Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.
Pour nous, les dernières semaines ont aussi été une leçon d’humilité face à la puissance de la tsuyu, et de ces gigantesques fronts orageux. Pourtant, comme le dit Xavier «ce n’était pas pire». Et c’est certainement cet optimisme sans fin qui nous permet de poursuivre sur les routes du monde. Parce qu’au cœur de la tempête, nous restons calmes, reliés à nos intuitions et en connexion avec les éléments. Nous avons appris à ancrer notre tente solidement au sol. Et même lorsque c’est le déluge et que nous sommes détrempés, les filles rigolent. Par moment, c’est difficile, même très dur, et puis il y a une accalmie. En restant alignés sur le moment présent, cela nous permet de ne pas plonger dans la peur du passé ou du futur, mais de vivre pleinement cette accalmie. C’est ainsi que nous traversons la puissante intensité.
Nous avons pris le ferry pour rejoindre les îles d’Okinawa. Le super typhon qui s’est finalement dirigé sur Taiwan à créer des remous dans l’océan. Les vagues sont gigantesques et les derniers ferries ont été annulés. C’est le premier qui repart avec la possibilité qu’il y ait des changements d’itinéraires. 27 heures sur le bateau, les vagues sont gigantesques. Malgré la grosseur du navire, la coque s’abat sur l’étendue d’eau avec un bruit sourd, le navire est balancé par la houle cyclonique. Le vent hurle toute la nuit. Le matin, le soleil et le bleu saphir de l’eau apaisent le mental, même si l’intensité n’a pas diminué. Pourtant, je ressens une profonde connexion, comme si les typhons étaient une puissante purification, comme si ces énergies faisaient vibrer le vivant en moi. Je me sens portée, la peur qui avait teinté les dernières semaines s’effacent. Certainement que l’énergie d’Okinawa m’appelle aussi.
Le ferry s’arrête sur quelques petites îles en chemin. Et les poissons volants sont désormais la source d’émerveillement de Nayla et Fibie. Nous arrivons finalement à Naha quelques heures en retard vu l’océan mouvementé. Il est déjà minuit lorsque nous décidons de dormir à la belle étoile au bord du rivage. Pas très reposant, les derniers fêtards sont partis à 2 heures du matin. À 3 heures, il a commencé à pleuvoir et nous avons dû monter la tente. Et à 5 heures les premiers passants sont déjà de retour.
Nous arrivons finalement sur la petite île de Tokashiki, dans ce petit paradis au cœur du Pacifique.
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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