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Faiseur de sabre


À la frontière entre la préfecture de Shimane et d’Hiroshima, dans les montagnes d’un parc national, nous rencontrons Johan. Originaire de Monthey, cela fait 7 ans qu’il vit au Japon, 7 années qu’il n’est pas rentré en Suisse. Après avoir appris le japonais, il a réussi à trouver un maître qu’il l’a accepté en tant qu’apprenti faiseur de sabre. Débute ainsi 5 longues années, imprégnées de la culture japonaise, pour être initié à cet art qui reflète l’âme de l’archipel nippon. Les sabres étaient les armes des samouraïs, ils représentent ainsi à la fois un art martial, une arme de combat, mais aussi une œuvre d’art qui suit les règles les plus strictes du Japon. 



Atteindre cette discipline, c’est accepter de plonger dans la rigueur japonaise, la perfection de la forme, le geste parfait pour atteindre le sabre voulu. Nous rencontrons ainsi cet homme, grand, au sourire facile, et plein d’humour. Il nous explique comment de la matière première disponible dans le sol, le sabre est façonné. Comme une femme qui prend forme dans le métal, son visage devient la pointe. Nous découvrons comment la ligne de trempe est un dessin que le faiseur de sabres crée grâce à de l’argile. Nous essayons aussi le polissage de la lame. Assis dans une position en équilibre pour pouvoir utiliser tout le poids du corps, le polissage est fait sur une pierre naturelle dont le seul gisement se trouve dans les environs de Kyoto. 



Nous sommes fascinés de découvrir ce monde, inconnu pour nous. Et surtout de rencontrer cet homme humble et décidé qui a su se donner les moyens de vivre ses rêves et qui aujourd’hui est le premier faiseur de sabres étranger au Japon. 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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