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L’esprit du Do


C’est le moment de repartir. Difficile pour Fibie de quitter ce petit village et surtout l’accueil incroyable d’Okamoto san et de Mutsumi san. Ils ont joué avec Nayla et Fibie comme si c’était leurs filles. Nous avons eu de beaux partages, dotés de beaucoup d’humour. C’était léger et joyeux. Des rencontres où chacun grandit dans l’échange, où chacun est nourri. 



Mais ce n’est pas fini. Ils nous accompagnent tous les deux à vélo pour une trentaine de kilomètres. Nous longeons tout d’abord les petites routes de campagnes aux abords des rizières. Cette vallée est magnifique avec les montagnes alentour recouvertes de forêts luxuriantes aux couleurs du printemps  ! Nous longeons aussi les rivières et sommes surpris de découvrir les gigantesques protections, qui s’élèvent à la hauteur des toits des maisons, plus de 15 mètres au-dessus de la rivière. 



–  «  Et parfois ce n’est pas suffisant  !  » renchérit Okamoto san. «  Ici, il y a des pluies torrentielles, de typhons et des vents violents. Parfois, la rivière sort complètement de son lit et les routes sont impraticables.  » Explique-t-il. Les protections sont à la hauteur de la puissance qui parfois s’abat dans la région. Pour Dori de Shingu, les catastrophes naturelles ont permis à la culture japonaise d’être ce qu’elle est, en lien à la voie du Zen. L’esprit du Do, de la voie, du chemin. Comme dans le bushido des samouraïs. Dans toutes les formes d’art, y compris les arts martiaux ou l’ikebana, il y a cette notion de méditation, de quiétude intérieure, de discipline et d’obéissance à un maître pour atteindre l’esprit du Do. L’essence du Do, c’est que l’action et la pensée deviennent un, dans une acceptation totale du monde tel qu’il est. C’est certainement cette acceptation qui permet à la civilisation nippone de faire face aux nombreuses catastrophes naturelles des tremblements de terre aux typhons, des glissements de terrain aux éruptions volcaniques et aux pluies torrentielles. 



Nous poursuivons le long de la côte. Elle est incroyable. L’eau turquoise devient d’un bleu de plus en plus profond. Littoral pittoresque et accidenté, des formations rocheuses volcaniques émergent de l’eau en de petites îles. Les pentes abruptes et vertes luxuriantes plongent dans le Pacifique. La luminosité donne une teinte vive aux couleurs composants des scènes inspirantes. 



Okamoto san, avant de nous dire au revoir, nous emmène vers une petite baie. Soudain, un dauphin saute. Nous courons vers l’eau. Un autre dauphin joue dans l’eau. Nous sommes émerveillés de cette rencontre avec ces mammifères marins. La connexion à leur être offre une réelle ouverture de conscience. Il offre en don leurs hautes vibrations. 



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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