Un sentier historique le long du Pacitique

 

À l´est, les puissantes vagues du Pacifique lissent les galets de couleur cendre. Leurs écumes marquent la force des courants marins. Non loin, se trouve la faille du Pacifique. Les montagnes qui s’élèvent aux alentours sont à l’image des fonds marins qui plongent dans les abysses. Cette étendue bleue infinie n’a de limites que le point d’horizon, là où les premiers rayons du soleil percent l’aube. À l´ouest, les montagnes s’élèvent tapissées de forêts denses, les arrêtes semblent parfois plonger directement dans l’océan et les vallées profondes sont traversées par des torrents limpides. Nous sommes sur la côte est, dans la partie sauvage de Taiwan, d'une beauté farouche. Le puissant vent glacial de l’hiver en est le témoin. 



C’est ici que se trouve le chemin historique Alangui, entre Taitung et Pingtung. Il était autrefois utilisé par les tribus indigènes de Taiwan pour la chasse et le commerce. Le littoral rendait le transport du bois, et le commerce du poisson, des sangliers et des pierres bien plus aisés que la traversée des forêts denses et des vallées profondes qui entourent cette région. 



C'est un lieu qui porte les empreintes de plusieurs siècles de migration, les esprits de ceux qui ont vécu courageusement suivant les traditions uniques qui sont nées sur cette terre et le rugissement des déferlantes du Pacifique. Ces lieux sont souvent frappés par les moussons et les typhons et leurs falaises ont été sculptées par les rivières tumultueuses. C´est un lieu au panorama unique. C'est l'une des deux dernières sections naturelles de littoral restant intact à Taiwan. C'est le seul endroit sur l’île où des crabes de cocotiers et des tortues vertes ont été observés. C’est un chemin au cœur de la nature sur les traces historiques d’un passé, qui pour certain est loin d’être oublié. Ce chemin fait huit kilomètres et nécessite un permis. Il passe sur le territoire d’une population indigène. Un guide est ainsi obligatoire. Cet homme ou cette femme permet ainsi de faire connaître les traditions vivantes de leur groupe ethnique, ils partagent leurs souvenirs d’enfance, ils partagent leur vision du monde ainsi que leur lutte pour exister. 



Nous marchons sur les traces de ces luttes ainsi que dans le panorama autant spectaculaire que farouche de cette petite partie de littoral encore intacte. 



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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