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La maison de thé Jo-an, un samuraï


Toujours à la découverte de certains trésors du Japon, nous allons dans le jardin d’Urakuen. Inuyama est une ville de samouraïs. Nobunaga Oda était un redoutable guerrier ainsi que le seigneur du château d’Inuyama. Son frère, Uraku Oda était aussi samuraï, plus pacifiste, il aimait le thé. Il est devenu un des disciples du plus célèbre maître des cérémonies de thé, le maître Sen-no-Rikyu. Il a alors construit son salon de thé Jo-an à Kyoto en 1618. Ce n’est que bien plus tard que le jardin entier ainsi que les maisons de thé ont été déplacés dans le jardin D’Urakuen. Ils sont considérés comme un chef-d'oeuvre de l’architecture Edo et ont été désignés trésor national.


Avant même de découvrir les maisons en bois, nous sommes impressionnés par le jardin et l’harmonie qui s’en dégage. Nous nous sentons entrer dans un sanctuaire où le silence est ponctué par quelques chants d’oiseaux. Incroyable en cette saison, quelques érables portent encore leur parure flamboyante de l’automne, apportant cette touche d’élégance et de lumière. Le calme et la sérénité embrassent le lieu.


Nous allons ensuite découvrir le salon de thé. Pour y entrer, chaque invité doit passer par une petite porte, le Nijiriguchi. Elle est haute d’à peine 1 mètre, on est ainsi obligé de se baisser par respect et afin de se rappeler qu’on entre dans un monde plus simple. Chacun doit ensuite ramper pour s’asseoir en tailleur face au maître de cérémonie. Ici, il n’y a plus de hiérarchie. Dans les maisons de thé, tout le monde est égal, c’est ainsi que de véritables discussions peuvent avoir lieu. C’est aussi un endroit où les samuraïs même ennemis peuvent se rencontrer. Lieu de paix, le passage de la porte ne permet pas d’emporter son sabre. Il y a un support en bois désigné pour les déposer avant d’entrer. Les maisons de thé étaient ainsi des lieux particulièrement importants dans l’histoire du Japon.


Il y a un lien particulier entre les samuraïs et les cérémonies du thé. Ces hommes partaient régulièrement en guerre, le thé était un moyen de célébrer le moment présent dans la sérénité d’un moment de paix. La mort étant si proche des samuraïs, c’était aussi un moyen pour eux d’entrer dans une forme de méditation en lien au bouddhisme zen.


Nous entrons dans la petite pièce en bois, dans ce lieu où tant de cérémonies ont eu lieu. À ce même moment, un rayon de lumière pénètre dans la pièce. Il crée des allo de lumières qui forment des arcs-en-ciel, technique recherchée par Uraku Oda lors de la construction. Une paix délicate émane de ce lieu. Les cérémonies de thé sont un moment hors du temps pour apprécier les saveurs du thé, qui pourrait être le dernier. C’est un moment d’harmonie pour communiquer avec ouverture ou parler philosophie.


Nous terminons la visite de ce lieu à l’architecture incroyable pour participer à une cérémonie du thé dans un autre bâtiment. Tous assis sur les genoux, nous admirons le kakejiku, une calligraphie sur soie. Les kanji symbolisent « un ciel pur d’hiver ». Nous recevons ensuite le thé, le faisant tourner dans notre main avant de le mettre à la hauteur du front. Les biscuits sont extrêmement sucrés pour atténuer l’amertume du macha. Chaque détail participe à composer ce moment délicat.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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