Accéder au contenu principal

Un passage en Corée du Sud

 

Cette fois, nous devons quitter le Japon, notre visa est échu. Nous arrivons au ferry, complètement détendu. Nous allons simplement prendre le bateau pour rejoindre la Corée du Sud. Pourtant, les 10 personnes qui regardent nos vélos nous rappellent que nous allons passer une frontière. Les deux bois des cerfs que les filles ont trouvés ne pourront pas venir avec nous. C’est la course pour envoyer un paquet à nos amis, préparer les affaires pour la nuit, et manger tout ce que nous ne pouvons pas emporter en Corée du Sud. Il reste encore l’essence pour cuisiner que nous devons vider  ! Finalement, un des 10 hommes en chemise et cravate s’occupe de notre essence. Et nous embarquons sur le ferry. Nous naviguons dans l’étroit passage entre les îles de Honshu et celle de Kyushu, les lumières des villes nous offrent un magnifique spectacle souligné par les teintes du crépuscule. 



Le lendemain, nous retrouvons nos vélos dans un container, puis ils sont entièrement passés au scan de l’immigration. Après la bureaucratie, les hauts buildings de Busan se dessinent face à nous. C’est la deuxième plus grande ville en Corée du Sud. Nous trouvons un petit camping entre le parc au bord du port et parmi ces hautes tours de verre et de béton, qui s’éclaire de mille lumières la nuit. Le vacarme de la ville est incessant, mais l’espace est paisible. À peine arrivés, je pars vers le marché avec Nayla et Fibie pour acheter des produits frais pour le repas de midi. Alors que nous marchons dans la rue, une prise de conscience m’interpelle. Je me vois partir faire mes courses dans ce nouveau monde comme si c’était une évidence. Je m’observe marcher avec Nayla et Fibie dans cette gigantesque ville. Je réalise à quel point c’est devenu normal de ne pas savoir où je vais, de ne pas comprendre la langue que les gens parlent autour de moi, et sans même une pointe d’appréhension de plonger dans cet inconnu. «  Est-ce que vous vous rendez compte  ?  » je demande aux filles. «   Nous sommes à Busan en Corée du Sud  !» 



Nous découvrons le marché local. J’aime l’animation qui y règne, ces lieux possèdent un peu de l’âme du pays. Ils offrent des anecdotes que les grands supermarchés étouffent, ils permettent les rencontres que les rayons suppriment. Ils sont vibrants de personnalité, de couleurs et d’odeurs. Ce tourbillon nous donne l’énergie alors que les grands centres viennent pomper la nôtre. J’achète du tofu frais à cette petite dame, des légumes et surtout du kimchi, du chou fermenté très épicé. Il fait partie de la base de l’alimentation en Corée du Sud. Il y en a des dizaines de sortes de ces légumes lactofermentés. Et puis après le Japon, nous faisons le plein de fruit  : Abricots, prune, melons, pêche  ! Changement de langue, d’ambiance et d’attitude. J’achète du riz. Mon seul billet de 50 00 wons est un peu élevé. La femme regarde avec un sourire dans mon porte-monnaie si je n’ai pas les 6 00 wons qu’elle me demande. Je suis amusée de ce geste. C’est agréable de changer de gestuelle, de découvrir d’autres manières d’être. Les Coréens sont expressifs, très gestuels, et d’une curiosité amusante. Pourtant, il n’y a aucun sas de transition, nous plongeons d’un coup dans un autre monde. Parfois j’aimerais un peu espace neutre qui permettrait de finir d’intégrer nos dernières aventures et pourtant une fois encore la douce énergie féminine de la Corée m’appelle en m’offrant de nouvelles prises de conscience. 



Puis, au cœur de la circulation intense de Busan, nous découvrons une magnifique bibliothèque. Nayla est ravie, elle y passe des heures à lire des livres en anglais. Fibie elle regarde les livres illustrés en Coréen et invente ses propres histoires en tournant une à une les pages. 



