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Une rencontre avec HIPPO Family


Ce matin, nous entrons dans un autre monde, celui de la vie d’un employé travaillant dans le monde des affaires à Tokyo. Nous prenons le train depuis Chiba. Nous entrons dans le métro bombé durant l’heure de pointe. Nous restons debout durant plus d’une heure, pendant tout le trajet qui nous emmène à la fameuse croisée de Shibuya. Pourtant, elle ne nous surprend pas autant que nous l’avions pensé. Les rues de Dhaka étaient plus impressionnantes, tout comme la centaine de personnes qui nous entouraient à chacune de nos pauses au Bangladesh, en Inde ou en Chine.



Nous poursuivons au cœur de cette mégapole pour rejoindre le lieu de notre prochaine conférence. Lorsque nous étions à Togari, nous avons rencontré les deux directeurs de l’association HIPPO. Elle promeut l’apprentissage naturel des langues, par des rencontres, des musiques, mais aussi par des échanges dans d’autres pays. Elle organise aussi des camps nature multilingues au Japon, sur une île déserte et à l’étranger. Yoshihi Futana San est un explorateur en botanique. Il a beaucoup voyagé et vit une vie alternative sur des îles inhabitées. Il a une forte connexion à la nature et aime plonger au cœur de cultures. Suzuki Kenshi San a passé beaucoup de temps à explorer les montagnes Japonaises et aime l’aventure. Tous les deux ainsi que la femme de Suzuki San ont été émus de nous rencontrer. Ils ont tout de suite voulu organiser une conférence à Tokyo. Entre temps, nous sommes invités à participer à leur journée « feu de camp ». Nous avons alors allumé le feu en frottant du bois, puis les filles ont chanté Furusato devant 500 personnes. 



https://www.lexhippo.gr.jp/english/


À peine arriver dans les locaux d’HIPPO, nous commençons à danser et à chanter sur des chansons traditionnelles de plusieurs pays. L’ambiance est incroyable. Puis nous présentons notre conférence face à un public enthousiaste et enjoué. Les rires parcourent l’assemblée alors que certains ont les yeux qui pétillent ou des larmes qui s’échappent de temps à autre. Notre histoire touche les cœurs, que ce soit pour le contact avec d’autres cultures, mais aussi notre vie en nature. 



Un des messages importants qu’ils ont retenus est en lien à notre immunité. Elle est largement accrue parce que nous vivons en nature, parce que nous nous relions aux énergies de la terre, parce que nous dormons sur le sol, nous marchons pied nus et que les filles ont mangés de la boue de tous les pays. 



Ils nous proposent alors de rencontrer leur membre le long du chemin pour poursuivre cette connexion. C’était un beau moment. Les filles ont particulièrement aimé l’ambiance animée, les chants et les danses.


De retour dans la rue, il pleut. Les milliers de parapluies et tous ces hommes et femmes qui grouillent dans la rue, nous donnent un aperçu du quotidien des habitants de Toyko. Cette fois, nous ressentons ce fourmillement humain, ce lieu impersonnel où des milliers de gens se côtoient sans se connaître, où les bras se touchent, les regards se croisent, où chaque parcelle de terre est recouverte de béton, d’enseigne ou d’écran géant. Pour nous, c’est dans ce monde que nous sommes en survie parce que la société impose un moule oppressant, qu’il est impossible de fuir.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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