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Les empaillés et les peluches d’Evolène

  

Les tambours de la Guggen commencent puis c’est au tour des cuivres. Nayla et Fibie se retrouvent dans le cortège du Carnaval de Vex. Elles observent cette tradition suisse qu’elle découvre pour la première fois. Déguisées, elles défilent dans la rue sous une pluie de confettis. Contemplant ce festival de couleurs, elles sont interloquées, ne savent pas trop ce qu’elles sont censées faire, engourdies par cette musique assourdissante. Il ne faut pas long pour qu’elles se prennent au jeu. Elles ramassent alors les confettis et les lancent à leur tour sur les spectateurs. Elles dansent, rient, jouent avec les enfants et leur ami Lohan. Elles découvrent ensuite les chars, les déguisements spectaculaires, les Guggens puis les canons à confettis.



Le carnaval en Suisse est une tradition qui date de très longtemps. Certains historiens imaginent même qu’elle remonte aux premiers masques découverts il y a plusieurs milliers d’années. Plus qu’une fête, c’est surtout la nécessité de marquer le départ d’un nouveau cycle avec la fin de l’hiver et le retour du printemps. Le réveil de la nature, ce renouveau commence tout d’abord par un grand chaos. Toutes les normes de la société, tous les interdits sont ainsi bravés. Les gens déguisés peuvent enfin enfreindre les règles, dans la dérision et la moquerie.



Le lendemain, nous nous retrouvons au cœur des traditions du Val d’Hérens, dans le carnaval d’Evolène. Bien que ce soit un rite païen, le carnaval est ancré dans le lieu et le cœur des habitants. Cette coutume s’est poursuivies de génération en génération, à travers les rites celtes, les traditions romaines ou encore influencées par le Christianisme. Le Mardi Gras marque la fin des festivités qui ont commencé en janvier, qui ont battu leur plein durant plus d’une semaine et qui se termine avec le carême. 



Nous nous retrouvons dans les rues d’Evolène, au cœur de ce village aux chalets traditionnels et aux toits en ardoise. Nous sommes au milieu d’un cirque de montagnes imposantes. Soudain, le son des cloches retentit et les peluches débarquent. Ces étranges personnages, imprévisibles et sauvages sont les symboles de ce carnaval. Ils sont habillés de peaux de chamois, de renard, de bouc, de marmotte et portent des masques en bois d’arolle qui représentent des animaux, parfois effrayants. Ils ont pour mission de chasser les mauvais esprits, qui amènent les grands froids de l’hiver et les avalanches. Ils s’amusent aussi avec les spectateurs. Nayla se fait d’ailleurs épousseter le nez avec une de ces peaux. 



Puis nous découvrons les empaillés. De gigantesques bonshommes vêtus de sacs de jute et remplis avec plus de 30 kg de paille. Ils portent eux aussi un masque démoniaque et un balai de riz, par contre ils essayent d’amadouer les esprits et les rendre plus cléments. Le Mardi Gras, la population brûle la poutraste synonyme du bonhomme d’hiver qui est symbolisé par un des empaillés arrêtés, jugés puis brûlés. Les esprits maléfiques sont partis, c’est le début du printemps.


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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