Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.
À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard, le gérant s’approche de la tente. Nous fermons le camping pour des raisons de sécurité. La surprise n’empêche pas à notre esprit de réfléchir aux conséquences. Paqueté tout le matériel détrempé, rouler dans la tempête avec les filles pour trouver un endroit où dormir en plein samedi soir ! Je me rappelle pourquoi nous devons toujours garder suffisamment d’énergie pour parer aux multiples réalités qui peuvent se présenter ! Nous n’avons pas d’inquiétude quant à la tente et sommes sûrs qu’elle devrait tenir le coup. Mais l’homme est formel.
Heureusement, l’homme est sympathique. Il nous offre de dormir dans la petite cabine qui sert de bibliothèque pour les enfants. Nous sommes soulagés. Nous devons tout de même plier tout notre matériel détrempé ! À 23 heures, nous sommes à nouveau installés. Les filles se sont endormies. Je suis gelée, épuisée et nous devons encore trouver une solution pour demain. Le camping ne sera certainement pas ouvert à cause des intempéries ! Où allons-nous dormir ? Comment trouver un lieu sans devoir roulé dans la tempête? Les prévisions annoncent que la situation va s’empirer et devrait atteindre son paroxysme en milieu de matinée !
Le lendemain, nous nous réveillons à 5 heures du matin, fatigués. Nous devons trouver une nouvelle solution. Quelques heures plus tard, nous avons un lieu pour rester, et notre amie Juliana que nous avions rencontrée il y a 12 ans vient avec sa famille pour manger ensemble. Nous rencontrons Mathew son mari et Syul le garçon de 7 ans. Ils passeront l’après-midi à jouer à des jeux de société à moitié en anglais, à moitié en Coréen ! je perçois la capacité de nos filles à vivre dans des milieux complètement différents. Nayla et Fibie ne se rendent même pas compte qu’elle traverse les rues de Busan comme si elles étaient dans leur petit village natal. Pour elles, l’inconnu fait partie du quotidien. Elles ne sont pas surprises d’être entourées de gens qui parlent une langue inconnue, de dormir sous tente au cœur des hauts buildings, de passer une nuit de tempête ou de goûter à des saveurs inimaginables. Elles sont baignées dans le monde et je les sens réellement être des citoyennes de cette planète, entre cultures et éléments naturels.
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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Ouf, heureux de vous savoir en sécurité.
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