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Les rencontres façonnent notre chemin de vie


Le col se poursuit, et la pente devient plus brutale. Interminable montée. Pourtant la nature est toujours aussi belle. Se concentrer sur ces pépites de joie que sont les chants des oiseaux ou les fleurs de sakura devient une échappatoire afin que l’émerveillement apaise l’effort. Un kilomètre en montée sur nos vélos chargés prend parfois 20 minutes. C’est lent. On a le temps à la fois pour l’émerveillement et parfois le découragement. Soudain, le Mont Fuji apparaît. Un cône blanc qui perce le ciel bleu roi au-dessus des forêts. Voilà une entrée élégante. 


Il se cache ensuite dans les lacets de la montée. Au sommet, un tunnel nous fait passer de versant. Nous rejoignons le lac Yamanaka. Cette fois, il apparaît dans toute sa grandeur, majestueux. Le Mont Fuji est impressionnant. Montagne sacrée, c’est un lieu qui malgré sa notoriété offre un tableau exceptionnel. Les images que nos avions en tête n’ont pas la puissance de sa présence. Les dernières pluies ont aussi retardé la floraison, nous arrivons donc au moment parfait. Les fleurs de sakuras sont magnifiquement ouvertes. Les symboles du Japon s’alignent simultanément pour nous. Nous choisissons alors d’embrasser ce moment.



Être présents. Nous sommes sereins pourtant sans trop savoir où nous allons pouvoir camper ce soir au bord de Yamanakako, dans ce lieu touristique. Nous regardons les collines environnantes. «  Cela doit être magnifique depuis là-haut  » je m’exclame. «  Ce n’est même pas sûr qu’on voit le Mont Fuji et tu as vu la montée   » Xavier répond. Une heure plus tard, un homme apparaît. Naoyuki San s’approche. «  J’ai senti quelque chose se dégager de vous, je devais venir vous parler.  » Après quelques mots, il nous invite spontanément chez lui, là-haut au sommet de la colline. «  J’ai une maison, venez dormir, je vous y emmène en voiture  ». Nous rencontrons ainsi toute sa famille, Makiko sa femme et Akira son fils de 16 ans. Plus tard, dans la maison la famille Katagiri, nous nous retrouvons face à cette montagne sacrée, encore plus majestueuse, parmi les fleurs de sakura et les cerfs que nous apercevons.



La synchronicité ne s’arrête pas là. Naoyuki est professeur au département de neuropsychiatrie de l’université de Toho. Chercheur sur le cerveau humain, il étudie la relation entre le développement de nos cerveaux et le temps passé en nature. Il prescrit la marche en plein air au lieu de la médication, corroborée par de nombreuses études scientifiques comme étant aussi efficace qu’un traitement aux antidépresseurs. « Selon mon expérience, la guérison des personnes qui marchent à l’extérieur diffère de celle qui prend des médicaments, c’est une guérison plus profonde et plus naturelle. » explique le chercheur. «   L’importance de l’exercice physique et du contact avec la nature n’est médicalement plus a prouvé et les implications sont réellement sous-estimées. Vous en êtes la preuve vivante. Vous prouvez ce que mes recherches démontrent. Continuez vos activités de sensibilisation à l’importance de la relation entre l’homme et la nature  » Nous savons que pour le Professeur Naoyuki ainsi que pour vous, cette rencontre n’est pas anodine. Nous parlons déjà de projets en commun.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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