Une rafale brutale détourne les guidons de nos vélos

 


Un sifflement strident nous alerte. En quelques secondes, le pneu de la charrette est plat. Il a explosé à cause de l’usure et des chocs répétés des passages sur les trottoirs. Xavier arrive à le réparer grâce à du ruban adhésif . C’est ensuite la cherche de pneu 12 pouces, quasiment introuvable. Finalement, nous devons en commander un en espérant que l’usé tienne jusqu’à ce que nous récupérions le nouveau. Heureusement avec les événements Japan Eco Track, nous avons une adresse pour envoyer le matériel. 


Après avoir suivis la côte, nous rejoignons les montagnes. Nous empruntons alors une petite route que nous imaginons sans trafic. Grave erreur, même si le paysage est splendide au cœur de cette vallée étroite et encaissée, le trafic est intense. Les camions utilisent eux aussi le passage de la rivière Arakawa pour rejoindre la prochaine vallée ! C’est simplement étouffant, par moment dangereux. Nous essayons de perdre nos pensées dans cette vallée un peu sauvage, dans ses gorges, dans son eau tumultueuse, mais le trafic nous rappelle toujours à l’ordre. Et ça empire ! Après deux gouttes d’avertissement, un déluge s’abat sur nous. Il pleut si fort que par moment nous n’arrivons plus à voir la route. L’eau ruisselle à flot sur notre visage. Et puis c’est la route, elle-même qui devient rivière. 


Lors de la traversée d’un pont, une rafale brutale détourne nos guidons pour nous projeter de plein fouet contre les barrières, juste au-dessus du vide. Le vélo est par terre, les sacoches décrochées par la violence de l’événement et nous sommes abasourdis, à regarder le gouffre en dessous de nous. Je tremble, Fibie est inquiète. Et pourtant, je sais que la puissance du vent vient de la gorge que nous avons traversée. Pas le temps de nous arrêter, il nous faut quitter le pont le plus rapidement possible. Nous ferons une pause au prochain lieu adéquat pour débriefer de l’incident.


Nous poursuivons la montée et les tunnels se suivent. Là aussi, nous sommes inquiets de ces passages sombres, où les camions nous lèchent. Pourtant, nous n’avons pas le choix que de poursuivre, sous cette pluie battante. 700 mètres de dénivellation plus tard et après 20 passages de tunnels, nous arrivons finalement dans la vallée. Nous sommes réellement soulagés. 



Nous nous arrêtons dans un Michi no Eki, où des produits locaux et frais peuvent être achetés. Là nous découvrons les fameuses cerises de la région. Le prix nous rappelle pourtant qu’ici au Japon, les fruits sont un luxe. À 40.- CHF le prix du kilo, nous décidons de nous en passer. Nous trouvons alors un petit parc vers un temple. La montée à 15 % souligne notre journée et nos jambes douloureuses. Là, un panneau indique la présence d’un ours. Et oui les plantigrades vivent dans les montagnes du nord du Honshu. Après délibération, nous plantons notre tente vers le temple. Nous nous y sentons en paix et protégés.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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