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Réouvrir nos sens

 

Shinrin-yoku est une tradition japonaise, ce qu’on pourrait appeler un bain de forêt. Dans cette pratique, nous sommes invités à embrasser l’harmonie qui se trouve dans la nature, à être à l’écoute de nos sens et à ouvrir tous nos canaux de perception. Nous entrons ainsi dans un état de réceptivité à ce qui est autour de nous. Nous entrons en relation. J’aime cette pratique parce qu’elle fait vibrer en nous la nature y qui est déjà présente. Non pas comme quelques choses d’extérieur à nous, au contraire, elle nous permet de ressentir que nous faisons partie de la forêt autant qu’elle fait partie de nous. Elle permet d’entrer dans une notion d’inclusivité, d’unité. Elle réactive en nous la partie organique, minérale, vitale. Elle nous fait sortir de notre individualité pour réaliser que nous avons besoin de tout ce qui nous entoure pour vivre. Parce que pour la première fois, enfants et nature sonnent l’alarme en même temps, comme le souligne Julie Filiatrault, fondatrice de l’ecoéducation. Troubles de développement et d’apprentissage, anxiété, stress, syndrome multiple se multiplient au même moment que les troubles du climat, de l’air, de l’eau et des océans augmentent et que la disparition des espèces est à son paroxysme. 



Nous vivons dans des maisons où tous nos sens sont coupés. Nous ne passons même plus 2 heures pas jour à l’extérieur. Alors qu’aujourd’hui encore dans des pays comme la Roumanie, les personnes âgées se retrouvent sur un banc au milieu du village, pour faire partie de la vie, mais aussi parce que les maisons ne sont pas chauffées et qu’elles profitent d’un rayon de soleil. Notre confort nous fait redouter l’eau froide des rivières, la pluie qui nous mouillent, la chaleur devient insupportable sans air conditionné. Un silence profond ou la nuit noire deviennent même effrayants pour des personnes vivant en ville.



La nature fera toujours partie de nous. Lentement, nous avons simplement oublié comment activer les canaux qui nous y relient. Nos enfants ont besoin de se sentir appartenir à la Terre. Ils ont besoin de comprendre la collaboration entre espèces. Ils ont besoin de savoir que des milliers de petites bactéries, plus nombreuses encore que les cellules de leur corps, protègent leur peau et leur intestin, et qu’une partie de cette flore participe à leurs émotions, leur odeur, leur décision. Nous ne sommes pas déconnectés, nous choisissons de nous fermer à cet écosystème qui nous englobe et qui fait partie de nous. Avec chaque canal que nous fermons, avec chaque sens que nous négligeons, nous nous fermons à de nouvelles connexions neuronales, nous nous fermons à notre sensibilité et à nos capacités de guérison. 



Accueillir ainsi chaque vie sur Terre, célébrer ce qui nous entoure, nous permet aussi de célébrer la diversité humaine, d’accueillir chaque être dans son unicité au coeur d’une planète encore remplie de mystères.



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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