Les tempêtes de neige de Nagano

Nayla

Enveloppée dans un duvet, un bonnet sur la tête vu la température d’à peine 2 °C dans la chambre, je dors profondément. La nuit est complètement noire, aucune source lumineuse ne saurait dévoiler la tempête de neige provenant du Nord. Celle qui prend naissance dans les terres sauvages de la Sibérie. Un profond silence renaît chaque soir. Un silence qui invite à ouvrir ses sens pour entendre la vie qui murmure. Nous l’aimons ce silence parce qu’il nous reconnecte aux espaces, aux souffles du vent, il nous invite à ressentir.

Céline

Soudain, un long bruit sourd me fait sursauter. Ce fracas fait partie des bruits inconnus, y aurait-il eu un tremblement de terre Depuis le désastre dans la péninsule de Noto, la terre bouge presque quotidiennement. Lors des secousses les plus violentes, les vibrations se diffusent jusqu’ici. La maison frissonne. Nous ressentons le mouvement de la Terre. Un autre grondement, nettement plus long. Je comprends alors que les toits chargés de neige se délaissent de leur lourd manteau blanc.

Fibie

Au matin, il neige encore. C’est incroyable de voir à la vitesse où elle tapisse le paysage. Plus de 10 cm par heure. La nuit dernière, il est presque tombé 1 mètre de neige. Il neige si fort que les flocons s’entremêlent composant de petites boules. À nouveau le silence est parfait. La neige absorbe les vibrations sonores, tapissant les bruits alentour. Nous sommes dans un blanc infini, et malgré la tempête je suis embrassée de douceur.

À ski, la neige arrive jusqu’au nombril de Fibie. Même si elle est légère, la quantité pèse sur les jambes des filles. Il ne reste plus qu’à voler dans les descentes. Nayla et Fibie dévalent les pentes abruptes avec euphorie, elles tournent dans la poudreuse, parfois plongent tête la première, pour ressortir comme des bonshommes de neige. À chaque virage, la neige gicle au-dessus de nos têtes. Nous sommes à l’image du paysage.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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