Setouchi Shimanami Kaido est une route incroyable qui relie des îles magnifiques. Les pistes cyclables sur sept gigantesques ponts permettent de les rejoindre une à une jusqu’à Onomichi, et traverse ce célèbre détroit entre la préfecture d’Hiroshima et d’Ehime. La vue est splendide, surtout avec les fortes pluies d’hier. L’air est limpide et rend les couleurs encore plus éclatantes. Les îles vibrent du vert intense alors que la mer dévoile son immensité dans des bleus profonds, ou parfois turquoise au bord des plages.
Nous traversons trois points, puis notre esprit d’aventure reprend le dessus. Nous découvrons une autre voie, plus méconnue, qui permet de rejoindre par un ferry une toute petite île. Okamura fait tout juste deux kilomètres sur trois. Puis des ponts permettant de passer d’île en île pour rejoindre Kure. C’est sur cette toute petite île que nous passons la nuit sous tente. Recouvertes de plantations de mandarines, elles témoignent de la culture célèbre de la région. Pourtant ces lieux reculés sont principalement habités par des personnes âgées. A 70 ans, « on fait partie des jeunes » comme ils nous expliquent. Ces plantations d’agrume, une fois abandonnées, se font rapidement engloutir par les lianes et la jungle, et redeviennent des terres difficilement cultivables.
Nous y rencontrons Aya san. Une nurse qui travaille sur ces îles depuis quelques années. Infirmière dans un grand hôpital à Tokyo, elle a décidé de quitter son poste suite au COVID. Interpellée par les départs des mourants sans leur famille et les familles qui avaient l’interdiction de les voir, elle avait envie de redonner sens à la mort. Elle aide alors ses patients à pouvoir mourir à la maison. Elle nous parle alors de la difficulté d’accès aux médicaments. «Peut-être est-ce aussi bien de pouvoir mourir sans une surmédicalisation. Tout comme les naissances, les morts sont aussi possibles sans intervention. Parce que la tendresse et la présence remplacent souvent ce que la chimie ne peut pas offrir. » nous explique-t-elle.
Elle nous emmène aussi découvrir une l’association Mamena. Le projet Mamena estime que la clé d’une vie dynamique et épanouissante est de rester «mame » — un terme japonais qui désigne le fait d’être vivant, actif et en bonne santé tout au long de sa vie. Basé à Kubi, une petite ville de l’île d’Osakishimo, Mameno a pour mission d’aider les gens à reprendre leur vie en main. C’est un lieu où les gens peuvent se rencontrer et parler, d’aujourd’hui et de l’avenir. Ensemble, ils travaillent sur des tâches communes, afin de créer un espace collaboratif pour inspirer de nouvelles perspectives de vie.
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Alors que nous continuons sur ces petites îles incroyables, nous sommes fascinés par leur culture unique et la qualité de vie. Ici, le silence appartient aux nuits. Les marées créent des remous ou des tourbillons incroyables qui nous émerveillent. Les mandarines offrent de délicieux goûts acidulés, les maisons traditionnelles créent de petits villages où tout le monde se connaît.
Soudain, Aya nous dépasse avec sa petite voiture, klaxonne et nous fait de grands signes. Quelques heures plus tard, nous recevons son message.
«Ces derniers temps, j’étais fatigué de travailler sur les îles, parce que plus on y travaille, plus on y rencontre de problèmes... Mais quand je vous ai vus pédaler ce matin contre la puissance du vent, j’ai été profondément encouragée! Même si je ne sais pas pourquoi. J’espère vous revoir. »
Pourtant, aujourd’hui, c’est nous qui avons besoin d’encouragement. Il pleut des trombes d’eau, nous sommes complètement détrempés. Nous recevons la queue d’un typhon, et les prévisions de 200 ml de pluie pour les 24 prochaines heures ne sont guère réjouissantes...
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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