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En pleine saisons des pluies


Le front orageux s'est déversé à quelques kilomètres au sud, impactant une gigantesque région de pluie diluvienne, de violents orages et de vents furieux. J'ai uniquement eu la vision de la puissance de ce front, d'une nature déchainée et de notre insignifiance. Mais elle me fait trembler. Je ne peux m'empêcher de me questionner jusqu'où la Terre va-t-elle s'affirmer pour que nous, la population humaine qui la peuple, soyons d'accord de l'entendre ? 



Durant les derniers siècles, la science a promis les innovations pouvant contourner la majorité des problèmes de l'humanité. Cette foie en la science et l'innovation nous permettent aujourd'hui de rester aveugle, en redonnant notre responsabilité aux chercheurs qui trouveront la solution magique.  Au lieu d'agir, nous essayons de trouver de nouvelles solutions technologiques et de chiffrer ce qui se produit. La réalité s'est qu'on détruit notre planète, celle qui nous permet de vivre. Notre humanité est aujourd'hui capable de faire des calculs incroyables pour savoir combien on détruit, puis lorsqu'on a les résultats, on accélère. Comme une course effrénées sur un cheval sauvage dont on ne tiendrait plus les reines. Et s'il suffisait de descendre de cheval pour que la course s'arrête. S'il suffisait de faire un pas de côté pour réaliser le non sens de notre consommation de masse ? 


La peur qui me tient au tripe n'a rien à voir avec un monde imaginaire qui n'apparient qu'au jeux video ou au médias, cette fois je vis la fureur du ciel. Je ressens cet appel de la Terre, sans équivoque. Pourtant, j'ai confiance. Je sais que la Terre peut nous guider si nous acceptons, j'ai aussi confiance en l'humanité parce que chaque jour nous rencontrons des personnes qui incarnent le changement. Les 400 dauphins sauvages qui se trouve entre la péninsule de Shimbara et l'île d'Amakusa me relie à cette certitude. 


Nous avons cependant à faire un choix, celui de notre future.


Avec cette question en tête, l'île d'Amakusa nous offre un paysage incroyable entre baie et montagnes sur une mer somptueusement bleu et limpide. Un peu comme si la Terre m'offrait sa magie. Puis une femme nous fait signe et nous offre des légumes de son jardin, un petit café et du jus de pamplemousse fraichement pressé. Le basilic est une délicatesse que nous acceptons avec joie. Nous sommes émus de cette générosité spontanée. Celle qui nous incite à croire en l'humanité. Pourtant, à midi, il recommence à pleuvoir. Cette fois, nous roulons détrempé par une pluie torrentielle, dans des cols, avec les orages qui rythment notre avancée. Soudain, je ne peut plus avancer, mon vélo est bloqué. Sous la pluie, Xavier essaie de le réparer comme il peut. Je n'ai plus de vitesse pour les prochaines kilomètres. 



Nous rejoignons enfin un parc, et plantons la tente au milieu du terrain détrempé. De gigantesque flaques d'eau recouvrent les endroits les plus bas. Le risque d’inondation et de glissements de terrain augmentent d'heure en heure. Et la pluie ne cesse pas de la nuit. 



Au petit matin, tout notre matériel est détrempés. Nous remettons les mêmes habits mouillés et repartons dans la pluie. Nous arrivons vers la célèbre église de Sakitsu mais le temps nous invite plutôt à poursuivre. Un dernier col nous emmène au ferry, celui qui nous permet de rejoindre l'île de Nagashima. Nous entrons faire nos courses dégoulinant dans une climatisation qui nous fait trembler de froid. Puis rejoignons le port d'Ushibukamachi. L'aventure se poursuit.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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