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L'île de Nagashima nous offre une protection

Au port d’Ushibukamachi, nous prenons le ferry sur une mer démontée pour atteindre l’île de Nagashima. Cette fois, il y a une accalmie. En plein durant la Tsuyu, nous vivons de plein fouet cette saison des pluies, accompagnées de violent front orageux. Dès que nous reprenons nos vélos, la pluie s’abat sur nous. Nous n’avons pas eu le temps de sécher. Nous dégoulinons à nouveau sous la puissance des averses diluviennes. Fibie et Nayla sont incroyables. Jamais elles ne se sont plaintes de reprendre la route sous la pluie, jamais leur optimiste n’a été entaché. J’entends encore Fibie  : «  ben au moins, on n’a pas besoin de prendre une douche ce soir  !  » Je suis empreinte de gratitude pour leur capacité de résilience, pour leur courage et leur grande force. Il en faut du tempérament pour accepter de se faire rincer jour après jour dans un temps tumultueux. 



Soudain, une nouvelle accalmie nous offre une vue incroyable sur l’île. Depuis le sommet du col, les côtes se dessinent, l’eau est turquoise et les îles apparaissent au deuxième plan. C’est absolument magnifique. Je suis émue par tant de beauté. Nous décidons tout de même de rejoindre un petit camping pour la nuit, qui s’annonce à nouveau chahutée par un front. Lorsque nous arrivons sur le terrain détrempé, l’homme du camping dépose un puissant regard sur nous. Il nous offre alors pour le prix de la tente, un bungalow. 



2 heures plus tard, c’est à nouveau le déluge. Toute la nuit, les orages et le tonnerre ont battu le ciel furieusement. Même les cigales ont arrêté de chanter alors que le bruit des vagues qui se fracassent sur les rochers parvient jusqu’à nous. La tempête qui s’abat sur le paysage est d’une rare violence. Je remercie pour cet abri, pour la protection qui nous est offerte



Le lendemain, à l’aube, nous recevons le message d’un ami. «  Ne bougez surtout pas d’où vous vous trouvez aujourd’hui  ». Shigeo nous connaît bien... Nous étions justement en train de délibérer. La tempête de la nuit se poursuit jusqu’en fin d’après-midi. Nous savions déjà qu’il était dangereux de poursuivre. 


Nous restons un jour supplémentaires dans le petit bungalow, toujours empli de gratitude pour cet abri. Il paraît que c’est la fin, la Tsuyu touche à sa fin, nous allons entrer dans les grosses chaleurs de l’été.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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