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Un paysage révélateur des anciens événements


Partis au crépuscule de l’île d’Hokkaido, nous sommes sur le ferry qui nous emmène à Honshu. Les onsens sont une surprise bienvenue ! Nous nous baignons avec la vue sur l’océan et espérons repérer quelques orques, dauphins ou poissons volants ! Finalement, le Pacifique est plutôt calme. Au lever du jour, nous apercevons déjà les côtes. 

Nous arrivons à Sendai. Nous roulons le long de la piste cyclable qui longe le bord de mer en direction du Sud. Pourtant, nous sommes frappés par l’état de la piste, par cette zone naturelle, avec peu d’arbres et d’habitations. Les digues de protection sont quant à elle gigantesques et ne laissent, par endroit, pas apercevoir l’océan. Soudain, un panneau nous intrigue. Nous sommes sur le site de l’ancienne école primaire. Seuls quelques murs ont résisté. Ce sont des ruines. À cet instant, nous comprenons. Nous longeons le Pacifique, là où le tsunami de mars 2011 a dévasté des milliers de kilomètres de côte. Dans notre mémoire, la centrale nucléaire de Fukushima était le centre de la catastrophe, les médias à travers le monde en ont tant parlé. Mais ce n’était que la troisième d’affilée pour les habitants de la région. Il y a d’abord eu un tremblement de terre tellement puissant que la majorité des trains ont été stoppés dans tout le nord d’Honshu. Un tremblement si fort qu’il était impossible de tenir debout. Et puis il y a eu le tsunami. Les images rapportées sont effrayantes, je ne sais pas si c’est possible d’imaginer une destruction pareille ! Les vagues ont été si puissantes qu’elles ont tout dévasté sur leur passage. En quelques minutes, 18 000 personnes sont mortes ou portées disparues. La centrale nucléaire était l’apogée. Son explosion a induit un no man’s land radioactif dans la province de Fukushima, sans parler des conséquences écologiques. 


Soudain, nous observons le paysage avec un nouveau regard. Ces zones le long du littoral pacifique sont lentement réaménagées, avec de nombreux panneaux indiquant les points d’évacuation. L’ivresse de rouler sur des pistes cyclables neuves, vers des places de jeux incroyables, des quartiers et restaurants neufs, dans des paysages inhabituels du Japon, est soudain tempérée par la réalité de cette récente destruction.


C’est ainsi que nous arrivons à Nattori, une petite ville, elle aussi détruite par le tsunami de 2011. Nous rejoignons le centre de cyclisme, le seul au niveau national. À quelques pas de là, il y a aussi le début d’une randonnée pédestre, la plus longue du Japon qui remonte tout le long de la côte jusqu’à la Préfecture d’Iwate. Nous ne savons pas encore où nous allons dormir. La météo annonce des pluies torrentielles et nous avons une conférence avec le gouvernement de la ville demain au milieu de l’après-midi. Allons-nous arriver détrempés ? Ou trouverons-nous une autre solution ?

Céline, Xavier, Nayla et Fibie
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