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Une vie de contrastes

 

L’excitation de participer au Sea to Summit, les difficultés du kayak sur la mer agitée, la longue montée en vélo, l’effort de la marche, et les émotions du partage avec les participants ont rendu la journée intense. Monter le camp au retour est épuisant. Chaque geste nous prend une énergie folle alors que nous avons simplement envie de prendre une douche. Et puis, le vent se lève. Puissant, il souffle par rafale. Et les nuages noirs tapissent le ciel. 


Il est temps de se coucher. Pourtant, la nuit est agitée. La tente siffle dans la tempête d’un vent violent. Les oiseaux restent muets, mais chaque claquement de la toile me réveille en sursaut. 



Le lendemain, nous devons reprendre la route avec des jambes lourdes et fatiguées. Tout le corps demande un peu de repos. Heureusement, nous débutons par la descente. Presque trop raide, nous devons nous arrêter régulièrement pour détendre nos avant-bras


30 kilomètres plus loin, nous voilà arrivés dans un petit camping. Accueilli chaleureusement par le gardien, il nous apporte même un petit apéro  ! 



Soudain, quelques gouttes marquent le début de la course. Il faut installer le camp avant que les pluies abondantes du début de la Tsuyu ne s’abattent sur nous. Une fois, assis sur la protection de la bâche, nous observons la mer intérieure qui se trouve face à nous. Toute calme à notre arrivée, elle est devenue noire et agitée. Il commence à pleuvoir. 


Au réveil, il pleut encore. Nous passons alors une longue journée protégés entre la tente et la bâche. L’expérience contraste avec l’activité et l’effort des derniers jours. Là, nous devons être calmes. Tout se passe au ralenti. Nous avons la sensation que le temps s’étire à l’infini. Il n’y a pas d’échappatoire. Juste nous, la nature et les sensations qu’elles nous offrent. 



Un jour sous tente lorsqu’il pleut nous apprend à ralentir à l’extrême notre activité, au point d’en subir par moment l’expérience. Elle nous invite alors à développer nos terres intérieures pour que l’inconfort qui en résulte ne vienne pas teinter notre humeur. Les filles sont certainement nos maîtres dans cet exercice. Elles partent instantanément dans leur imaginaire. 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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