Accéder au contenu principal

Au bord du lac Nukui

 

Quittant la vallée et la large rivière d’Ota, nous longeons le flanc de la montagne et prenons de l’altitude. Au fur et à mesure de notre ascension, nous prenons conscience du territoire, de ces montagnes entremêlées à perte de vue et séparées par de petites vallées cachées. Certaines rejoignent des villages aux maisons traditionnelles, d’autres conduisent à des gorges fantastiques creusées par des torrents à l’eau limpide. 



De tunnel en ponts, nous prenons conscience de la difficulté du terrain. Au Japon, les constructions des routes sont impressionnantes dans les pentes raides qui caractérisent l’archipel. Les ponts rouges ressortent du paysage et contrastent avec le vert dominant. Pourtant, le long de cette montée sous un soleil éclatant, des arbres en pleines floraisons dévoilent leurs sublimes fleurs blanches au milieu de la canopée. Nous aimons rouler le long de ces itinéraires cyclables dont les petites routes traversent l’âme de la région.



Soudain, Fibie s’exclame : « Regarde le barrage  »  


Le barrage de Nukui est face à nous. Avec ces 156 m, c’est le deuxième plus haut du Japon en forme d’arche. Il a été construit il y a une vingtaine d’années, créant l’énorme lac du nom du village qui a été inondé, Nukui. 



Nous roulons sur cette gigantesque construction de béton. D’un côté, le magnifique lac bleu roi se faufile dans la vallée. Dans l’autre, en dessous du vide, la rivière s’écoule lentement. Les pluies abondantes de la Tsuyu ne vont pas tarder à arriver. C'est à ce moment que les vannes du barrage vont s’ouvrir. De gigantesques ouvertures d’environ trois mètres de diamètres déversent les flots sous pression. Nous avons l’occasion de descendre dans les entrailles de ce géant de béton. Nayla et Fibie ont adoré l’écho dans les tunnels. Elles intégrèrent aussi les dimensions de cette construction, beaucoup plus grande qu’elle ne l’imaginait dans le paysage. Hormis l’électricité, le barrage permet de réguler l’eau qui s’écoule pour limiter les catastrophes des inondations de la tsuyu ou des typhons, mais aussi en cas de sécheresse, comme gigantesque réservoir d’eau. En repartant, nous sommes surtout impressionnés par la vue splendide sur ce lac de montagne. 




Plus tard, Nayla est debout sur son paddleboard au milieu du lac de Nukui. Mais elle n'aime pas rester calme sur sa planche. Elle adore jouer et tomber dans l'eau émeraude, et elle est impatiente de partager le jeu avec Fibie.




"Viens, Fibie, fais des vagues avec ta planche ! C'est tellement cool !", crie-t-elle, sautant, bougeant et tentant de nouvelles choses jusqu'à ce qu'elle tombe dans l'eau rafraîchissante. Fibie la rejoint assise sur son planddleboard. Elles décident alors de pousser leur papa dans l'eau. La course et la bagarre commencent ! Finalement, ils se retrouvent tous dans l'eau, riant !



Maintenant, nous essayons de tenir de l'équilibre sur un pied et même de faire du yoga ! Ce n'est pas si facile ! Mais, d'un coup, Nayla et Fibie ont retrouvé leur malice et s'amusent à nouveau à tomber dans l'eau. La beauté sereine de l'endroit et le paddleboard qui glissent lentement sur l'eau émeraude offre un moment parfait pour la contemplation. Mais pour Nayla et Fibie, l'heure est au jeu ! 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Etre créateur de nos Vies


Boutique:

Cartes / livres / photographie


Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Inscription



Suivez-nous également sur:


Commentaires

autre articles

45 minutes dans un tunnel

Nous entrons en plein cœur de montagnes de l’île de Shikoku. Longeant les rivières, nous grimpons ensuite sur une longue montée de plus de 20 kilomètres qui doit nous emmener au pied de la montagne sacrée d’Ishizuchi. Soudain, nous nous trouvons face à un tunnel de plus de 5 kilomètres sans bande de sécurité. 5 kilomètres en montée, avec plus de 200 m de dénivellation, c’est plus de 45 minutes dans le tunnel en plein effort, sans possibilités de s’arrêter . « Est-ce vraiment une bonne idée ? » je demande. « Et toi, Nayla comment te sens-tu à l’idée de rouler dans ce tunnel ? » questionne Xavier. Pourtant, il n’y a pas d’autres options. Vu que le trafic est relativement faible, nous prenons notre courage à deux mains et pénétrons dans les entrailles de la Terre. 5 kilomètres c’est long ! On ne se donne pas le droit de ralentir, pour ne pas prolonger le temps dans cet espace confiné. Heureusement, le tunnel est bien ventilé et il n’y a presque pas de circulation. Toujours est-...

