Accéder au contenu principal

L'île de Tsushima

Nous prenons le ferry pour la petite île de Tsushima. Elle se situe au milieu des deux détroits qui relient la mer de Chine orientale à la mer du Japon, quelques part entre le Japon et la Corée du Sud. Dès que nous y arrivons, nous ressentons l’énergie paisible de cette petite île, son silence. Elle est recouverte de forêts luxuriantes, et a gardé son esprit sauvage. Nous longeons ces rivières cristallines sur de petites routes qui serpentent dans le terrain montagneux. Les montées se suivent dans un rythme soutenu. Les pentes abruptes soulignent le caractère de son territoire. Nous aimons cette énergie même si cette voie nous impose un effort intense. Un petit chemin nous emmène vers un temple shintoïste faisant face à l’eau bleu turquoise de la mer. Après chaque col, nous rejoignons de nouvelles baies, certaines donnent sur l’immensité, d’autres sur les presque îles montagneuses.


 

La température a sensiblement augmenté ces derniers temps et la chaleur devient étouffante. Avec le taux d’humidité, nous transpirons dès que nous enfourchons nos vélos. Les moustiques aiment cet environnement, ils sont affamés et à chaque arrêt nous devons allumer des serpentins. À chaque fois que nous le pouvons, nous sautons dans la mer. Nous allons rejoindre l’eau limpide. Nous laissons nos corps flotter dans ce fluide qui nous rafraîchit et nous détend. Pourtant, le temps est maussade. Nous avions prévu de grimper au sommet de l’île, mais le temps se détériore et quelques averses nous accompagnent. 



Un vieil homme qui marche le long d’un petit port nous montre un arbre aux fruits rouge écarlate. Légèrement acidulé, il est recouvert de grains en surface et comporte un petit pépin dur. Sa texture est légèrement similaire à celle du litchi. Nous nous régalons de la saveur de ce fruit juteux, le «  yamamomo  », le myrica rubra. Son écorce, riche en tanin, était surtout utilisée depuis des siècles pour la teinture. Les pécheurs l’utilisaient pour teindre leur filet en jaune, surtout parce que la couleur avait la capacité de résister à l’eau salée.



Finalement, nous rejoignons le onsen de Yuttariland. Le manager nous y accueille chaleureusement. Les bains sont particulièrement élégants. Les bassins sont magnifiques, surtout celui extérieur. Les chaises longues permettent de voir la voie lactée. Après nous être baignés dans l’eau chaude, nous observons les étoiles alors qu’une douce brise chaude caresse notre corps nu. Lorsque nous sortons, il est déjà 21 heures. Nous allons planter notre tente dans un parc, mais le même homme qui nous avait accueillis nous offre de dormir dans le bâtiment de l’onsen dans la fraîcheur de l’établissement. Nous acceptons avec gratitude.



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Etre créateur de nos Vies


Boutique:

Cartes / livres / photographie


Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Inscription



Suivez-nous également sur:


Commentaires

autre articles

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard, le

La magie des relations - Taiwan 2023

Taiwan, la longue queue à l’aéroport est interminable. Nous passons finalement l’immigration et la douane. La famille Yang est là, à nous attendre. Aux premiers regards, ils accourent! Je sens mes yeux se noyer dans les larmes. Tous nous prennent dans leur bras. Nous sommes de retour dans notre famille à Taiwan. Tout le monde est présent et pour la première fois nous rencontrons Nolan, le premier petit enfant de la famille. Jine était enceinte à notre dernier passage, il y a déjà 5 ans.  Nous nous retrouvons tous dans un restaurant! La nourriture à Taiwan est le centre de la vie! Chaque état d’âme est l’occasion de manger, comme si les plats avaient le pouvoir de créer du lien, de guérir, de rassurer, d’apaiser, de célébrer, de donner du courage, et pas uniquement symboliquement.  Lorsque nous pénétrons dans le lieu, nous ressentons tout de suite le changement de monde. Le passage aux toilettes en est un des rappels les plus rapides. Le papier toilette est absent ou il se trouve à l’ex

