Cathédrale naturelle

Un pas après l’autre, nous suivons l’eau turquoise qui nous emporte au cœur de ses profondes gorges. Les falaises plongent dans les eaux tumultueuses qui grondent. Les cascades s’élancent dans des sauts verticaux, ou ruissellent le long de la roche. Des centaines de mousses recouvrent ce monde mystérieux et pur. Ici, l’eau est si limpide qu’elle est l’un des derniers foyers d’une créature mystique : la salamandre géante du Japon, qui peut atteindre 1,5 m de long et vivre jusqu’à 80 ans. Elle a besoin d’eau vive, d’un courant rapide, car elle est entièrement aquatique et sans branchie. C’est principalement sa peau qui absorbe l’oxygène dans des rivières où elle est en abondance.

Nous entrons ici dans un monde naturel incroyable, dans l’énergie de guérison de la forêt et de l’eau. À Korobuchi, un petit pont suspendu offre une vue imprenable sur la rivière turquoise et les pans de montagnes tapissées de forêts teintées des couleurs chaudes de l’automne.

La semaine dernière, des éboulements ont coupé en quelques endroits le petit chemin de pierre qui traverse les falaises de la gorge. Malheureusement inaccessibles, elles offrent aux espèces et aux êtres vivants un lieu sauvage et vivant, inaccessible à l’homme.

Alors lorsque nous arrivons à Korobuchi après 2 heures de marches, nous sommes à l’entrée de ce sanctuaire vivant, de ce monde sauvage et intouchable, des murmures mystérieux de la vie. Nous sentons les vibrations de ce monde qui pour le moment restent intact.

Nous prenons ensuite le bateau sur l’eau turquoise, qui prend par moment des teintes noires au bord des parois rocheuses. Là, le fond atteint la profondeur de 7 m. Puis nous retrouvons sa couleur lumineuse qui mène aux rapides. Ce voyage au niveau de l’eau est ressourçant dans la cathédrale naturelle que représente ses falaises, où résonne l’écho. C’est un hymne à la vie.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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