Accéder au contenu principal

Une vie de contrastes

 

L’excitation de participer au Sea to Summit, les difficultés du kayak sur la mer agitée, la longue montée en vélo, l’effort de la marche, et les émotions du partage avec les participants ont rendu la journée intense. Monter le camp au retour est épuisant. Chaque geste nous prend une énergie folle alors que nous avons simplement envie de prendre une douche. Et puis, le vent se lève. Puissant, il souffle par rafale. Et les nuages noirs tapissent le ciel. 


Il est temps de se coucher. Pourtant, la nuit est agitée. La tente siffle dans la tempête d’un vent violent. Les oiseaux restent muets, mais chaque claquement de la toile me réveille en sursaut. 



Le lendemain, nous devons reprendre la route avec des jambes lourdes et fatiguées. Tout le corps demande un peu de repos. Heureusement, nous débutons par la descente. Presque trop raide, nous devons nous arrêter régulièrement pour détendre nos avant-bras


30 kilomètres plus loin, nous voilà arrivés dans un petit camping. Accueilli chaleureusement par le gardien, il nous apporte même un petit apéro  ! 



Soudain, quelques gouttes marquent le début de la course. Il faut installer le camp avant que les pluies abondantes du début de la Tsuyu ne s’abattent sur nous. Une fois, assis sur la protection de la bâche, nous observons la mer intérieure qui se trouve face à nous. Toute calme à notre arrivée, elle est devenue noire et agitée. Il commence à pleuvoir. 


Au réveil, il pleut encore. Nous passons alors une longue journée protégés entre la tente et la bâche. L’expérience contraste avec l’activité et l’effort des derniers jours. Là, nous devons être calmes. Tout se passe au ralenti. Nous avons la sensation que le temps s’étire à l’infini. Il n’y a pas d’échappatoire. Juste nous, la nature et les sensations qu’elles nous offrent. 



Un jour sous tente lorsqu’il pleut nous apprend à ralentir à l’extrême notre activité, au point d’en subir par moment l’expérience. Elle nous invite alors à développer nos terres intérieures pour que l’inconfort qui en résulte ne vienne pas teinter notre humeur. Les filles sont certainement nos maîtres dans cet exercice. Elles partent instantanément dans leur imaginaire. 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Etre créateur de nos Vies


Boutique:

Cartes / livres / photographie


Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Inscription



Suivez-nous également sur:


Commentaires

autre articles

Petit retour sur notre virée en Suisse

Un besoin profond de retrouver les siens, de se reconnecter à une terre de souvenirs, et de faire face à des réalités aussi bien personnelles qu’administratives. Entre retrouvailles, moments simples, nature retrouvée et épreuves physiques, ce passage devient une parenthèse précieuse, pleine d’émotions. Un passage en Suisse s’est imposé. Tout d’abord en nous. Après 2 ans, un élan nous poussait à retrouver les personnes chères à notre cœur. J’avais aussi besoin de revenir en Suisse, après l’envol de mon Papa, de retrouver sa terre, de sentir les odeurs, de me relier aux traces restantes de son passage dans ce monde physique. Et bien sûr de revoir ma Maman, de pouvoir l’embrasser, d’être présente. Les obligations administratives ont apporté la dernière touche pour transformer cet élan en une réalité. Notre avion part le 1er janvier du Japon. Nous sommes alors à Nara dans la maison d’hôte de Tatsuno San, le fondateur de Montbell. Dans l’archipel nippon, la nouvelle année est célébrée le...

Les célèbres poteries d’Inuyama

Inuyama est connu pour la qualité de ces poteries et pour leurs motifs particuliers. La production de poteries date des années 1680 déjà. Nous allons à l’atelier Goto Poterie, où un maître de plus de 70 ans y travaille encore. Descendant d’une famille de potiers depuis plus de 5 générations, son fils perpétue cette longue tradition d’artisans et d’artistes. -   Suivre ce blog  - Le maître, ce grand homme au regard franc, a beaucoup d’humour. Il nous explique d’abord comment préparer l’argile et le rendre mou afin de pouvoir le travailler. Leur atelier ayant été construit à côté d’une gigantesque montagne d’argile, ils extraient l’argile à l’endroit même. Il nous explique ensuite le processus pour terminer la poterie, environ une semaine pour sécher : une première cuisson à 800 °C pendant 8 heures, puis une deuxième cuisson à 1250 °C durant 28 heures. La décoration de la glaçure permet de mettre en valeur les motifs célèbres d’Inuyama le unkinde, le mariage des feuilles d’é...

Famille d’accueil à Minoh

Depuis le lac Biwa, nous roulons jusqu’à Minoh. 80 kilomètres dans un froid mordant, avec un vent de face. Nous n’arrivons jamais à réellement nous réchauffer. Le froid devient de plus en plus pesant. Nos corps commencent à être fatigués, nous sentons la neige arriver et avec elle, l’envie de mettre les skis. 80 km c’était un peu trop. Mais il n’y avait plus d’alternative au moment où nous le réalisons. Et ainsi nous arrivons avec les dernières lueurs du jour dans notre famille d’accueil de HIPPO pour notre conférence qui a lieu dans 2 jours. Chihiro nous accueille avec ces trois enfants Renka, Rin et Ram. Sportives et pleines d’énergie, les filles s’entendent à merveille. Le lendemain, nous allons voir la chute d’eau de Minnoh, longeons la rivière cristalline qui nous emmènent vers de magnifiques bâtiments en bois. Cette montagne est sacrée et fait partie du culte du bouddhisme Shugendo. Nous marchons ainsi dans ce lieu sacré recouvert de forêts et découvrons la chute d’eau de 33 m...

