Nous perdons 30°C d’un coup!

 

L’élément eau a manifesté sa puissance par le passage des typhons et des pluies torrentielles. Le feu vibrait par la force des volcans, la terre été présente par ses tremblements. Il a tardé à venir, mais cette fois, l’élément air se déchaîne par sa fougue et son tempérament impétueux ! Il souffle avec violence. Nous venons de quitter la mégapole de Tokyo. D’une petite route à l’autre, nous rejoignons la piste cyclable qui longe la rivière Arakawa puis celle de Tonegawa. Nous sortons si facilement, sans même plonger au cœur de la circulation. Puis au loin se dessinent les lignes du mont Fuji, déjà tapissées de sa première neige. Même à distance, il est impressionnant par sa grandeur, lui qui s’élève bien plus haut que les collines pastel du paysage. Pourtant le vent est terrible. Il est difficile de ne pas entrer dans la lutte, de ne pas le combattre. La centaine de kilomètres au plat qui nous attend est désormais un défi. Fibie qui se réjouissait de rouler sur la piste cyclable se retrouve sur le tandem. Elle n’a tenté que quelques kilomètres avant que le souffle brutal lui fasse renoncer cette lutte. 



Le lendemain, le vent ne s’est pas apaisé. Il continue de souffler avec fureur. Il marque aussi un changement, tout comme les nuits qui se rallongent. Lentement, nous sentons que l’été brûlant s’éteint. Nous entamons la montée qui nous emmène dans la préfecture de Nagano, vers les Alpes japonaises. Là, nous rencontrons Marc, un cycliste. Il nous explique alors que la route du col qui est fermée à cause des glissements de terrain peut tout de même être empruntée à vélo ! Cette route a une pente beaucoup plus douce et régulière, et surtout il n’y aurait pas de trafic. Quelle synchronicité, en plus d’une belle rencontre.



Les montagnes qui grandissent à mesure que nous avançons se trouvent maintenant face à nous. Nous entamons le col et passons à côté d’un ancien pont ferroviaire. Nous poursuivons sur ce chemin désormais fermé à la circulation. Nous entrons dans l’âme de cette forêt. Au cœur de son silence, dans ce lieu habité par les chiens viverrins, les cerfs et les ours. La voie est sinueuse. Xavier lance alors le défi de deviner le nombre de virages. Plus d’une huitantaine ! Ils nous guident dans la montagne, sur la piste recouverte de glands qui éclatent sous le poids de vélos comme des pétards ! Les rires de Nayla et de Fibie résonnent au loin ! D’ailleurs, Fibie est si enthousiaste qu’elle roule les derniers kilomètres de montées pour rejoindre le sommet ! La vue sur les montagnes alentour se dévoile alors dans une lumière fabuleuse. 



Nous venons de rejoindre Karuizawa. De la forêt silencieuse, nous arrivons tout à coup dans un lieu célèbre du tourisme national. Il y a même des bouchons au cœur de la petite ville ! Sans transition, nous entrons dans le monde de la consommation à outrance. Nous choisissons de poursuivre sans pénétrer dans ce monde, avant de trouver un petit parc pour y déposer la tente. Une heure plus tard, il pleut sans arrêt, toute la nuit.



J’ouvre la tente. Il est à peine 6 heures du matin. Le brouillard crée un voile épais. Le paysage a disparu, même la maison d’en face. Il pleut toujours. Et la température a chuté. Nous avons perdu 30 °C d’un coup ! Je sors ma doudoune et ma veste de pluie. Allons-nous partir ce matin et affronter la pluie ?

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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