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Vivre avec les baleines


Les longs des côtes de la péninsule de Kii, les fonds marins du Pacifique plongent dans les profondeurs. Chaque année, de nombreuses espèces de baleines et des cachalots migrent le long de ces côtes. Des dauphins vivent aussi dans les eaux turquoise de ce littoral accidenté. Cela fait des millénaires que les populations locales vivent de la pêche. La viande de baleine a fait partie de leur alimentation et leur a permis de survivre. Souhaitant garder leurs coutumes locales, la viande de baleine est encore disponible ainsi que celle de dauphin. Et une fois par année, les enfants reçoivent à l’école un met à base de chair de baleine. Cela pose évidemment un problème, surtout pour les organisations de défense des animaux en danger d’extinction. Le Japon est un des derniers pays à chasser la baleine légalement. Est-ce qu’aujourd’hui les gens en ont réellement besoin  ? 


Nous avons aussi vu des dauphins sautés dans une baie. Trop heureux de les découvrir, nous réalisons qu’ils sont en fait enfermé par un filet. Puis à l’intérieur de cette baie gigantesque, il y a des sortes de bassins créés par d’autres filets. Des bassins d’une dizaine de mètres. «  Les dauphins ont été ramenés par des pêcheurs. On les laisse ici en liberté dans la baie. Puis on les habitue à vivre dans de petits environnements et nous les entraînons à sauter afin qu’ils puissent enfin rejoindre les zoos du monde.  » Cette dure réalité tranche avec la vue de ces êtres joueurs. Privés de leur liberté, ils deviendront des animations pour nos enfants, des jouets vivants. 



Puis nous découvrons le lieu où un satellite a été envoyé dans l’atmosphère grâce à une fusée. Elle a d’ailleurs explosé quelques secondes après le décollage. Une compagnie privée serait à la tête de ce lancement. L’homme ne s’arrête pas à subjuguer son environnement ainsi que tous les êtres vivants, il est aussi en train de nous priver tous d’un des rares spectacles qui nous semblait intouchable. La Voie lactée. Il y aura bientôt tellement de pollution atmosphérique que nos serons privés des étoiles. Privés de cette grande source d’inspiration, privé de sentir que nous appartenons à quelques choses de tellement plus grand que nous et que quelques part nous sommes dans cette immensité des êtres insignifiants. Mais notre anthropocentrisme semble vouloir défier les lois du cosmos. 



C’est avec ces questionnements que nous arrivons au point le plus au sud du Honshu. L’immensité bleue de l’océan s’étend à perte de vue. Quand aurons-nous la conscience de n’être qu’une partie d’un tout qui nous dépasse, mais qui nous nourrit aussi  ? Quand accepterons-nous enfin de faire partie de la Terre, au même titre que tous ses autres habitants  ? 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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