5’000 km sur le dernier col

 

Encore un col, nous empruntons une toute petite route qui grimpent dans les montagnes de la péninsule de Wakayama. Trois macaques nous surveillent, depuis les arbres sur lesquels ils jouent. Les kakis orange vif laissent la place à des érables et cyprès du Japon. Au fur et à mesure de notre ascension, les arbres se parent de couleurs de plus en plus lumineuses. Nous nous sentons seuls avec la forêt et ses habitants. Un ours vit aussi dans cette région. Pourtant, aucun signe de sa présence ne nous sera dévoilé à part un panneau effrayant. Nous grimpons encore et encore. Puis nous entrons dans une vallée perdue face à notre deuxième col de la journée. Cette fois, il y a un peu plus de trafic. Un mur de végétation apparaît, c’est là, tout au sommet que nous allons passer. Un peu de courage est nécessaire. Après avoir suivi les ondulations de la montagne, les ponts se suivent. La route fait même une gigantesque boucle avant d’arriver au sommet face à un tunnel de 2 km de long. Après plus de 1000 m de dénivellation, nous arrivons finalement à l’entrée de cette galerie creusée à travers la roche. Avant de pénétrer dans cet antre noir, d’autres singes apparaissent dans les fourrés.  



Nous avons atteint le sommet. Il est à peine 13 heures. 1000 m avant le repas de midi, cela reflète à la fois l’endurance que Nayla a développée durant ces derniers mois et la force de nos corps à transporter toute notre maison par-dessus les montagnes. Mais nous ne sommes pas dupes, nous sentons très bien que nos corps ont besoin d’un vrai repos. Dans les derniers 6 mois, nous n’avons pas eu plus de 3 nuits au même endroit. Nous sommes reconnaissants à chaque partie de notre corps pour l’énorme effort que ce projet représente. Nous sentons que la fin se dessine lentement. Ce soir, nous profitons d’un dernier onsen. Avec les températures froides, cela nous permet une soirée dans la douceur et la chaleur des bains. Cette fois, des plantes médicinales sont infusées dans l’eau thermale. Elles permettent la purification du corps et la détente, en plus de dégager une odeur délicieuse. 



Au petit matin, les températures sont proches de zéro. Il fait froid et humide. Pourtant, cette météo offre des spectacles incroyables. Le ciel est bleu intense. Les ginkgos sont jaune lumineux. Quelques érables commencent à prendre leur teinte rouge vif ! Nous poursuivons dans l’euphorie, jusqu’à une longue descente dont la pente à plus de 15 %. Là, le frein avant à Xavier cède. Son vélo n’a plus que le frein arrière qui fonctionne. Tous les 300m il doit asperger de l’eau sur le disque, qui produit un nuage de vapeur d’eau. La descente est longue, mais les paysages des petits champs en terrasse nous inspirent. 



Cette fois, nous retrouvons la plaine de Nara, nous sommes définitivement sortis des montagnes. Nous passons à côté d’un gigantesque Tori de 32 m de haut, un des plus hauts au Japon ! Il est l’entrée du sanctuaire du mont Miwa, qui est considéré comme le lieu vivant des divinités ou kami shinto. Nous prenons la route traditionnelle Yamanobe no Michi, qui nous emporte dans les petites allées et face au temple avant de rejoindre l’ancienne capitale impériale, Nara.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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