Accéder au contenu principal

Un dernier au revoir à Noda San

Encore un tour du destin. L’ambassade suisse ayant déplacé la date de la conférence d’une semaine, nous avons la chance de pouvoir rejoindre un quatrième Sea to Summit et roulé à travers les Alpes Japonaises. Ce changement d’itinéraire est aligné sur l’envie de Fibie et Nayla de participer à un autre événement et l’appel des montagnes qui semble toujours nous inviter au cœur des sommets. Mais ce sera pour les prochaines semaines. Plus incroyables encore, ces quelques jours coïncident avec la soirée d’au revoir de Noda San. Tout s’imbrique pour que nous soyons présents à cette cérémonie. Nous hésitons, puis décidons de suivre le flot de ce qui s’ouvre à nous. Au même moment, Midori San, sa femme nous contacte. Elle est tellement ravie que nous soyons présents. Nous passons un moment seuls avec elle. Elle s’ouvre à nous dans la même intimité qui nous avait unis lors de notre passage dans leur maison à Shikoku il y a 7 ans déjà. Elle nous raconte les derniers moments de vie de son mari. Noda San est un homme célèbre dans le milieu de l’outdoor au Japon. Il est descendu en kayak presque toutes les rivières japonaises. Il était aussi écrivain. Il racontait 70 ans d’aventures avec ses chiens, au Japon, au Yukon ou dans d’autres régions du monde. Il était cet homme qui pensait différemment et vivait différemment. Il était cet homme humble qui a inspiré tant de jeunes dans l’école de la rivière qu’il a créée. Il était cet enseignant, qui refusait de suivre les protocoles pour écouter les jeunes qui étaient ses élèves. 


Retrouvaille à Kiushu, 2018


Nous étions là pour son dernier hommage, avec ces amis japonais qui pour beaucoup sont d’importantes personnalités. Midori s’est retrouvée par le jeu du hasard à mes côtés. Je sentais à quel point elle se reliait à moi pour apaiser toutes les émotions qui montaient en elle. Pourtant, je sentais aussi à quel point nous avions notre place ici. Non pas parce que nous étions entourés de personnes célèbres, non pas parce que nous étions ambassadeurs de Japan Eco Track, mais pour la connexion que nous avons à Noda San. Ce qui nous relie surtout, c’est l’énergie de suivre une voie différente. C’est de croire en les enfants d’aujourd’hui et de demain. Noda San nous a instantanément considéré comme ses amis, chacun d’entre nous, y compris Nayla et Fibie. Il n’y avait pas de différence d’âge. Il n’y avait pas de protocole ou de normes sociales. Il y avait juste la passion. C’est ainsi qu’il est venu nous retrouver plusieurs fois pour camper ensemble, pour partager des moments de vie. 


Nayla en 2016 chez Noda San en Midori San


Nayla et Fibie ont chanté pour lui. Midori les larmes aux yeux nous souffle alors que Tomo a lui aussi reçu la douce caresse de leur voix.

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Inscription au blog et/ou à la newsletter:


Pour nous aider à planter des graines d'espoir

1 dollar par mois

Suivez-nous également sur:


Commentaires

autre articles

Les célèbres poteries d’Inuyama

Inuyama est connu pour la qualité de ces poteries et pour leurs motifs particuliers. La production de poteries date des années 1680 déjà. Nous allons à l’atelier Goto Poterie, où un maître de plus de 70 ans y travaille encore. Descendant d’une famille de potiers depuis plus de 5 générations, son fils perpétue cette longue tradition d’artisans et d’artistes. -   Suivre ce blog  - Le maître, ce grand homme au regard franc, a beaucoup d’humour. Il nous explique d’abord comment préparer l’argile et le rendre mou afin de pouvoir le travailler. Leur atelier ayant été construit à côté d’une gigantesque montagne d’argile, ils extraient l’argile à l’endroit même. Il nous explique ensuite le processus pour terminer la poterie, environ une semaine pour sécher : une première cuisson à 800 °C pendant 8 heures, puis une deuxième cuisson à 1250 °C durant 28 heures. La décoration de la glaçure permet de mettre en valeur les motifs célèbres d’Inuyama le unkinde, le mariage des feuilles d’é...