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Etre créateur de nos Vies


Boutique:

Cartes / livres / photographie


Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Inscription



Suivez-nous également sur:

Commentaires

autre articles

Petit retour sur notre virée en Suisse

Un besoin profond de retrouver les siens, de se reconnecter à une terre de souvenirs, et de faire face à des réalités aussi bien personnelles qu’administratives. Entre retrouvailles, moments simples, nature retrouvée et épreuves physiques, ce passage devient une parenthèse précieuse, pleine d’émotions. Un passage en Suisse s’est imposé. Tout d’abord en nous. Après 2 ans, un élan nous poussait à retrouver les personnes chères à notre cœur. J’avais aussi besoin de revenir en Suisse, après l’envol de mon Papa, de retrouver sa terre, de sentir les odeurs, de me relier aux traces restantes de son passage dans ce monde physique. Et bien sûr de revoir ma Maman, de pouvoir l’embrasser, d’être présente. Les obligations administratives ont apporté la dernière touche pour transformer cet élan en une réalité. Notre avion part le 1er janvier du Japon. Nous sommes alors à Nara dans la maison d’hôte de Tatsuno San, le fondateur de Montbell. Dans l’archipel nippon, la nouvelle année est célébrée le...

Les célèbres poteries d’Inuyama

Inuyama est connu pour la qualité de ces poteries et pour leurs motifs particuliers. La production de poteries date des années 1680 déjà. Nous allons à l’atelier Goto Poterie, où un maître de plus de 70 ans y travaille encore. Descendant d’une famille de potiers depuis plus de 5 générations, son fils perpétue cette longue tradition d’artisans et d’artistes. -   Suivre ce blog  - Le maître, ce grand homme au regard franc, a beaucoup d’humour. Il nous explique d’abord comment préparer l’argile et le rendre mou afin de pouvoir le travailler. Leur atelier ayant été construit à côté d’une gigantesque montagne d’argile, ils extraient l’argile à l’endroit même. Il nous explique ensuite le processus pour terminer la poterie, environ une semaine pour sécher : une première cuisson à 800 °C pendant 8 heures, puis une deuxième cuisson à 1250 °C durant 28 heures. La décoration de la glaçure permet de mettre en valeur les motifs célèbres d’Inuyama le unkinde, le mariage des feuilles d’é...

Famille d’accueil à Minoh

Depuis le lac Biwa, nous roulons jusqu’à Minoh. 80 kilomètres dans un froid mordant, avec un vent de face. Nous n’arrivons jamais à réellement nous réchauffer. Le froid devient de plus en plus pesant. Nos corps commencent à être fatigués, nous sentons la neige arriver et avec elle, l’envie de mettre les skis. 80 km c’était un peu trop. Mais il n’y avait plus d’alternative au moment où nous le réalisons. Et ainsi nous arrivons avec les dernières lueurs du jour dans notre famille d’accueil de HIPPO pour notre conférence qui a lieu dans 2 jours. Chihiro nous accueille avec ces trois enfants Renka, Rin et Ram. Sportives et pleines d’énergie, les filles s’entendent à merveille. Le lendemain, nous allons voir la chute d’eau de Minnoh, longeons la rivière cristalline qui nous emmènent vers de magnifiques bâtiments en bois. Cette montagne est sacrée et fait partie du culte du bouddhisme Shugendo. Nous marchons ainsi dans ce lieu sacré recouvert de forêts et découvrons la chute d’eau de 33 m...

De passage en Suisse

  De passage en Suisse pour quelques semaines nous partagerons 3 conférences: "Spécial Japon"   Le Japon nous conduit au cœur de ses légendes et traditions  à travers 45 des 47 préfectures et sur plus de 20 '000 km. C'est ainsi que certaines des terres les plus mystérieuses du Japon nous ont été révélées. Et c'est parce que nous explorons le monde à la force de notre propre corps, depuis 15 ans, que nous avons été nommé  Japan Eco Track  Ambassadeur.   Bienvenue et au plaisir de te revoir Toutes les informations: ici Céline, Xavier, Nayla et Fibie -   Suivre ce blog  - _______________________________________ Incarnons ensemble le Changement: Etre créateur de nos Vies Boutique: Cartes / livres / photographie Inscription au blog et/ou à la newsletter: Inscription Suivez-nous également sur: www.ylia.ch instagram youtube facebook

