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Avant l'arrivée du typhon

Nous quittons les hauts plateaux d’Ebino et laissons les volcans dans le brouillard. Nous aurions aimé encore rester, mais il pleut et nous n’avons plus de nourriture. Nous descendons dans la chaleur suffocante alors que notre esprit est encore auprès des volcans. Nous arrivons rapidement face aux vapeurs des sources d’eau chaude de Kirishima Onsen et découvrons un lac d’une eau laiteuse et bouillonnante émettre une vapeur blanche à l’odeur de souffre. Les vapeurs et fumerolles qui s’échappent un peu partout du petit village sont impressionnantes. La région est d’ailleurs connue comme la vallée du souffre et ses bains pour les effets curatifs et détoxifiants.



Plus loin, le sanctuaire de Kirishima apparaît. Dédié à Ninigi-no-Mikoto, il serait un lieu de descente des kamis sur la terre. On dit qu’il est un des sites énergétiques importants de Kyushu. Un cèdre sacré de plus de 800 ans en est le gardien. Je ne sais pas si c’est uniquement ce sanctuaire ou l’ensemble du parc de Kirishima qui possède une aura particulière, mais l’énergie de la terre ainsi que celle du feu y est très présente. 



Nous poursuivons notre descente alors que les montagnes de Kyushu se dévoilent. Une terre sculptée par des vallées et des rivières, par des volcans et des sommets. Nous longeons des montagnes tapissées de forêts qui forment des arrêtes effilées. Nous essayons de deviner les passages au cœur de ces montagnes, pour finalement bifurquer abruptement et déboucher sur une nouvelle vallée cachée, comme dans un labyrinthe secret. C’est fantastique. Cachée dans la forêt, nous retrouvons aussi la chute d’Inukai, qui plonge de 36 mètres au cœur d’un sanctuaire naturel. Cette fois, c’est l’énergie de l’eau qui nous apporte un peu de douceur et de fraîcheur. 



Finalement, nous arrivons au bord de la baie de Kagoshima. Les dauphins nous accueillent au bord des flots par des sauts, qui crée des exclamations enthousiastes chez les filles. Fibie court vers les sables de la marée basse. Dès que les cétacés s’éloignent, elle joue avec cette boue sédimentaire qui lui offre un matériau parfait pour la création. Puis elle passe à la danse avant de finir dans l’eau. Pourtant, un orage arrive. Nous sommes sur la plage, au cœur de l’averse. Si ce n’était pour les éclairs, Fibie aurait continué ses activités créatrices. 



Les 10 kilomètres qui nous restent avant d’atteindre Kagoshima sont spectaculaires, mais la circulation est intense et rapide, par moment la route est si étroite entre les falaises et la mer que nous formons de longs embouteillages. À chaque échappatoire, nous laissons la file de voitures nous dépasser. Nous arrivons enfin à Kagoshima, avant l’arrivée du typhon Gaemi. Mais dans les dernières heures, il a modifié sa trajectoire et s’en va sur droit sur Taiwan. Elle pourrait bien être une des plus puissantes tempêtes tropicales que le pays est connut depuis 8 ans. Nous pensons alors à nos amis qui se trouvent sur Formosa. 



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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