Des poupées qui apportent le thé

À Inuyama, nous arpentons la rue marchande. Partant du château, elle descend droit en direction de Nagoya. Le château était un rempart de protection pour ce port important. Cette rue est composée de nombreuses maisons à l’architecture traditionnelle, de petits cafés, de restaurants, et d’échoppes. Il y a une ambiance chaleureuse au sein de cette petite ville. C’est dans cette région qu’a lieu la chasse avec les cormorans. Historiquement, les oiseaux appartenaient à la famille du pêcheur. Ils utilisaient alors ces volatiles pour pêcher le célèbre Ayu, un poisson d’eau douce à la chair légèrement sucrée. L’homme partait alors pêché sur une petite barque en bois dans la rivière Kiso. Alors que le cormoran attrapait le poisson, une corde placée au niveau du cou, bloquait l’œsophage, ce qui permettait de récupérer le poisson. Cette pêche très traditionnelle n’est aujourd’hui plus qu’une démonstration d’un passé qui s’éteint peu à peu. Pourtant, il est raconté que la relation entre le pêc...

Petit retour sur notre virée en Suisse

Un besoin profond de retrouver les siens, de se reconnecter à une terre de souvenirs, et de faire face à des réalités aussi bien personnelles qu’administratives. Entre retrouvailles, moments simples, nature retrouvée et épreuves physiques, ce passage devient une parenthèse précieuse, pleine d’émotions. Un passage en Suisse s’est imposé. Tout d’abord en nous. Après 2 ans, un élan nous poussait à retrouver les personnes chères à notre cœur. J’avais aussi besoin de revenir en Suisse, après l’envol de mon Papa, de retrouver sa terre, de sentir les odeurs, de me relier aux traces restantes de son passage dans ce monde physique. Et bien sûr de revoir ma Maman, de pouvoir l’embrasser, d’être présente. Les obligations administratives ont apporté la dernière touche pour transformer cet élan en une réalité. Notre avion part le 1er janvier du Japon. Nous sommes alors à Nara dans la maison d’hôte de Tatsuno San, le fondateur de Montbell. Dans l’archipel nippon, la nouvelle année est célébrée le...

Un restaurant symbole du rêve

À Inuyama, nous entrons dans le restaurant Daruma. Nous sommes accueillis par le patron, bon vivant. Il a beaucoup d'humour pour notre plus grand plaisir. Nous nous asseyons au bar, face à l'équipe qui prépare nos plats sur une plaque chauffante. Il en faut de la confiance en soi pour tout préparer face aux clients. Nous avons droit à du bœuf Hida, des fruits de mer comme l’ormeau, des sashimis, des okonomiyaki, et de nombreuses spécialités. C'est absolument délicieux. Nayla et Fibie sont si enthousiastes qu'elles finissent par faire un petit spectacle de magie à l'équipe ! Tout le monde est emballé. Ensuite, il nous explique les Daruma. Ce sont des figurines, en forme de boules sans jambe et sans bras. Elles représentent les rêves. Selon la légende, ces boules symbolisent Bodhidharma, un moine à l'origine du bouddhisme zen. Il serait resté en position zazen pendant 9 ans et aurait vécu jusqu'à 150 ans. Ces visages sont surtout de forme de mantra du rêv...

