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Nichinan: traditions vivantes et futur durable


À Nichinan, sur l’île de Kyushu, un projet de revitalisation régionale allie écotourisme, mobilité douce et préservation du patrimoine. En tant que consultants, nous avons l’opportunité de découvrir cette région unique, marquée par ses paysages côtiers spectaculaires, ses traditions vivantes et une biodiversité exceptionnelle. Au cœur de cette expérience, des rencontres humaines et des initiatives locales qui transforment l’avenir de Nichinan.


À Nichinan sur l’île de Kyushu, nous sommes invités par Nichinan Satoyama en tant que consultants pour un projet de revitalisation de la région, notamment grâce à l’écotourisme et la mobilité douce. Monsieur Tanaka et son équipe nous emmènent à découvrir les joyaux de la région. Nous longeons tout d’abord la route d’Horikiri avec une vue incroyable sur la côte qui s’élance comme un ruban le long des falaises tapissée de forêt luxuriante. Des formations de roches noires striées sont une particularité de la région. Nous sommes surtout touchés par l’énergie de l’océan pacifique, sa couleur bleue vibrante qui s’étend à l’infini, ce monde sous-marin qui regorge de vie. Au sanctuaire d’Udo, un édifice est construit au cœur d’une grotte. Protégé des vagues par la roche, c’est un lieu particulièrement puissant. La tradition impose de lancer de petits cailloux d’argile au centre d’une shimenawa placée sur un rocher que l’écume lèche, afin de recevoir les bonnes grâces des Kamis, les esprits divins de la nature. À nous quatre, un des cailloux arrivera dans la cible tant convoitée.


Face au petit chalet, les cerisiers japonais nous accueillent étincelant de leur floraison. Nous sommes en parfaite synchronicité avec la pleine floraison des sakura. C’est une des saisons magiques du Japon. Nous sommes vraiment éblouis par tant de beauté. Ici à Nichinan, les sakuras longent les petites routes et créent des tunnels de fleurs. Hors de sentiers battus, ce sont des lieux où nous pouvons admirer seuls la magie de ces tableaux éphémères. Nous roulons sur les petites routes au cœur de montagnes, dans des cols et vers des points de vue avec un panorama grandiose sur la côte et les montagnes alentour. Nous empruntons de petits sentiers, des ruelles historiques, des routes de montagnes qui dévoilent de petits cafés authentiques, regorgeant de trésors et de petits détails qui témoignent de la culture unique et fascinante de cette région. Un bateau nous permet d’explorer aussi les petites îles de cette côte accidentée.


Nous avons l’occasion de découvrir les tombes des samuraïs, protecteurs de cette région d’abondance, et de faire du tir à l’arc à l’image de ces guerriers. Les arcs faits en bambous sont asymétriques afin d’être utilisé en étant en position assis sur les genoux. Chaque tir est une danse. Bloquant notre respiration poumons vides, nous attendons le moment parfait où la concentration s’allie au calme pour tirer.


Nayla et Fibie aiment faire des dessins le long du chemin. Au Japon, elle utilise des blocs de feuilles pour les dessins et croquis. Leur regard s’illumine de surprise lorsque Tanaka san nous emmène dans le lieu de production de l’entreprise de ces mêmes carnets. Nous pénétrons dans les entrepôts et découvrons chaque étape du processus.


Puis nous avons l’occasion de goûter de l’armoise japonaise que Makiko san a cueillie en forêts, et préparée en tempura. C’est cette même plante, le Yomogi, qui est utilisé pour confectionner les mochis verts. Nayla et Fibie sont d’ailleurs invitées à en préparer, en y ajoutant la fameuse pâte d’anko, faite à base de haricot azuki et de sucre. Dans cette région, plus de 3 00 mochis sont préparés chaque jour.

Au petit matin, nous entrons dans le cœur battant de cette région de pêcheurs avec le marché aux poissons. Des dizaines d’espèces différentes de poissons, de pieuvre, de calamars, de crustacés, sont alors vendus aux enchères, leurs écailles brillant dans la lumière montante. De nombreux milans et hérons tentent de dérober ces mets alléchants, alors que l’ambiance est animée avec les offres.


Nous découvrons aussi les saveurs uniques de cette région, notamment avec ses incroyables sashimis de poissons crus et ses fruits. Nous allons ramasser des grapefruits sur les arbres. Nous dégustons alors le jus de ces fruits qui pendant une année se sont gorgés de soleil. Leurs saveurs acidulées et incroyablement délicieuses en font un vrai cocktail de vitamine.


De nombreuses personnes tentent de mettre en évidence la particularité de cette région, tant au niveau culturel que dans sa biodiversité. La région est d’ailleurs connue par les scientifiques pour les centaines de mousses qui poussent dans les forêts de Nichinan, dont certaines sont uniques. Il y a aussi des personnes qui vivent différemment, comme cette famille qui a fait durant 4 mois le tour du Japon pour trouver leur petit paradis. Ils ont ainsi ouvert un restaurant alliant les saveurs du Japon et de l’Italie pour créer des mets originaux avec les ingrédients locaux. Ils vivent ainsi leurs rêves, celui d’allier une petite entreprise qu’ils ont créée, avec leur passion du surf et la vie de famille.


Une séance avec le maire nous a permis de rencontrer les autorités locales, mais c’est surtout notre conférence qui a permis de créer une connexion profonde entre les personnes présentes. Cette autre manière de vivre ouvre tous les champs des possibles. Ainsi de nouvelles discussions peuvent naître sur les possibilités de vivre différemment, sur la parentalité, sur l’éducation des enfants et notre relation à l’environnement. De nombreux échanges iront dans ce sens, avec, nous le sentons bien, une ouverture vers de nouvelles manières d’être et de vivre ensemble. Tanaka san nous le dira à notre départ : « vous avez transformé les gens de Nichinan et de Miyazaki ».

Nous repartons avec des grapefruits dans les poches et surtout avec la gratitude d’avoir créer cette profonde connexion avec l’équipe de Nichinan Satoyama.


https://www.instagram.com/nichinansatoyama/


Céline, Xavier, Nayla et Fibie


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