De passage en Suisse

  De passage en Suisse pour quelques semaines nous partagerons 3 conférences: "Spécial Japon"   Le Japon nous conduit au cœur de ses légendes et traditions  à travers 45 des 47 préfectures et sur plus de 20 '000 km. C'est ainsi que certaines des terres les plus mystérieuses du Japon nous ont été révélées. Et c'est parce que nous explorons le monde à la force de notre propre corps, depuis 15 ans, que nous avons été nommé  Japan Eco Track  Ambassadeur.   Bienvenue et au plaisir de te revoir Toutes les informations: ici Céline, Xavier, Nayla et Fibie -   Suivre ce blog  - _______________________________________ Incarnons ensemble le Changement: Etre créateur de nos Vies Boutique: Cartes / livres / photographie Inscription au blog et/ou à la newsletter: Inscription Suivez-nous également sur: www.ylia.ch instagram youtube facebook

On ne savait pas si nos jambes suivraient

Nous croyions que cette journée au bord du lac Towada serait paisible. Et pourtant… une question lancée à la volée a tout changé : « Et si on montait jusqu’aux volcans ? » En moins de deux heures, nous étions sur nos vélos, prêts à grimper cols et sommets, à travers forêts, torrents et névés surprenants. On ne savait pas encore si la météo tiendrait, ni si nos jambes suivraient. Mais quelque chose nous poussait à tenter l’aventure… Une petite route nous emmène au cœur des montagnes. Dans la végétation luxuriante, nous grimpons un kilomètre après l’autre. Ce chemin nous guide vers un petit passage, un col pour rejoindre le lac Towada. L’effort est intense, mais le chant des cigales et celui des oiseaux nous offrent un peu de réconfort. J’aime la musique de la nature, qui entrecoupe le profond silence. Les deux me permettent de rejoindre un espace de sérénité, où tout s’apaise en moi. Après un dernier passage raide, nous arrivons au col. Le bleu roi du lac se dévoile au centre des mont...

Sur les sentiers sacrés de Yamagata

Nous plongeons au cœur d’une nature intense, où la rivière Mogami-gawa déchaîne ses forces et les montagnes révèlent leurs secrets. Chaque instant est une découverte, un mélange d’émotions, de rencontres et de traditions vibrantes. Le chemin nous guide le long d’une piste cyclable qui longe la rivière Mogami-gawa. Nous sommes impressionnés par la puissance du courant, des rapides et remous. L’eau est tumultueuse, et pourtant turquoise. Le niveau est particulièrement élevé. Les larges lits dans ce pays sont souvent traversés par plusieurs bras et cours d’eau, laissant la place pour les crues rapides. Pourtant cette fois, le lit est complètement recouvert et les premiers arbres de la berge sont même sous le flot. C’est phénoménal ! Imaginer le débit est presque impossible ! L’eau provient encore de la neige qui continue de fondre. Cette année, plus de 5 mètres sont tombés ! Et alors que nous admirons le caractère sauvage de ce fleuve, le mont Gassan apparaît soudain. Large, ce volcan ...

Elles ont traversé le Japon… un coup de pédale après l’autre

Sous la lumière douce de la lune et le crépitement des braises, une simple soirée barbecue s’est transformée en une plongée inattendue dans le monde secret des alpinistes japonais et des amitiés sincères. Ce chemin à vélo à travers les 47 préfectures du Japon n’est pas qu’un défi sportif : c’est une traversée de cimes, de rencontres inoubliables et d’émotions brutes. Une odyssée où chaque virage, chaque col, chaque repas partagé éclaire un peu plus le sens de notre aventure.  À la lueur de la lune et des braises ardentes d’un barbecue, nous partageons la soirée avec Saya, Junji, Lisa et Kenji. Ibuki et Reiji, deux garçons de 4 et 2 ans sont en train de courir et jouer avec les filles. C’est la deuxième fois que nous rencontrons la famille de Saya et Junji. Ils nous avaient déjà accueillis lors de notre passage à Yamagata en 2023. Saya était alors enceinte de 7 mois. Cette fois, nous rencontrons pour la première fois Reiji, et découvrons leur nouvelle maison rénovée. Cela fait 2 ans...

Au rythme du vent et des rencontres

Nous reprenons la route, sacoches chargées, cœurs ouverts, prêts à affronter la pluie, les kilomètres et l’inconnu. Chaque détour nous offre une rencontre inattendue, chaque étape devient une aventure, entre gratitudes, défis et retrouvailles vibrantes. C’est à nouveau le grand départ. Demain, nous reprenons la route. Et comme à chaque fois que tout est nettoyé et propre, une pluie abondante est annoncée pour toute la journée... on espère passer à côté des gouttes, mais nous savons bien que nous serons détrempés. C’est presque un clin d’œil de la Vie, combien de fois sommes-nous repartis sous des pluies diluviennes. Nous en rions, même si nous nous sentons comme des chats qui à l’abri dans un cocon douillet, n’ont pas envie de mouiller leur pelage. On s’inquiète pour nous, Kiyoko San, la femme de Tatsuno San, fondateur de Montbell, chez qui nous sommes invités à Manyoso, a envie de nous aider. Nous devons récupérer notre matériel resté à Osaka et reprendre la route en direction de ...