Famille d’accueil à Minoh

Depuis le lac Biwa, nous roulons jusqu’à Minoh. 80 kilomètres dans un froid mordant, avec un vent de face. Nous n’arrivons jamais à réellement nous réchauffer. Le froid devient de plus en plus pesant. Nos corps commencent à être fatigués, nous sentons la neige arriver et avec elle, l’envie de mettre les skis. 80 km c’était un peu trop. Mais il n’y avait plus d’alternative au moment où nous le réalisons. Et ainsi nous arrivons avec les dernières lueurs du jour dans notre famille d’accueil de HIPPO pour notre conférence qui a lieu dans 2 jours. Chihiro nous accueille avec ces trois enfants Renka, Rin et Ram. Sportives et pleines d’énergie, les filles s’entendent à merveille. Le lendemain, nous allons voir la chute d’eau de Minnoh, longeons la rivière cristalline qui nous emmènent vers de magnifiques bâtiments en bois. Cette montagne est sacrée et fait partie du culte du bouddhisme Shugendo. Nous marchons ainsi dans ce lieu sacré recouvert de forêts et découvrons la chute d’eau de 33 m...

De passage en Suisse

  De passage en Suisse pour quelques semaines nous partagerons 3 conférences: "Spécial Japon"   Le Japon nous conduit au cœur de ses légendes et traditions  à travers 45 des 47 préfectures et sur plus de 20 '000 km. C'est ainsi que certaines des terres les plus mystérieuses du Japon nous ont été révélées. Et c'est parce que nous explorons le monde à la force de notre propre corps, depuis 15 ans, que nous avons été nommé  Japan Eco Track  Ambassadeur.   Bienvenue et au plaisir de te revoir Toutes les informations: ici Céline, Xavier, Nayla et Fibie -   Suivre ce blog  - _______________________________________ Incarnons ensemble le Changement: Etre créateur de nos Vies Boutique: Cartes / livres / photographie Inscription au blog et/ou à la newsletter: Inscription Suivez-nous également sur: www.ylia.ch instagram youtube facebook

Un Iguane pour animal de compagnie

De retour à Kyoto chez nos amis, nous reprenons nos vélos. Cette fois, l'hiver est installé. Le froid est mordant. Nous passons par le temple de Fushimi Inari avec ces milliers de Torii ainsi que ces renards, symbole de protection. Fibie et Nayla sont si contentes de découvrir le Renard en tant qu'animal de protection. Elles trouvent qu'il est plus souvent considéré comme filou que guide. Pourtant, nous sommes surpris de la foule qui est présente. Elle nous empêche de réellement nous connecter aux énergies du lieu. Notre visite sera finalement écourtée pour aller se perdre un peu plus loin près de Torii où la forêt est plus calme. Le tourisme est un équilibre délicat, que le tourisme de masse rompt parfois. Nous poursuivons notre route dans un petit col qui permet de nous réchauffer car l'air est glacial. Dans la descente, le lac Biwa se dévoile soudain, le plus grand des lacs d'eau douce du Japon. Pour Fibie, c'est une nouvelle préfecture celle de Shiga. Nous ...

La maison de thé Jo-an, un samuraï

Toujours à la découverte de certains trésors du Japon, nous allons dans le jardin d’Urakuen. Inuyama est une ville de samouraïs. Nobunaga Oda était un redoutable guerrier ainsi que le seigneur du château d’Inuyama. Son frère, Uraku Oda était aussi samuraï, plus pacifiste, il aimait le thé. Il est devenu un des disciples du plus célèbre maître des cérémonies de thé, le maître Sen-no-Rikyu. Il a alors construit son salon de thé Jo-an à Kyoto en 1618. Ce n’est que bien plus tard que le jardin entier ainsi que les maisons de thé ont été déplacés dans le jardin D’Urakuen. Ils sont considérés comme un chef-d'oeuvre de l’architecture Edo et ont été désignés trésor national. Avant même de découvrir les maisons en bois, nous sommes impressionnés par le jardin et l’harmonie qui s’en dégage. Nous nous sentons entrer dans un sanctuaire où le silence est ponctué par quelques chants d’oiseaux. Incroyable en cette saison, quelques érables portent encore leur parure flamboyante de l’automne, app...