Sur les sentiers sacrés de Yamagata

Nous plongeons au cœur d’une nature intense, où la rivière Mogami-gawa déchaîne ses forces et les montagnes révèlent leurs secrets. Chaque instant est une découverte, un mélange d’émotions, de rencontres et de traditions vibrantes. Le chemin nous guide le long d’une piste cyclable qui longe la rivière Mogami-gawa. Nous sommes impressionnés par la puissance du courant, des rapides et remous. L’eau est tumultueuse, et pourtant turquoise. Le niveau est particulièrement élevé. Les larges lits dans ce pays sont souvent traversés par plusieurs bras et cours d’eau, laissant la place pour les crues rapides. Pourtant cette fois, le lit est complètement recouvert et les premiers arbres de la berge sont même sous le flot. C’est phénoménal ! Imaginer le débit est presque impossible ! L’eau provient encore de la neige qui continue de fondre. Cette année, plus de 5 mètres sont tombés ! Et alors que nous admirons le caractère sauvage de ce fleuve, le mont Gassan apparaît soudain. Large, ce volcan ...

Au rythme du vent et des rencontres

Nous reprenons la route, sacoches chargées, cœurs ouverts, prêts à affronter la pluie, les kilomètres et l’inconnu. Chaque détour nous offre une rencontre inattendue, chaque étape devient une aventure, entre gratitudes, défis et retrouvailles vibrantes. C’est à nouveau le grand départ. Demain, nous reprenons la route. Et comme à chaque fois que tout est nettoyé et propre, une pluie abondante est annoncée pour toute la journée... on espère passer à côté des gouttes, mais nous savons bien que nous serons détrempés. C’est presque un clin d’œil de la Vie, combien de fois sommes-nous repartis sous des pluies diluviennes. Nous en rions, même si nous nous sentons comme des chats qui à l’abri dans un cocon douillet, n’ont pas envie de mouiller leur pelage. On s’inquiète pour nous, Kiyoko San, la femme de Tatsuno San, fondateur de Montbell, chez qui nous sommes invités à Manyoso, a envie de nous aider. Nous devons récupérer notre matériel resté à Osaka et reprendre la route en direction de ...

Un Iguane pour animal de compagnie

De retour à Kyoto chez nos amis, nous reprenons nos vélos. Cette fois, l'hiver est installé. Le froid est mordant. Nous passons par le temple de Fushimi Inari avec ces milliers de Torii ainsi que ces renards, symbole de protection. Fibie et Nayla sont si contentes de découvrir le Renard en tant qu'animal de protection. Elles trouvent qu'il est plus souvent considéré comme filou que guide. Pourtant, nous sommes surpris de la foule qui est présente. Elle nous empêche de réellement nous connecter aux énergies du lieu. Notre visite sera finalement écourtée pour aller se perdre un peu plus loin près de Torii où la forêt est plus calme. Le tourisme est un équilibre délicat, que le tourisme de masse rompt parfois. Nous poursuivons notre route dans un petit col qui permet de nous réchauffer car l'air est glacial. Dans la descente, le lac Biwa se dévoile soudain, le plus grand des lacs d'eau douce du Japon. Pour Fibie, c'est une nouvelle préfecture celle de Shiga. Nous ...

Le Chant des Vallées Silencieuses

Nous roulons au cœur d’un Japon sauvage, porté par le chant silencieuse des montagnes et l’écho sacré des rivières. Chaque coup de pédale est une porte d'émerveillement, chaque rencontre une étoile sur la carte de notre destin. À travers brumes, tunnels et sommets enneigés, nous poursuivons cet appel vibrant, celui d’un monde où les frontières s’effacent au profit d’un lien profond avec la Terre et l’âme. Nous repartons de Tadami avec des présents. Les employés du camping nous ont donnés des portes-clés ainsi que le pain à la crème de la région. Un jeune originaire de Tokyo y a fait sa vie, souhaitant s’éloigner de l’agitation de cette mégapole pour retrouver ce lien à la nature. La région s’est d’ailleurs déclarée Capitale de Mère Nature, une volonté de souligner la nécessité de protéger l’environnement pour les générations futures. Son rêve est de voyager à travers le monde. Cette rencontre n’est donc pas un hasard pour lui. Pour nous, ce lieu a nourri nos rêves du Grand Nord, ...