Monter sur le plateau d’Ebino, c’est gravir plus de 1000 m de dénivellation avec nos vélos chargés. Pour Nayla c’est rouler ou pousser son vélo et pour Fibie c’est marché une grande partie de la montée, du moins dans les sections les plus raides. C’est aussi transporter 5 jours de nourriture pour pouvoir profiter de marcher vers les volcans, mais c’est aussi transporter tous nos déchets, y compris les ceux organiques et les redescendre 5 jours plus tard vers la petite ville, parce qu’entre-deux il n’y a aucune poubelle.
Pourtant, rejoindre les plateaux d’Ebino, c’est aussi renouer avec un rêve. C’est imaginer que c’est possible de rouler vers les hautes montagnes pour ensuite aller marcher vers les sommets avec nos filles. L’ascension n’a pas été simple, mais une fois arrivés au col, nous sentons l’énergie des montagnes attiser notre être. Nous partons tout de suite vers le mont Shiratori avec une vue exceptionnelle sur les lacs Fudo et Rokkanon-Mikke. Nous pouvons aussi observer le dôme du mont Koshikidake et les fumerolles du volcan actif d’Io.
Le lendemain, nous décidons de rejoindre le sommet du mont Karakunidake qui culmine à 1700 m d’altitude. Après avoir traversé une rivière aux effluves de soufre, ainsi qu’une région où les arbres dénudés sont les témoins de l’impact des gaz volcanique, nous grimpons l’arrête qui nous emmène à travers les forêts. Nous arrivons finalement au-dessous du cratère. Pourtant, nous sommes dans les nuages et la vue est complètement bouchée. Nous poursuivons notre ascension pour rejoindre le sommet du cratère. Soudain, la vue se dévoile. Nous sommes sur une arrête et un immense vide atteint le lac qui s’est formé dans la caldera. Nous décidons de rester au sommet pour quelques heures et espérons que les passages nuageux permettront une éclaircie.
Après environ une heure, les lignes des autres volcans se dessinent. Puis le mont Shinmoedake apparaît. À 1 00 m d’altitude, il émet des éruptions explosives qui depuis janvier 2011 se caractérisent par d’importantes pluies de centres et des nuées ardentes. Les fumées et fumerolles ainsi que les marques de laves noires qui ont impacté ses pentes sont visibles. Nous ressentons la puissance des volcans, de ces incroyables montagnes qui nous relient au magma de la terre. Leur énergie de feu est déstabilisante. Nous sommes tous plus susceptibles et guerriers, ouvrant par moment les blessures de nos terres intérieures. En ayant conscience, nous essayons d’apaiser par la douceur lorsque la puissance des volcans se déverse dans notre être. Pourtant, nous sentons que l’approche de ces montagnes sacrées sont de véritables passages, des enseignements pour notre être dont nous n’avons que partiellement conscience, mais dont la puissance ne saurait être évincée.
Nous restons encore pour espérer que le ciel se dévoile totalement et nous offre une vue complète de ce complexe volcanique. Pourtant, les nuages jouent à cache-cache. Parfois, nous apercevons encore le sommet du mont Shimoedake, puis tout se referme. Finalement, nous redescendons sur le lac de cratère Onami. Le chemin nous offre une vue spectaculaire sur le parc national et le bleu saphir du lac.
Après une longue marche, nous ne savons toujours pas où nous allons dormir. Le camping est plein à cause d’un événement, un extrême trail de 70 km autour des montagnes de Kirishima. Les Japonais sont connus pour les sports d’endurance. Finalement trop fatigués pour reprendre la route, on nous propose de camper vers le départ de l’événement. À 3 h 30 du matin, le micro fait les premiers tests alors que la brume qui nous entoure laisse lentement la place à une légère pluie. La journée ne fait que commencer...
Japan Eco Track Link: https://www.japanecotrack.net/area/19
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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