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un crayon à la main,

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dernière

Camping d’hiver

La tentation est trop forte. Ce matin, nous préparons tout le matériel pour un camping hivernal. En nous voyant partir avec nos gros sacs à dos Hiroko s’exclame : « Vous allez vraiment dormir dehors en plein hiver,  Comment allez-vous porter les sacs ? »  « À ski  » répond Xavier. « Nayla et Fibie sont déjà parties avec leurs sacs à dos sur les épaules. » « À chaque fois que je vais camper, ma voiture déborde » renchérit-elle.  Nous rejoignons Nayla et Fibie. Elles skient avec leurs gros sacs. Nous utilisons les installations pour monter, puis nous commençons à marcher. Nous avons repéré une petite montagne, comme un monticule qui s’élève au-dessus du paysage. Le petit plat du sommet devrait être suffisant pour y planter la tente. Nous marchons dans la grosse neige, portons les skis le long de la face puis de l’arrête. Par moment, nous nous enfonçons dans la neige jusqu’au-dessus du genou. Les passages les plus aériens sont coupés du vide par quelques arbustes. Finalement, nous

Un paysage révélateur des anciens événements

Partis au crépuscule de l’île d’Hokkaido, nous sommes sur le ferry qui nous emmène à Honshu. Les onsens sont une surprise bienvenue ! Nous nous baignons avec la vue sur l’océan et espérons repérer quelques orques, dauphins ou poissons volants ! Finalement, le Pacifique est plutôt calme. Au lever du jour, nous apercevons déjà les côtes.  Nous arrivons à Sendai. Nous roulons le long de la piste cyclable qui longe le bord de mer en direction du Sud. Pourtant, nous sommes frappés par l’état de la piste, par cette zone naturelle, avec peu d’arbres et d’habitations. Les digues de protection sont quant à elle gigantesques et ne laissent, par endroit, pas apercevoir l’océan. Soudain, un panneau nous intrigue. Nous sommes sur le site de l’ancienne école primaire. Seuls quelques murs ont résisté. Ce sont des ruines. À cet instant, nous comprenons. Nous longeons le Pacifique, là où le tsunami de mars 2011 a dévasté des milliers de kilomètres de côte. Dans notre mémoire, la centrale nucléaire de F

Tokashiki Jima

L’île de Tokashiki est composée de montagnes abruptes et vertes luxuriantes qui plongent dans l’océan aux teintes idylliques. C’est la plus grande de l’archipel de Kerama, même si elle a une superficie de 15 km2 uniquement. Ses falaises offrent des points de vue exceptionnels sur l’océan dont le bleu vibrant et translucide est si incroyable qu’il est désormais connu sous le nom de « Kerama Blue ».  Arrivé à la plage de Aharen, le contraste entre les eaux cristallines et le sable blanc est spectaculaire. Un banc de sable rejoint d’ailleurs la petite île inhabitée d’Hanari, qui se trouve à 800 m au large, mettant en lumière les incroyables teintes de l’eau. Pourtant, ce n’est pas uniquement le décor qui crée le joyau de Aharen. Dès que l’on entre dans l’océan, nous découvrons une faune exceptionnelle ainsi que des récifs de corail colorés. Nayla et Fibie partent en exploration des fonds marins. Nous découvrons des centaines de poissons tropicaux que Nayla et Fibie tentent maintenant de

Un Ryokan face au temple de Narita

Ayant lu l’article dans le magazine Outward de cet automned, Doi San nous invite à Narita dans son Ryokan, les hôtels traditionnels du Japon. Nous acceptions avec joie et rejoignons ainsi la ville. Nous pénétrons au cœur du trafic puis dans les petites ruelles. Nous ne sommes plus qu’à quelques centaines de mètres. Nous traversons sous un pont à côté d’un gigantesque parc. Soudain, nous arrivons face aux temples. Sans le savoir, nous roulons au cœur de ce sanctuaire sacré, Nayla et Fibie s’exclament d’admiration. Nous sommes ébahis, émerveillés. Notre méconnaissance de Narita nous a amenés à découvrir ces temples sur l’instant, décuplant notre gratitude et notre émerveillement. C’est simplement magique. Comble de tout, le petit Ryokan se trouve en face des temples. C’est un hôtel familial qui se transmet de génération en génération depuis plus de 150 ans. Nous n’y croyons pas. Surtout lorsque Doi San le propriétaire nous montre la chambre en tatami qui fait face au temple. Nous sommes