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Un café caché

Nous découvrons un petit café caché. Nous y sommes chaleureusement accueillis par le propriétaire Junichi Ishida San. Il a construit cette magnifique maison en bois il y a 30 ans. Au centre, il y a un fourneau pour les froides journées d'hiver et l'atmosphère y est vraiment chaleureuse. Aujourd'hui, le feu crépite et l'odeur de cèdres parfume la pièce. Assis sur la chaise à bascule en bois, nous dégustons le café préaparé méticuleusement, comme un art. L'un des meilleurs que je n'aie jamais goûtés. Ishida San a plus de 80 ans et il a l'air si jeune. Il coupe même une tonne de bois chaque été pour tenir pendant les hivers rudes. C'est incroyable la force et la sagesse que la vie en montagne lui a données ! Cet endroit est un joyau caché, un lieu où les gens viennent se détendre, faire l'expérience du silence ou parler avec un homme qui connaît la nature et la région. C'est un endroit où l'on peut se permettre la lenteur. Et ce n'est pas seulement l'atmosphère paisible, mais aussi les oiseaux qui viennent se nourrir juste devant la fenêtre. Parfois, des espèces rares apparaissent. Nayla et Fibie ont adoré ce lieu ainsi que leur excellent chocolat chaud. Et pour remercier le propriétaire, elles ont chanté Furusato. 



Empruntant la route des Hydrangeas, nous rejoignons le pied de la montagne Shinnyuzan. Ici, de nombreuses fleurs sauvages tapissent les flancs de la montagne. Pourtant, Fibie a décidé d’arriver la première au sommet et part en courant dans la montée. Elle saute sur les cailloux, longe les rochers, grimpe la pente. Une heure plus tard, elle a gagné. Elle reste contemplative face à ce panorama de 360 °, qui s’évade au-delà des monts Noro, Wolong et Osorakan. Une fois encore, nous sentons l’appel des montagnes. Ces lieux sont des sources d’inspiration. Ils nous élèvent à ce qu’il y a de plus pur en nous. Ils nous offrent des instants hors du temps pour renaître au cœur des espaces. 



Moment de contemplation sur les roches dans la descente ou d’admiration devant les fleurs, nous devons quitter les hauteurs. 



Nous retrouvons nos vélos accueillis par Hoirose San que nous avions rencontré vers Hamada. Ils nous apportent le repas de midi, que nous partageons ensemble, touchés et émus de les revoir et de leur générosité. 



Nous poursuivons la descente, cette fois à vélo. Nous passons devant le Keiryū Cha-en. Un lieu très prisé où l’on peut faire griller le poisson que l’on a pêché. Les doux effluves arrivent jusqu’à nous. Après un dernier petit col, nous avons plus d’une heure de descente dans les paysages incroyables de cette région. Les pousses des rizières semblent avoir encore grandi.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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