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Rencontres inédites

Je n’aurais jamais pensé rencontrer un jour une personne ayant vécu la destruction d’Hiroshima  ! Cette femme se tient là face à moi, avec un grand sourire. Elle a perdu ses parents dans la tragédie. Se souvient-elle du chaos que cela engendré. Pour beaucoup, le trauma a été si grand que le silence et l’oubli ont été la meilleure stratégie, comme si on tentait d’effacer ces quelques lignes. Il reste pourtant la perte et la séparation, intimement lié à cet acte de guerre. Elle a été élevée par ses grands-parents. 


Les enfants deviennent alors les porte-parole de ce qui ne pouvait être dit. Sa fille a décidé de créer le Children World Peace Summit, pour que Hiroshima ne soit pas un symbole de guerre, mais de paix, pour que les enfants du monde entier offrent des solutions pour tisser la paix d’aujourd’hui. Depuis plus de 15 ans, cette femme, surnommée Pink Lady, a choisi de se vêtir uniquement de rose, comme symbole de paix. Nous rencontrons ces deux femmes dont le destin se dessine dans les lignes de l’histoire mondiale, de la tragédie à la force de manifester la paix de demain. 



Quelques jours plus tard, Masuda san nous rejoint au bord de la tente. Ce grand designer, architecte et professeur au cœur de Tokyo a fait le choix d’entrer en cohérence entre ses paroles et ses actes. Professeur, il prônait l’écologie tout en étant appelé pour élaborer les plans et design de grandes entreprises. Un jour, il décidé de s’aligner. Il a ainsi construit sa maison off-grid. Il continue d’enseigner, mais a choisi d’utiliser l’électricité uniquement ave les panneaux solaires faits main eux aussi. Il ne possède par choix aucune batterie qui permettrait de conserver l’électricité pour les jours de pluie ou durant la nuit. «  Dès qu’il fait sombre, j’arrête de travailler, c’est l’heure du repos. J’allume une bougie ainsi je suis le rythme du soleil.  » Souligne-t-il. Un changement de vie radical, mais aussi une prise de responsabilité par rapport à l’état de la planète. Il nous offre d’ailleurs son livre  : «  Ask the animals  ». Il y parle des SDG, les objectifs de développement durable des nations unies, comme des promesses qui permettent aux grandes entreprises de poursuivre dans la même direction, celle d'une croissance perpétuelle et la destruction de l’équilibre planétaire. «  La planète appartient à nos enfants et aux petits des animaux  », dit-il. Son livre est l’invitation à une prise de conscience des profondes contractions de notre système. Il dédicace ce livre à Nayla et Fibie. Cette rencontre incarne la cohérence de nos actes ainsi que la responsabilité de nos actions  ! De plus en plus d’individus font enfin le choix de s’aligner.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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45 minutes dans un tunnel

Nous entrons en plein cœur de montagnes de l’île de Shikoku. Longeant les rivières, nous grimpons ensuite sur une longue montée de plus de 20 kilomètres qui doit nous emmener au pied de la montagne sacrée d’Ishizuchi. Soudain, nous nous trouvons face à un tunnel de plus de 5 kilomètres sans bande de sécurité. 5 kilomètres en montée, avec plus de 200 m de dénivellation, c’est plus de 45 minutes dans le tunnel en plein effort, sans possibilités de s’arrêter . « Est-ce vraiment une bonne idée ? » je demande. « Et toi, Nayla comment te sens-tu à l’idée de rouler dans ce tunnel ? » questionne Xavier. Pourtant, il n’y a pas d’autres options. Vu que le trafic est relativement faible, nous prenons notre courage à deux mains et pénétrons dans les entrailles de la Terre. 5 kilomètres c’est long ! On ne se donne pas le droit de ralentir, pour ne pas prolonger le temps dans cet espace confiné. Heureusement, le tunnel est bien ventilé et il n’y a presque pas de circulation. Toujours est-...

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard,...

En route pour les montagnes

Après avoir monté le camp, la douce brise qui amenait un minimum d’air s’est définitivement éteinte, nous laissant dans une humidité étouffante. Les orages nous obligent à monter la toile extérieure et la tente se transforme en véritable sauna. Même la nuit, nous ne pouvons pas stopper la transpiration excessive qui nous épuise. Ces derniers jours, nous buvons plus de 7 litres d’eau par jour et par personnes, pour Xavier et moi, afin de pouvoir compenser l’eau que nous perdons. Nous prenons alors du Nigari, composé de magnésium, pour compenser la perte de minéraux. Alors lorsque le lendemain nous commençons la journée en nous sentant déjà déshydratés par la nuit, c’est difficile. Surtout que nous entamons un col. 800 m de dénivellations dans des montées - décentes qui n’en finissent plus. J’ai l’impression d’avoir été essorée, tellement d’eau s’est écoulée de mon corps. Ce n’est même plus de la transpiration à ce stade, par moment c’est une flaque d’eau que nous laissons derrière nous...

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un cray...

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