Accéder au contenu principal

Expériences au coeur du Japon


Ce matin, nous allons dans un temple pour une heure de méditation zen. Le moine nous accueille chaleureusement et explique à Nayla et Fibie quelques aspects de cette pratique. Ayant l’habitude de méditer, les filles se réjouissent. Pourtant, elles n’ont pas l’habitude de méditer uniquement en silence. Elles se lancent pourtant le défi et reste en état méditatif durant une vingtaine de minutes. Nous plongeons un peu plus dans le bouddhisme japonais.


Puis nous tentons une méditation dans le noir. Nous entrons dans les sous-sols du temple, aucune lumière n’y pénètre. Nous devons y trouver une serrure qui doit nous relier à l’esprit du maître. Dans le noir total, nous nous dirigeons dans ce labyrinthe l’un après l’autre. Nous pouvons utiliser tous nos sens hormis la vue. Nous avons l’habitude de dormir dans le noir total sous tente et de devoir sortir pour aller aux toilettes. Cette expérience ne nous est pas inconnue. Nous trouvons ainsi rapidement la serrure. Le moine est sidéré. Habituellement, les personnes restent plus de 15 min, nous sommes de retour après 3 min.


Nous allons ensuite dans le village no Sato. Une réplique d’un village traditionnel de l’ère Edo. C’est un musée en plein air avec une trentaine de maisons propres à la région Hida. Il y a notamment les maisons gassho-zukuri, qui représentent les bâtisses des petits villages de montagnes. Leur architecture est capable de résister aux climats rigoureux ainsi qu’aux fortes chutes de neige. Nous y rencontrons des femmes qui tissent les shimenawa. Pour la nouvelle année, les cloches des temples sonnent 108 fois, un nombre en lien à la purification des 108 pulsions terrestres. Puis toutes les cordes sacrées dans les sanctuaires ainsi que sur les éléments naturels où résident les kamis sont renouvelées. Nayla et Fibie aident ainsi à tisser les cordes et shimenawa avec de la paille de riz.


Alors que nous marchons sur les sentiers, la neige tombe lentement et vient parer les bâtiments d’une fine couche blanche. Nous allons ensuite fabriquer des lanternes de bambous. Nayla et Fibie choisissent leurs tubes puis apprennent à utiliser la perceuse pour faire les trous. Avec beaucoup de concentration, elles dessinent un motif qui sera illuminé.


Nous retrouvons ensuite Ben, notre ami de Chiba. Il vient nous dire bonjour et nous allons ensemble manger dans un izakaya local. Nous dégustons ainsi le bœuf de Hida, mais aussi les fameuses crevettes blanches de Toyama. Le repas est incroyable tout comme les retrouvailles avec Ben.






Céline, Xavier, Nayla et Fibie
_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Boutique:

Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Suivez-nous également sur:
Facebook







Commentaires

autre articles

45 minutes dans un tunnel

Nous entrons en plein cœur de montagnes de l’île de Shikoku. Longeant les rivières, nous grimpons ensuite sur une longue montée de plus de 20 kilomètres qui doit nous emmener au pied de la montagne sacrée d’Ishizuchi. Soudain, nous nous trouvons face à un tunnel de plus de 5 kilomètres sans bande de sécurité. 5 kilomètres en montée, avec plus de 200 m de dénivellation, c’est plus de 45 minutes dans le tunnel en plein effort, sans possibilités de s’arrêter . « Est-ce vraiment une bonne idée ? » je demande. « Et toi, Nayla comment te sens-tu à l’idée de rouler dans ce tunnel ? » questionne Xavier. Pourtant, il n’y a pas d’autres options. Vu que le trafic est relativement faible, nous prenons notre courage à deux mains et pénétrons dans les entrailles de la Terre. 5 kilomètres c’est long ! On ne se donne pas le droit de ralentir, pour ne pas prolonger le temps dans cet espace confiné. Heureusement, le tunnel est bien ventilé et il n’y a presque pas de circulation. Toujours est-...

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard,...

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un cray...

