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Impossible de camper à cause d’un ours!

 « Je n’en peux plus ! » s’exclame Fibie. « Mais où allons-nous dormir ? » demande Nayla. 

Nous décidons de rejoindre le petit village de Yamabe. Peut-être que nous y trouverons un petit parc pour camper. Pourtant, à part celui du centre, qui se trouve juste en face de la police, il n’y a pas de toilettes, aucun arbre pour nous offrir un peu d’ombre vu la température et ils sont tous entourés par des habitations. Impossible de rester. Nous devons poursuivre. Nous découvrons alors un gigantesque terrain de baseball avec un grand parking. Des joueurs sont en train de faire des étirements. Vu leur regard interrogatoires en nous voyant débarqués, nous leur demandons si nous pouvons camper ici. C’est un centre sportif, mais nous n’aurons pas l’autorisation de rester dans le parking, ni même en face du club de baseball après que les joueurs aient contacté le président. Ils s’excusent et vont reprendre leur entraînement. Nous restons là, dépités, fatigués, affamés ! 


Il y a encore une dixaines de kilomètres pour rejoindre le prochain parc où nous pourrons peut-être camper ! Sinon revenir quelques kilomètres en arrière pour aller poser la tente en face de la police ? Il nous faut décider maintenant. La fatigue est trop intense pour poursuivre, nous sommes en colère de n’avoir pas pu rester dormir dans le camping à cause d’un ours, ni dans le centre sportif ! Pourtant, ce n’est pas le moment d’entrer dans les émotions. Il nous faut agir. Nous décidons de retourner dans le centre du village. La journée va être encore longue. 



En soirée, le vent s’est complètement arrêté. Il n’y a plus aucune brise. La température est encore au-dessus des 30 °C, du jamais vu à Hokkaido. C’est infernal pour nous. Nous n’arrêtons pas de transpirer. Jour et nuit. Nous ne savons plus comment nous réhydrater et entrer dans la tente est un supplice. 


Le lendemain, nous roulons pour rejoindre le lac Kanayama, passant par une vallée incroyable, longeant la rivière jusqu’au pied du barrage. C’est le week-end, la circulation est plus dense, ce qui nous coupe légèrement de la beauté du lieu. Mais nous bifurquons et prenons ensuite la petite route, celle qui va longer le lac. Il nous reste une montée abrupte de 2 km dans deux tunnels, à plus de 12 % ! La tension est au comble à chaque passage de véhicule ou pire de camion ! Une demi-heure plus tard, détrempés de la tête au pied, nous avons le souffle court. Pourtant, nous sommes soulagés d’avoir rejoint le sommet. 



Nous longeons ensuite le lac, entre la forêt et la vue sur cette étroite, mais longue étendue bleu cyan. Le soleil irradie le paysage. La vitalité du lieu est palpable. Nous inspirons à pleins poumons, nos corps exaltés par la puissance du lieu, notre esprit rempli d’émerveillement. Un moment de grâce.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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