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard,...

En route pour les montagnes

Après avoir monté le camp, la douce brise qui amenait un minimum d’air s’est définitivement éteinte, nous laissant dans une humidité étouffante. Les orages nous obligent à monter la toile extérieure et la tente se transforme en véritable sauna. Même la nuit, nous ne pouvons pas stopper la transpiration excessive qui nous épuise. Ces derniers jours, nous buvons plus de 7 litres d’eau par jour et par personnes, pour Xavier et moi, afin de pouvoir compenser l’eau que nous perdons. Nous prenons alors du Nigari, composé de magnésium, pour compenser la perte de minéraux. Alors lorsque le lendemain nous commençons la journée en nous sentant déjà déshydratés par la nuit, c’est difficile. Surtout que nous entamons un col. 800 m de dénivellations dans des montées - décentes qui n’en finissent plus. J’ai l’impression d’avoir été essorée, tellement d’eau s’est écoulée de mon corps. Ce n’est même plus de la transpiration à ce stade, par moment c’est une flaque d’eau que nous laissons derrière nous...

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un cray...

Nouveaux itinéraires à vélo

Derrière la gigantesque ville d’Hiroshima, qui se présente comme un symbole de paix, la rivière Ota nous conduit au cœur des montagnes. Elle se faufile entre les arrêtes plongeantes, entre les parois abruptes recouvertes de denses forêts. Avec la pluie, de la brume entoure les sommets et leur donne un caractère mystique. La route par moment est étroite, creusée entre la falaise et la rivière. Nous nous sentons portés à aller encore plus loin pour découvrir la magie de ces lieux. De retour à Akiota, nous retrouvons sa beauté, alors que les arbres commencent à se parer des couleurs flamboyantes de l’automne. Une douce sensation d’émerveillement nous accueille. Sur nos vélos, nous explorons alors les petites routes sinueuses de la région pour découvrir de nouveaux itinéraires. Elles nous emmènent dans des vallées étroites qui traversent les montagnes. Elles rejoignent les cols pour offrir le spectacle de panoramas enivrants . Elles suivent les torrents et les rivières à l’eau cristalli...

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dern...

Le froid s'installe

Les couleurs qui parent les arbres sont le signe manifeste de l'automne qui s'installe. Ces nuances vives et flamboyantes transforment les forêts qui s'étalent à perte de vue. Du vert intense, les montagnes sont maintenant des tableaux chatoyants. C 'est aussi la saison des kakis qui illuminent les branches de leur orange vif. Ils sont délicieusement onctueux. Les anciennes variétés, largement répandues dans les villages de montagnes, ne peuvent être mangées directement. Ils sont séchés afin de supprimer leur âpreté. Cela les rend encore plus sucrés. L'automne, c'est cette saison lumineuse avec ces teintes chaleureuses, mais c'est aussi le moment où les journées sont de plus en plus courtes. Pour nous qui sommes toujours dehors, ce sont les longues soirées sous tente dans la nuit noire. Et les températures qui diminuent de jour en jour. L’automne nous porte par ces couleurs, mais impose un retour sur nous. Nous sommes moins poussés à la découverte et pl...

De la pluie glacée à un accueil chaleureux

Au cœur des montagnes, nous repartons pour les prochaines montées. En fin de journée, nous rejoignons un Michi no Eki (une air de repos) dans lequel nous pouvons manger à l’intérieur. Ce n’est pas chauffer, mais au moins c’est à l’abri du vent. En se baladant vers le village, Nayla y découvre une bibliothèque! En plus, elle est ouverte. C’est le cadeau de la journée. Des livres dans une douce chaleur! Une première, nous nous sentons infiniment reconnaissants. Au petit matin, nous repartons et cette fois le temps joue avec notre moral. De la pluie glacée nous mouille à tout moment, avant que le soleil ne revienne. À chaque fois, cette douche froide imprègne nos corps, mais surtout notre courage. Heureusement, un moine shintoïste nous accueille dans son sanctuaire. Il y met le chauffage et nous pouvons nous réchauffer. Fibie a les pieds rouges jusqu’à la plante. C’était le moment. Nous repartons encore dans les montées, les jambes sifflantes, mais les paysages nous portant au-delà, ver...