En route pour les montagnes

Après avoir monté le camp, la douce brise qui amenait un minimum d’air s’est définitivement éteinte, nous laissant dans une humidité étouffante. Les orages nous obligent à monter la toile extérieure et la tente se transforme en véritable sauna. Même la nuit, nous ne pouvons pas stopper la transpiration excessive qui nous épuise. Ces derniers jours, nous buvons plus de 7 litres d’eau par jour et par personnes, pour Xavier et moi, afin de pouvoir compenser l’eau que nous perdons. Nous prenons alors du Nigari, composé de magnésium, pour compenser la perte de minéraux. Alors lorsque le lendemain nous commençons la journée en nous sentant déjà déshydratés par la nuit, c’est difficile. Surtout que nous entamons un col. 800 m de dénivellations dans des montées - décentes qui n’en finissent plus. J’ai l’impression d’avoir été essorée, tellement d’eau s’est écoulée de mon corps. Ce n’est même plus de la transpiration à ce stade, par moment c’est une flaque d’eau que nous laissons derrière nous...

Nouveaux itinéraires à vélo

Derrière la gigantesque ville d’Hiroshima, qui se présente comme un symbole de paix, la rivière Ota nous conduit au cœur des montagnes. Elle se faufile entre les arrêtes plongeantes, entre les parois abruptes recouvertes de denses forêts. Avec la pluie, de la brume entoure les sommets et leur donne un caractère mystique. La route par moment est étroite, creusée entre la falaise et la rivière. Nous nous sentons portés à aller encore plus loin pour découvrir la magie de ces lieux. De retour à Akiota, nous retrouvons sa beauté, alors que les arbres commencent à se parer des couleurs flamboyantes de l’automne. Une douce sensation d’émerveillement nous accueille. Sur nos vélos, nous explorons alors les petites routes sinueuses de la région pour découvrir de nouveaux itinéraires. Elles nous emmènent dans des vallées étroites qui traversent les montagnes. Elles rejoignent les cols pour offrir le spectacle de panoramas enivrants . Elles suivent les torrents et les rivières à l’eau cristalli...

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dern...

Le froid s'installe

Les couleurs qui parent les arbres sont le signe manifeste de l'automne qui s'installe. Ces nuances vives et flamboyantes transforment les forêts qui s'étalent à perte de vue. Du vert intense, les montagnes sont maintenant des tableaux chatoyants. C 'est aussi la saison des kakis qui illuminent les branches de leur orange vif. Ils sont délicieusement onctueux. Les anciennes variétés, largement répandues dans les villages de montagnes, ne peuvent être mangées directement. Ils sont séchés afin de supprimer leur âpreté. Cela les rend encore plus sucrés. L'automne, c'est cette saison lumineuse avec ces teintes chaleureuses, mais c'est aussi le moment où les journées sont de plus en plus courtes. Pour nous qui sommes toujours dehors, ce sont les longues soirées sous tente dans la nuit noire. Et les températures qui diminuent de jour en jour. L’automne nous porte par ces couleurs, mais impose un retour sur nous. Nous sommes moins poussés à la découverte et pl...

Les légendes mystérieuses du Japon

Perdus dans une petite vallée d’Akiota, nous rejoignons un festival local. Là, dans un sanctuaire shintoïste, une représentation de Kagura va durer toute la nuit.  Assis sur le sol et recouverts de couverture, grands, petits et bébés assistent à cette dance rituelle. Le kagura est une combinaison de danses dramatiques accompagnées par un groupe de musiciens. Sur le son des Taiko et des flûtes, les comédiens vêtus de masque et de costume incroyables racontent les légendes mystiques du pays, où généralement les guerriers combattent des oni, les démons. Nous assistons ainsi à cette tradition unique. Nous sommes tout d’abord accueillis par le leader de la troupe. Il nous propose de nous asseoir auprès des jeunes qui spontanément invitent Nayla et Fibie dans leur groupe. L’ambiance est joviale et animée. Les histoires font rires petits et grands. Même si nous ne comprenons pas tout, nous rions des mimiques et des danses qui rendent les personnages vivants. Soudain, un nuage de fumée bl...