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Une pause au sud de Shikoku


La petite ville d’Ainan possède l’âme d’un petit village. Elle est aussi la seule porte pour rejoindre la péninsule du cape Koumo, perdu quelques parts à des kilomètres suivant une route en lacet naviguant entre bord de mer, montagne et forêts luxuriantes. Ainan c’est un lieu de pèlerinage, là les Ohenro, les pèlerins des 88 temples de Shikoku vont prier dans le temple Kanjizai, le 40ième.


Nous avons la tradition de rejoindre ces temples bouddhistes, non seulement pour découvrir leur architecture et leur histoire, mais aussi pour prier, reliés à cette résonance qui nous unit aux pèlerins. Nous ne pouvons cependant pas partir sans passer dans le sanctuaire shintoïste. Nous y sommes à chaque fois mystérieusement poussés ou invités. Nous ressentons que cet équilibre est juste, comme nécessaire. Depuis l’arrivée du Bouddhisme au Japon au VIième siècle, les deux traditions ont coexisté en syncrétisme, elles ne faisaient qu’un. La séparation depuis l’ère Meiji, au début du XXième siècle, a divisé ces deux systèmes pourtant imbriqués comme en témoignent les temples de Bouddhisme Shugendo. Ce n’est pas tant un choix rationnel, mais plutôt un ressenti, comme si le passage dans chacun de ces lieux de prière rendait l’expérience complète.


Aujourd’hui, nous retrouvons notre ami Toyohito san. Il nous emmène chez la famille de sa femme Mayumi san. Nous rencontrons Kenji san et Chikok San chez qui nous faisons un magnifique barbecue. Nous sommes touchés du somptueux accueil que nous recevons. Impressionnés par notre parcours de vie, la conversation est vibrante, émouvante, touchante. Ils nous invitent ensuite à passer quelques jours dans leur maison vacante. Cette petite pause est la bienvenue. Mais plus encore, c’est la confiance qu’ils nous témoignent, c’est cet accueil inconditionnel, ce partage de cœur à cœur, qui donne à ce lieu toute sa magie. Nous repartons avec 4 kg de riz récolté il y a quelques semaines dans leurs rizières.


De retour sur la route, nous allons planter la tente dans le camping municipal, selon les vives recommandations de nos amis. Les campings municipaux au Japon sont incroyables, des lieux pour être en nature à un prix symbolique. Développer pendant l’âge d’or du Japon dans les années 70, il y en a des centaines disséminés sur tout le territoire. Nous trouvons que c’est des projets d’aménagements intéressants pour inviter les familles à passer plus de temps en nature.


Kenji San nous y retrouve par hasard après notre repas. Nous avions déjà monté la tarpe pour avoir un peu d’ombre et être à l’abri de l’humidité qui tombe en début de soirée. Tous assis en demi-lotus sur un bâche de tente, nous partageons un petit café. Comme à notre habitude, nous le filtrons grâce à un filtre en tissus réutilisable maintenu avec des baguettes japonaise pliables.


Après les chaleureux au revoir, nous allons au bord de la mer. Le soleil dévoile le bleu cyan de son eau. Impossible de résister, malgré le petit vent froid, nous plongeons dans l’eau. Nous sommes alors incroyablement surpris de découvrir des poissons colorés et des coraux. Nous partons ainsi à l’exploration de cet incroyable univers sous-marin !

Le soir, pour la première fois depuis des mois, il fait agréable. Une température simplement parfaite pour profiter de la soirée et de l’éclat inspirant de la voûte céleste.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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