Ce matin, Okamoto san nous emmène vers un petit temple. Un trésor caché dans la montagne, uniquement connu de la population locale. Ce n’est ni un temple bouddhiste, ni un sanctuaire shintoïste, mais un lieu de guérison, surtout pour la nuque et la tête. À travers la forêt, nous montons les marches en pierre taillée pour rejoindre ce lieu sacré. Nayla y sonne la cloche pour réveiller avec respect les esprits du lieu. Puis nous allons prier. L’énergie est puissante, d’une nature vivifiante. Nayla repère la branche d’un magnifique arbre sur laquelle elle aimerait lire son livre. À plus de 10 mètres de hauteur, la rejoindre est pourtant une expédition périlleuse. Nous profitons alors simplement de l’énergie qui nous enveloppe ici, les pieds sur terre.
Une heure plus tard, nous sommes au pied de Kumano Nachi Taicha. Nous montons une à une les marches en pierre au cœur d’une forêt de gigantesques cèdres japonais. Il pleut et l’humidité accentue la chaleur étouffante, pourtant cette marche harmonise notre énergie pour pénétrer dans ce lieu sacré, un des trois grands temples de Kumano. Arrivés au sommet, nous sommes face aux sanctuaires Nachi Taicha, un syncrétisme entre le bouddhiste et le shintoïsme au temps où les deux traditions étaient encore unifiées dans les mêmes lieux. Nayla et Fibie décident alors d’aller prier le grand camphrier de plus de 850 ans. Le tronc dispose d’un passage pour pénétrer au cœur de ce géant. Les filles sont portées par l’expérience magique, par l’énergie incroyable de cet arbre. Puis Okamoto san nous montre l’omikuji, des prédictions pour demander l’avis divinités. Nous faisons le tirage grâce à une boîte cylindrique que nous agitons afin d’en faire sortir un bâton en bambou. Lorsque le bâtonnet émerge, un numéro est inscrit sur un de ces côtés, un papier en échange du numéro nous est alors donné. Pour chacun d’entre nous, il symbolise la bonne fortune. Nous suspendons alors ces papiers à l’endroit désigné, comme tant d’autres. Nayla et Fibie ont beaucoup aimé allier prière et activités dans ce haut lieu spirituel. Quelques mètres plus loin, nous pénétrons dans un temple bouddhiste. Le silence qui entoure le lieu contraste avec l’activité du sanctuaire, et une puissante énergie de méditation est présente.
Soudain, nous sommes face à l’une des images les plus célèbres du Japon traditionnel et spirituel, une pagode vermillon face à la cascade sacrée de Nachi. L’alliance de l’architecture traditionnelle avec la beauté de ce monde naturel est spectaculaire.
Le voyage au cœur de ce monde mystique se poursuit dans la forêt que l’on pénètre pour rejoindre cette cascade, une des plus emblématiques du pays. Elle mesure 133 mètres de haut. Elle est surtout considérée comme une entité divine à part entière et son eau est sacrée. Elle connecterait ainsi le monde des humains avec celui des esprits et du cosmos. Ici dans le monde du shintoïsme, prier les esprits de la nature fait partie du quotidien. Pour nous qui vivons en nature, nous avons cette reliance et cette connexion au monde naturel. Nous aussi nous remercions les esprits et les éléments naturels. Nous aussi nous remercions les arbres et les rivières. Rejoignant tant de cultures animistes et chamanistes, tout comme les origines shintoïstes de la civilisation japonaise.
Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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