plus loin dans la Méditerranée. Nous sommes face l'un de ces confluents. La petite rivière turquoise, paisible, se jette dans ses eaux bleu-gris tumultueuses. Les couleurs se mélangent par moment, s’unissent. Et c’est dans cette union que nous nous baignons. L’eau est glaciale. Nos pieds brûlent du contact avec l’eau. Pourtant, nous choisissons de nous immerger, d’entrer en lien avec cet élément. Chacun à notre tour, nous plongeons dans le bleu magique de cette eau. Notre corps en est vivifié, revigoré. Nous nous sentons vivants autant que le torrent qui bourdonne en s’écoulant dans les falaises. Fibie et Nayla découvrent un quartz laiteux. Cette pierre a été déposée sur la berge par un homme, un kiwi. Élancé, le regard animé par la magie des pierres, il est passionné de géologie. Il nous emmène alors découvrir des cristaux de quartz de r...